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Médiation entre la majorité et l’opposition : Délicate mission des leaders religieux

Les leaders des deux grandes confessions religieuses et les légitimités traditionnelles de Bamako ont entamé la semaine dernière une médiation entre la Majorité présidentielle et l’Opposition. Cela, afin de trouver une issue favorable à la crise politique qui n’a que trop duré. Ils sont dans leur rôle en tant qu’autorités religieuses et coutumières. Mais leur mission semble être délicate à cause de leurs supposés accointances politiques avec une des parties. Réussiront-ils à rapprocher les deux camps, en dépit du soupçon de soutien à IBK qui pèse sur eux ?

Les leaders religieux et les autorités traditionnelles  devraient être les derniers remparts au Mali, le ciment pour souder. Mais, depuis 2013, ils ont décidé de descendre sur l’arène politique. L’imam Mahmoud Dicko, le Président du Haut Conseil Islamique et le guide des Hamallistes, Chérif Bouyé de Nioro, ont  été les premiers à s’afficher clairement en 2013 pour le candidat IBK. Aujourd’hui, malgré leur regret, voire repentir, le mal a été fait parce que leur candidat n’ayant pas été à la hauteur de l’espoir qu’ils ont placé en lui. De ce fait,  leurs partisans ont été déçus. Dicko et Bouyé ont été discrédités. Et, c’est au moment où  l’imam Dicko et le Chérif Bouyé de Nioro ont préféré prendre leur distance vis-à-vis d’IBK, que le Chérif de Banconi Ousmane Madani Haidara et les autres membres de leur groupe ont pris fait et cause pour lui au détriment des autres candidats.

Tout comme les religieux, les chefs de quartiers de Bamako n’en demeurent pas moins partisans. Eux qui devraient être comme le Moro Naba du Burkina Faso, ils se sont tous embourbés dans ce soutien sans ambages au Président sortant. Pourront-ils faire fléchir les opposants qui les regardent, non pas en leaders religieux ou coutumiers, mais en partisans du camp d’IBK ?

La médiation des leaders religieux et des légitimités traditionnelles aurait du plomb dans l’aile, parce qu’elle est portée par des gens qu’un des protagonistes qualifie de juge et partie. C’est pourquoi, ils ont échoué à faire changer d’avis les opposants qui ont marché le samedi 8 décembre 2018.

Pour qu’ils réussissent, ils doivent d’abord faire leur mea-maxima culpa de s’être interféré dans les affaires politiques. Ensuite, ils pourront s’armer de courage et avoir des arguments pour rapprocher  les deux parties. Leur salut et celui du Mali passent par leur constance, leur neutralité et leur droiture.

En somme, les leaders religieux et les légitimités traditionnelles, après s’être trompés, doivent revenir à leur mission d’antan qui est celle de prêcher la bonne  parole. Ils doivent être à équidistance  de tous les acteurs politiques et mêmes de ceux de la société civile.

Youssouf Sissoko

 Inf@sept    

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