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Mercenaires russes au Mali : De quoi la France a-t-elle peur ?

Sans être confirmées ni par Bamako ni par Moscou, des informations de plus en plus persistantes émanant de plusieurs sources diplomatiques, font état de l’imminence d’un accord entre les autorités de la transition malienne, avec la société de sécurité russe Wagner. Une information qui, si elle s’avérait, devrait permettre aux Russes de prendre pied au Sahel.

 

La question la plus importante est la stabilité de l’Etat malien et de ce point de vue, la Russie puisse améliorer les choses en s’ajoutant aux nombreux acteurs déjà sur le terrain. Le fait que cette information fait jaser, les Occidentaux, devient une épine dans les pieds des autorités maliennes.

Mais il faudra rappeler que, c’est aux Etats africains de décider avec qui ils souhaitent coopérer. Et non les imposer. La question que l’on est en droit de se poser, est-ce que ce sont les Maliens qui exercent la pression sur la France ou bien les Français qui exercent la pression sur le Mali ? Si on se laisse entraîner dans des questions géopolitiques, comme la place de la Russie en Afrique ou la place de la France en Afrique, on ne va jamais résoudre ici les questions de fond.

Veut-on lutter effacement contre les forces du mal qui pullulent dans le Sahel. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov assure à l’agence d’Etat Tass qu’il n’y a au Mali « aucun représentant de l’armée russe ». Et il affirme que la Russie ne mène aucune négociation avec la junte malienne. Il reconnaît toutefois des « contacts » avec le Mali et d’autres Etats africains, y compris dans le domaine militaire.

Depuis longtemps, il y a des rumeurs à propos d’un engagement plus important de la part de la Russie ici au Mali, notamment dans le domaine de la sécurité et de la formation des forces armées, éventuellement les livraisons d’armes ou autres. Le problème, c’est que ça n’a jamais été vérifié et ça n’a jamais été prouvé. La question sera plutôt : pourquoi ça circule actuellement, pourquoi maintenant ? Est-ce que ça quelque chose à avoir avec une nouvelle volonté du gouvernement malien d’élargir ses coopérations, ce qui serait légitime.

Il existe aussi une coopération bilatérale de l’Allemagne avec le Mali, mais elle remonte à l’indépendance. La présence de l’Allemagne n’est donc pas tributaire d’un engagement unilatéral mais bien multilatéral.

Que ce soit le Mali ou d’autres pays en Afrique, il s’agit de pays indépendants, des Etats souverains. Il faut leur poser la question de ce qu’ils veulent. Et c’est à eux de structurer leurs partenariats. Ce n’est pas aux Occidentaux de dire aux Africains ce qui ce qui est bon pour eux. C’est à eux de définir ça et c’est à eux de réformer leur système politique. C’est à eux de réformer leur armée. C’est aux africains de prendre leur responsabilité, vis-à-vis de leur population.

Donc cette crainte des Occidentaux surtout de la France en dit long sur leur réel engagement sur le front au Sahel. Certes, elle s’est portée volontaire pour apporter son soutien militaire au Mali en 2013. Mais est-ce une raison pour s’opposer à la présence des forces Russes au Mali ?

La nature ayant horreur du vide, l’on peut comprendre que les autorités de Bamako songent à combler le vide que laisserait un éventuel départ des troupes françaises face au péril terroriste. Ce d’autant que si la suspension momentanée de la coopération militaire n’a pas résisté à la poussée des terroristes sur le terrain, l’allègement du dispositif Barkhane semble, par contre, avoir amorcé une courbe irréversible.

Dans ces conditions, on ne voit pas Bamako se priver de l’opportunité d’un rapprochement avec le géant russe qui pourrait atterrir à Bamako, précédé de la réputation qu’on lui connaît dans l’imaginaire des Africains. Pour cela, on se demande si les autorités de la transition auront même besoin de surfer sur le sentiment anti-français qui se développe depuis quelque temps, pour avoir l’adhésion de l’opinion publique malienne à un tel rapprochement avec les Popov, comme alternative à l’ancienne puissance coloniale.

La Rédaction

Source : Le Point

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