Deux militants antiesclavagistes ont été libérés suite à un ordre de La Cour suprême remettant en cause leur condamnation à de 2 ans de prison.
La Cour a jugé que la condamnation des deux hommes à 2 ans de prison était excessive par rapport aux faits incriminés.
Biram Ould Dah Ould Abeid et Brahim Ould Bilal de l’Initiative pour la résurgence du Mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA) sont sortis sous les ovations de plusieurs centaines de sympathisants venus manifester devant le Palais de justice pour réclamer leur libération.
Mardi, le tribunal a requalifié les faits. Ils sont désormais accusés de rébellion contre la force publique et d’appartenance à une organisation non reconnue.
Des délits passibles de deux mois à un an de prison, selon Maître Ould Ebetty, leur avocat.
Arrêtés en novembre 2014 à Rosso (sud-ouest), Biram Ould Abeid et Brahim Ould Bilala vaient été condamnés en première instance, puis en appel en aout dernier à 2 ans de prison ferme.
Malgré l’abolition officielle de l’esclavage en 1981, des organisations internationales dénoncent une survivance du phénomène.
Dans certaines régions, les descendants d’esclaves, en grande majorité noirs, devraient notamment céder gratuitement une partie de leur récolte à leurs maîtres traditionnels.
Face à la persistance de cet asservissement, en 2015 l’Etat mauritanien a adopté une loi inscrivant l’esclavage sur la liste des crimes contre l’humanité.
La pratique est désormais sanctionnée d’une peine maximale de 20 années de réclusion. Nouvelle avancée : depuis décembre dernier, le pays s’est doté de trois tribunaux spécialisés. Le tribunal de Néma (sud-est) a d’ailleurs prononcé sa première condamnation ce lundi. Les prévenus, deux hommes arrêtés en décembre et reconnus coupables de pratiques esclavagistes sur deux femmes, ont été condamnés à cinq ans de prison ferme assortis d’une amende de 2.500 euros chacun.
Source: BBC