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Migrances: le défi migratoire et le Fcfa au cœur de l’édition spéciale

Le Forum pour un autre monde (Foram) a organisé samedi 16 février, au Mémorial Modibo Keïta, l’édition spéciale des migrances sur le thème «le défi migratoire et le Fcfa : sortir ensemble de l’impasse». Cette édition des migrances à Bamako fait suite celle tenue le 20 janvier dernier à la Bellevilloise à Paris. Le choix de la capitale du Mali vise à rendre hommage aussi au président Modibo Keïta qui avait fait de la souveraineté monétaire l’une des exigences de l’indépendance du pays.

Pour mener des réflexions sur ce thème : «le défi migratoire et le Fcfa : sortir ensemble de l’impasse», les panelistes invités étaient Martial Ze Belinga,Taoufik Ben Abdallah,KafoNubukpo, Pr. Issa N’Diaye, Mamadou Coulibaly,Demba Moussa Dembélé et Aminata Dramane Traoré.

L’Afrique fait face, depuis près de deux décennies, à une véritable saignée humaine sans qu’une position collective concertée et partagée vienne changer, un tant soit peu, le cours désastreux des événements. Cette absence de réaction publique, intellectuelle et sociale africaine forte était manifeste quand deux adolescents guinéens et un jeune camerounais (1998 et 1999) sont morts dans des trains d’atterrissage d’avions, en tentant de rallier l’Europe. À cela s’ajoute une longue liste de violences institutionnelles, policières, mafieuses liées à la criminalisation de la mobilité humaine quand les marchandises et les capitaux circulent librement.

Face à cette situation, des intellectuels, artistes, acteurs des sociétés civiles africaines ont décidé d’assumer pleinement leur part de responsabilité dans la défense des droits humains et la dignité des migrants. Les instrumentalisations politiciennes du lien entre cette tragédie et le Fcfa n’augurent en rien de lendemains meilleurs pour l’Afrique et les Africains.

Un débat d’idées rigoureux en vue d’une mobilisation des opinions publiques et des forces sociales à la hauteur de la gravité de la situation s’impose. C’est pourquoi, le Forum pour un autre monde(Foram) a organisé cette édition spéciale des migrances à Bamako, qui fait suite à celle tenue le 20 janvier dernier à Bellevilloise à Paris.

Dans son discours, la présidente du Foram, Aminata Dramane Traoré, a expliqué que les problèmes, ce ne sont pas l’Afrique et les migrants, mais  c’est que le modèle économique injuste, prédateur, incapable de répondre à la légitime demande des gens de travailler et de vivre décemment chez eux.

Elle s’est réjouie de recevoir à Bamako ses frères du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Congo, du Cameroun, de la Tunisie, etc., pour dire à vive voix, ostensible et claire que la faiblesse de nos démocraties, c’est le déficit de connaissance sur les enjeux économique et géopolitique qui nous valent aujourd’hui toutes ces crises, fractures,divisions internes dans nos sociétés et entre nos pays.

«Autant  nous sommes choqués par le traitement inhumain et dégradant réservé au Subsaharien par un Occident qui croit que nous devons absolument ouvrir nos économies à ses entreprises pour qu’il puisse piller davantage et garantir la croissance et l’emploi à ses concitoyens, autant nous nous posons des questions sur le sens de l’intégration africaine, de l’Union africaine», a déclaré Aminata Dramane Traoré.

Prenant la parole, le conférencier, Martial Ze Belinga, a fait son exposé sur les migrations africaines : une vision globale décoloniale. Il a expliqué que nous devons sortir de l’idéologie actuelle de la migration qui fait d’elle l’envahissement de l’Europe. Selon lui, la migration a quelque de chose de positif, comme par exemple, la transmission de connaissances et de culture. Martial Ze Belinga a aussi souligné que les conditions d’existence poussent les jeunes africains à sortir du continent. Il a proposé des solutions parmi lesquelles, la décolonisation du savoir.

Dans son exposé, le Pr. Issa N’Diaye a expliqué les déterminants politiques et géopolitiques des départs des jeunes africains. Selon lui, les problèmes de nos pays ne sont pas seulement la mal gouvernance et la corruption, mais ce sont aussi un système mondial de prédation qui se fait avec nos dirigeants. Le professeur Issa N’Diaye a fait savoir que 67%  des ressources de l’Afrique sont volées par les multinationales.

À l’en croire, la situation de migration est la conséquence du pillage par le système mondial de prédation. Il propose de changer ce modèle qui a montré ses limites. Pour ce faire, Issa N’Diaye a indiqué que c’est aux Africains de réfléchir aux alternatives nouvelles.

 

Bourama Keita

Source: Nouvelle Libération

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