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Mémoire de fin d’études universitaires : un calvaire pour les étudiants au Mali

À la fin du cycle universitaire, les étudiants sont appelés à produire un mémoire, activité de recherche sur un thème spécifique, pour l’obtention du diplôme. Cet exercice est parfois compliqué, car se heurte à un véritable problème de disponibilité des personnes-ressources. Un véritable moment de calvaire.

 

Dur d’être étudiant dans notre pays ! Tout semble être organisé de sorte à créer ce sentiment de « ras-le-bol » en l’étudiant et le conduire à abandonner son parcours universitaire : les frasques de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM),  le mépris des agents des administrations universitaires en passant par les attitudes peu orthodoxes de certains enseignants.

Bon nombre d’étudiants, en revanche, malgré tant d’embûches, parviennent à se hisser au dernier niveau. Il ne leur reste qu’un dernier obstacle à franchir pour émerger d’un « enfer » qu’ils imaginaient sans fin. Alors qu’il y a tout une kyrielle de nouvelles difficultés qui les attendent avant de disposer enfin du diplôme validant tout un cycle d’études.

La problématique des mémoires de fin d’études

Il est exigé des étudiants, dans la plupart des établissements d’enseignement supérieur de notre pays, de produire des mémoires de recherche de fin d’études. Ce document permet d’apprécier le niveau des compétences académiques et de compréhension acquis par l’étudiant au terme du cycle d’études. C’est le début d’une nouvelle aventure. L’étudiant est invité à travailler dans un environnement autre que les quatre murs des salles de classe et des amphithéâtres.

La recherche, avec ses exigences, oblige l’étudiant à s’intéresser à divers mondes socioprofessionnels pour recueillir des informations au moyen d’enquêtes. Que ce soit avec des organismes privés, étatiques ou groupes cibles de citoyens ne mesurant ni l’intérêt ni les retombées d’un tel exercice, l’étudiant malien doit surmonter un tas d’obstacles. Des cadres de l’État, des entreprises aux agents subalternes, en passant par le citoyen lambda préoccupé par la recherche du pain quotidien, il devient parfois l’objet d’un dédain à nul autre pareil.

Accès difficile aux personnes-ressources

Sékou Bagayoko, étudiant travaillant sur son mémoire de fin d’études niveau master II  à l’École normale d’enseignement technique et professionnel (ENETP), souligne la difficulté de trouver des personnes-ressources : « Lorsqu’on choisit son thème de mémoire, l’une des inquiétude c’est aussi de trouver des personnes-ressources. L’accès à ces personnes pose problème. Elles ne sont généralement pas disposées à faire de la place dans leur agenda pour discuter avec l’étudiant

Gaoussou Tangara, détenteur d’une licence en lettres à la Faculté des lettres, des langues et des sciences du langage (FLSL) et actuellement travaillant sur son mémoire de fin d’études niveau master II à l’École normale d’enseignement technique et professionnel, nous raconte son expérience : « Mon thème, que mon Directeur de mémoire a par ailleurs trouvé très intéressant, porte sur la communication institutionnelle au Mali. J’ai besoin de me rendre dans beaucoup de ministères, cinq à six au moins, pour rencontrer leurs chargés de communication. Et je l’avoue, mes premières démarches dans ce sens n’ont pas du tout été faciles. L’accès à ces gens est vraiment très difficile. Souvent, on a l’impression qu’on t’évite.»

Un ancien étudiant de la Faculté d’histoire et de géographie, Abdoulaye Samassékou Sidibé, très remonté visiblement après avoir connu de nombreuses difficultés quand il devait travailler sur son mémoire de fin d’études, confie que ce sont des gens (des personnes-ressources) qui, en réalité, n’accordent pas d’intérêt aux étudiants, aux chercheurs : « Ils n’accordent aucune valeur à la recherche et se disent tout le temps pressés. Des centaines de rendez-vous, chaque fois reportés. On est obligés souvent de passer par des petites manœuvres pour les avoir pour un entretien. »

Mémoires inaboutis

Résultats : nombreux sont les étudiants qui servent, le jour de leurs soutenances, des travaux bâclés, prouvant qu’ils sont en manque d’inspiration. Pourtant, le milieu universitaire est fait pour mener de la recherche, et c’est un monde qui se doit d’être un creuset de savoirs, d’informations enfouies que seuls les « pouvoirs » de la recherche pourraient mettre au grand jour.

Bon nombre d’intellectuels maliens se prononcent sur l’effritement des bases de notre gouvernance en oubliant volontiers de préciser que le peu d’intérêt porté pour les travaux de recherches y est pour beaucoup. Les données des recherches menées par nos étudiants devraient servir à éclairer la lanterne de nos autorités dans leurs prises de décision.

Il est inquiétant de constater que des intellectuels (avec de gros diplômes universitaires) deviennent ceux-là même qui ferment les portes de leur bureau aux étudiants en quête de savoir pendant que des illettrés, censés méconnaître tout l’intérêt de l’exercice, sont accueillants. Plus que jamais, les étudiants maliens doivent être encouragés dans les travaux de recherche. Il y va de l’intérêt de tous.

Source : Benbere

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