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Massacre de policiers en RD Congo: l’UE, l’ONU et l’UA inquiètes

La police nationale congolaise a accusé des rebelles d’avoir massacré 39 de ses agents au Kasaï, région du centre de la République démocratique du Congo en proie à des violences depuis plus de six mois, provoquant une « profonde préoccupation » de l’ONU, de l’UE et de l’UA.

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L’Union européenne, l’Union africaine, les Nations unies et l’Organisation internationale de la Francophonie ont exprimé mardi leur « profonde préoccupation » quant à « la grave situation » au Kasaï.

Dans un communiqué commun reçu à Bruxelles, ces organisations s’alarment notamment d’ »informations faisant état de la mort d’environ 40 membres de la police nationale congolaise ».

Lundi, la police nationale congolaise (PNC) a accusé des rebelles d’avoir massacré 39 de ses agents au Kasaï, théâtre de violences depuis plus de six mois.

Ces accusations surviennent alors que le Conseil de sécurité de l’ONU doit voter mercredi à propos du renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) – la plus grosse force de maintien de la paix onusienne au monde (très peu présente au Kasaï), alors que la situation de la RDC, en proie à une crise politique, sécuritaire, économique et sociale, inquiète grandement.

Selon un communiqué du porte-parole de la PNC, les victimes seraient tombées vendredi dans une « embuscade » tendue par des miliciens Kamwina Nsapu à Kamuesha (Kasaï) alors qu’elles circulaient à bord de camions de transport de troupes. Elles ont été enterrées par les rebelles dans une « fosse commune », a-t-il ajouté.

« Le commandant de la police est en route pour procéder à l’exhumation des corps en vue des obsèques officielles et leur inhumation avec dignité », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.

Interrogées, les autorités locales n’ont pas souhaité commenter le communiqué de la police.

Dans leur communiqué, les organisations internationales condamnent « cet acte ignoble », mais aussi « tous les autres actes de violence et les violations des droits humains qui se sont déroulées récemment dans la région des provinces du Kasaï », où au moins 400 personnes sont mortes depuis septembre 2016.

Dans cette région, deux experts de l’ONU et leurs accompagnateurs congolais sont portés disparus depuis le 12 mars, et sont recherchés par la Monusco et l’armée congolaise.

Des enquêteurs onusiens ont en outre dénombré dix fosses communes liées à ces violences, dans la province du Kasaï-Central.

– Situation tendue à Kinshasa –

La rébellion Kamwina Nsapu a été accusée par l’ONU de recruter des enfants et d’avoir commis de nombreuses atrocités. En face, les forces de l’ordre se voient régulièrement reprocher par les Nations unies de faire un usage disproportionné de la force contre des miliciens armés essentiellement de bâtons et de lance-pierres.

Mi-mars, la justice militaire congolaise a annoncé avoir arrêté sept soldats dans le cadre d’une enquête après la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo mettant en cause un peloton militaire dans un massacre présumé perpétré au Kasaï-oriental.

L’UE, l’UA, l’ONU et l’OIF exhortent d’ailleurs « les forces de défense et de sécurité à la retenue dans les efforts visant à restaurer l’ordre dans les provinces du Kasaï ».

Elles demandent également, au niveau national, la nomination d’un « Premier ministre issu de l’opposition » en application de l’accord de transition conclu le 31 décembre 2016. « Une telle avancée facilitera le processus de stabilisation du pays, le rétablissement de l’ordre public (…) et la tenue, dans les délais prévus, des élections », selon elles.

Cet accord de la Saint-Sylvestre prévoit le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila jusqu’à l’entrée en fonction d’un successeur devant être élu lors d’une présidentielle censée avoir lieu avant fin 2017, et la formation d’un gouvernement élargi dirigé par un membre de l’opposition.

Mais ce nouveau gouvernement n’a toujours pas été formé.

Lundi soir, les évêques catholiques qui assurent la médiation entre les deux parties ont constaté « l’impasse politique (des) discussions » après un nouveau cycle de négociations infructueuses.

Dans ce contexte, la situation s’est tendue mardi à Kinshasa, où la présence policière était renforcée dans divers points stratégiques de la capitale. Selon des résidents, des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont eu lieu dans plusieurs quartiers. Des pneux brûlés et des pierres jonchaient certaines rues, a constaté l’AFP.

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