Après la république soudanaise, le peuple malien veut des assurances ! Attention à la jurisprudence géostratégique et au scenario du Sud-Soudan!
Comme un virus, les nations se forment et se divisent selon les positions géostratégiques du moment et des contextes de domination et de soumission. Nous aimons nous souvenirs des royaumes en Afrique :
– Un jour il y avait le royaume du Mandé ;
– un jour c’était le royaume de Ouagadou ;
– Il était une fois le royaume peulh du Macina ;
– On se souvient du royaume songhaï ; etc.
N’oubliions pas qu’il y a eu par la force de feux des royaumes, pardon de l’AOF (Afrique occidentale française) et l’AEF (Afrique Equatoriale française). Ensuite le soudan français, et puis la fédération du Mali et enfin le Mali de 1960.
La seule question qu’on doit se poser est de savoir : qui fait et défait ces regroupements humains ? Qui est responsable de la dislocation des nations : et Bandung ? Et le pétrole ? Et les bases militaires ? Et la faiblesse des Etats africains ? Et la mauvaise gouvernance ? Et la crise financière mondiale ? Et la crise et l’austérité en Europe ? Et la place de la chine ? Et la démographie galopante des pays africains ? Et les migrants qui s’échouent dans l’océan atlantique ? Et la guerre du golfe ? Et les noirs et le racisme ? … arrêtons les questions et voyons les choses en face.
Le monde est dirigé par des dominants au Nord et leurs relais au Sud. Pour accéder au pouvoir ou pour y rester, les leaders africains n’hésitent pas à signer un pacte avec le diable, tel un accord de paix et d’unité du Mali, tel l’accord de Ouagadougou pour débarquer Laurent Gbagbo, tel un accord de partenariat économique entre l’Europe et les pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifiques (ACP). Qui peut leur enseigner la culture de l’humilité ? Personne ! Car leur âge est souvent cause d’habitus car incapable de changer sans infarctus.
Un vrai faux accord est signé au Mali le 20 juin dernier. Mais il s’agit de savoir si cet accord n’est pas la suite logique des autres scenarios dans le monde et en Afrique. Le Soudan s’est divisé en deux : entre Darfour et operateurs économiques (compradores), entre Nord et Sud, entre Noir et blanc. C’est presque la même chose au Mali : entre Nord et Sud, entre blanc et Noir, entre forêt et désert. La seule différence peut être le type de colonisateur. Pour aller chercher le pétrole et l’ennemi de l’ennemi du pétrole bazardé (terroriste) on peut aller jusqu’à tuer le roi des rois d’Afrique. Pourquoi le Mali ne peut pas tomber dans ce piège de jurisprudence géostratégique ? Apres tout, le fédéralisme vient du mode de décentralisation néolibérale du Mali. Les humains au Marché de l’économie ou rien ? Le peuple a besoin de se rassurer si c’est le même scénario qu’au Soudan. Qu’il n’y aurait pas à court terme un Nord Mali et un Sud Mali ? La seule façon de savoir et de rassurer, c’est de donner la parole, la vraie parole au peuple avec humilité d’un mortel. Le Malien n’est pas assez cynique pour souhaiter la mort de son Président, mais selon l’intronisation du Hogon chez les dogons, le Hogon est un homme mort le jour de son intronisation, car il est l’objet du peuple. Cherchons à savoir cette sociologie avant de se plaindre de la dialectique. Le peuple a besoin de se rassurer que le nouveau gouvernement qui sera formé fera un équilibre sociologique et non politique puisque l’accord est sociologique. Il ne faut pas une prise en otage du nouveau gouvernement par les représentants des groupés armés signataires de l’accord de paix. C’est facile de faire la paix si le peuple est associé à chaque étape de la négociation et de la mise en œuvre de l’accord.
Le Mali n’est pas le Soudan, mais c’est l’Afrique et il y a les mêmes intérêts donc il peut y avoir jurisprudence. Pour éviter cela, les maliens doivent prendre leur destin en main. Mais en faisant quoi ? Car les temps sont durs, c’est l’après fête de Ramadan et chacun veut être ministre ou avoir un poste juteux. C’est un devoir de génération. L’appel est donc lancé aux jeunes du Mali de s’organiser sans coloration politique. Les jeunes des villes et des campagnes dans un schéma bien mûri en vue de tenir un forum national de la jeunesse du Mali. Ce forum ne doit pas être dirigé par le CNJ déjà politisé ni par les organisations visibles de la société civile qui manquent de stratégies, mais par une organisation apolitique des hommes et femmes de bonne volonté du Mali. Ces hommes et femmes existent au Mali et sont capables de faire ce travail. Ils sont au Nord et ils sont au Sud. Ce forum doit sanctionner les leaders politiques actuels dans l’humilité, car ils ont échoué dans la construction de la Nation Mali.
Vivement un forum national de la jeunesse non gouvernementale du Mali !
SDF
Source: Le Canard de la Venise
