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ME MOUNTAGA TALL, PRESIDENT DU CNID-FYT : « Il faut donner un coup d’arrêt au naufrage collectif qui se dessine »

La traditionnelle présentation de vœux de Me Mountage Tall à la presse a été respectée. C’était l’occasion pour lui, comme à son habitude, de confier aux journalistes son état dame sur la vie de la nation. « Nul ne peut aimer son pays et le laisser dans cet état dans lequel se trouve le Mali aujourd’hui…C’est donc une responsabilité partagée de tous les Maliens, chacun à la place qui est la sienne, de donner un coup d’arrêt au naufrage collectif qui se dessine inexorablement. », conclut le président du parti Congrès national d’initiative démocratique (CNID-Faso Yiriwa Ton), Me Mountaga Tall.

Pour arriver à cette conclusion, il a commencé par dresser un tableau très sombre de la situation du pays. Ainsi, il a déclaré que l’année 2018 a été celle des défis non ou mal relevés, des crises à répétition et quelques fois des confrontations. Au titre des défis, il cite en premier lieu les élections, avec des communales (environ 50 circonscriptions) renvoyées sine die. Me Tall d’ajouter: « le report des locales et régionales dans l’attente de la fin du processus de réorganisation administrative et enfin le report des législatives avec son cortège d’avis contradictoires de la Cour constitutionnelle et de violation de la Constitution. Notamment en raison de la voie choisie pour la prorogation du mandat des députés ».

Le président du CNID annonce par la suite que sur cette question, le revirement de jurisprudence de la Cour constitutionnelle en quelques semaines et sans élément nouveau a fini de saper la crédibilité de cette institution dans sa composition. Dans tous les cas, dit-il, la prorogation du mandat des députés, inconstitutionnelle, pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.

Le politique poursuit en affirmant qu’il n’est pas possible d’épuiser tous les débats et réformes préalables à la tenue de bonnes élections, prévues dans six(6) mois. Le CNID-FYT, pour sa part, annonce le président, ne voit pas comment engager un nouveau cycle électoral après l’élection présidentielle contestée, sans au préalable régler la question du système électoral lui-même, dont l’élection présidentielle a montré toutes les failles et limites.

Qu’à l’exception notable de 1997, jamais une élection n’a été aussi contestée au Mali et les craintes formulées sur l’impossibilité d’organiser de bonnes élections à bonne date ont été matérialisées. Il affirme que l’élection présidentielle a été très fortement altérée par la corruption électorale, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. Par malice, cette publication n’est intervenue qu’après la proclamation des résultats publiés par la MATCL, dit-il. Mountaga Tall a déclaré qu’au regard de tout leur combat pour l’instauration et la consolidation de la démocratie au Mali, ils ont eu à refuser d’être complices de faits et de pratiques aussi gravement « attentatoires » à la démocratie et ont décidé de se retirer purement et simplement du reste du processus de l’élection du président de la République.

L’année 2018, indique-t-il, a été aussi caractérisée par des atteintes graves et inadmissibles aux libertés politiques, des responsables politiques ont été enlevés par le pouvoir. Or, un Etat de droit respecte les règles en matière d’arrestation ou entame des investigations en cas d’enlèvement.

Il annonce que dans le cadre de la révision constitutionnelle, un Comité d’experts a été créé et ses membres ont été nommés le 14 janvier dernier. Ainsi, après avoir constaté des risques d’atteinte à la cohésion nationale, le CNID avait prôné l’approfondissement du dialogue politique et social autour du projet de révision constitutionnelle. Pour lui, le vrai problème ne se limite pas à la suspension ou à l’abandon d’un projet éducatif caché, mais finalement éventré et porté sur la place publique, mais sur la problématique même de l’homosexualité.

Le président a réitéré son invitation au pouvoir à faire une déclaration solennelle, claire et nette sur sa position de principe non pas sur le Projet d’Education sexuelle Complète, mais sur les incitations et pressions subies pour la légalisation de l’homosexualité au Mali. La liberté de la presse Parlant de la liberté de la presse, Me Tall préconise la consolidation de celle-ci, la dépénalisation des délits de presse et la conservation des valeurs socioculturelles du Mali. Le président du CNID se réjouit qu’aujourd’hui l’espace médiatique ne se limite plus aux seuls organes écrits et aux stations audiovisuelles, que la presse en ligne, les activistes sur les réseaux sociaux y ont pris toute leur place.

Selon Me Mountaga Tall, l’année 2018, considérée “annus horrobilis”, est une année particulièrement difficile pour le Mali. D’abord pour la presse ainsi que le témoignent les intimidations, les interpellations, les disparitions, les procès et autres descentes extrajudiciaires dans les studios ou salles de rédaction voire la disparition, comme ce fut le cas de Birama Touré depuis déjà trois années, et Issiaka Tamboura depuis quelques semaines. Tous ces faits, dit-il, ont encore contribué à maintenir le pays dans les profondeurs du classement annuel (115è sur 180) de Reporters sans frontières (RSF).

Le même rapport ne manque pas de souligner la fragilité de la liberté de la presse au Mali et de constater que les médias maliens sont soumis à des pressions officielles sur certaines questions. Le président Tall souligne qu’il n’est absolument pas utile d’envoyer un journaliste en prison, qu’il faut donc aller vers la dépénalisation des délits de presse. Sur ce sujet, il informe que le projet de loi sur la question a été bouclé en 2017. Cependant, il rassure que la dépénalisation ne saurait être en aucun cas l’impunité ou l’irresponsabilité.

Sanata Goita

Source: Azalaï Express

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