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Massacre dans le cercle de Macina : Vers une révolte des Peulhs !

Face à la barbarie dont ils font l’objet à Ké-Macina de la part d’une milice qui sévit en gendarme dans le cercle de Macina, les Peulhs se préparent à organiser leur défense.

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C’est du moins l’impression qu’ils ont donné lors de la conférence de presse, suivie de la rencontre d’échange que l’Association des amis de la culture peule, Taabital Pulaku, a animée le samedi dernier à la Maison de la presse.

«Des femmes enceinte calcinées, des enfants brûlés vifs, des hommes abattus, voilà ce qui s’est passé à Ké-Macina », a déclaré le principal conférencier et président de Tabital Pulaku, Malick Abdoul Aziz Diallo, entouré par Boubacar Cissé, l’Honorable Idrissa Sankaré et Abdoulaye Yoro Dicko, tous membres du bureau de l’association. En effet, selon le président de l’association, l’affrontement intercommunautaire n’est pas le mot approprié. Car, a-t-il expliqué, « ce sont les Peulhs qui ont été attaqués. Toutes les morts de l’autre jour étaient des Peulhs. Les Peulhs n’ont pas d’armes. Nous n’avons que des bâtons ». C’est pourquoi, il a saisi cette occasion pour inviter les populations de notre pays à ne pas faire l’amalgame : « tous les Peulhs ne sont pas des terroristes et tous les terroristes ne sont pas des Peulhs ». Cela en faisant allusion au fait que les partisans du chef terroriste Amadou Kouffa sont suspectés être des Peulhs. L’occasion a également été mise à profit pour inviter l’Etat malien à jouer son rôle. «L’Etat a montré ses limites, les Peulhs doivent se défendre », a renchéri l’Honorable Idrissa Sankaré, qui a soutenu que la délégation gouvernementale, au retour  de sa mission, a rencontré les membres de la milice «donso», sans crier gare.

Auparavant, dans sa déclaration liminaire, le président de Tabitla Pulaaku a rappelé les différents massacres exercés sur sa communauté. Il a notamment cité le massacre de Doungoura, survenu le 18 mars 2013 qui a fait une vingtaine de morts, l’hécatombe de Maleymana, dans la commune rurale de Kareri, du 1er mai 2016, avec une trentaine de morts, l’assassinat, en l’espace de trois mois, dans le cercle de Douentza, des chefs de village de Kéréna et de Koubou, des maires des communes rurales de Boni et de Mondoro. Avec ce dernier à Ké-Macina, selon le président, « le hic dans cette opération est que les personnes arrêtées l’ont été en ville alors que les repaires des présumés terroristes sont l’un à une dizaine de kilomètres de Dialloubé et l’autre dans la forêt de Koubaye. Tout se passe dans cette affaire comme si on épargnait volontairement le présumé coupable pour s’en prendre à l’innocent ». A l’en croire « l’annonce de la création hypothétique du Front de libération du Macina dit de Hammadoun Kouffa aura été de nature à cultiver l’amalgame : « tout Peulh est partisan de Hammadoun Kouffa, est jihadiste, est terroriste ». Ainsi, a-t-il déploré, les dizaines de jeunes bergers, des notabilités de la religion musulmane taxés de jihadistes, en accointance, voire à la solde du flamboyant prêcheur, seront arrêtés, torturés, envoyés en prison à Sévaré, à Douentza, à Ténenkou, entre autres. C’est pourquoi, il s’insurge contre l’amalgame crée et entretenu qui fait de tout Peulh un terroriste. Aussi, l’association invite le Gouvernement à la dissolution de toutes les milices et à la récupération de toutes les armés illégalement détenues dans la région de Mopti dans un délai d’un mois, et à juger les présumés assassins de Djoura et à diligenter l’enquête pour les évènements de Ké-Macina. Passé ce délai, la communauté des Peulhs se réserve le droit de s’auto-défendre. Ce qui présage d’une révolte des Peulhs. Lesquels sont naturellement un peuple de paix qui ne connaît pas la guerre. Tabital Pulaaku exige une enquête indépendante et impartiale non seulement pour le cas de Ké Macina, mais aussi pour établir la vérité et cerner toutes les menaces graves qui entrainent ces conflits récurrents. L’association demande aussi au Gouvernement de prendre toutes les mesures idoines pour le règlement du problème de Sari dans le cercle de Koro, et le retour rapide des milliers de réfugiés peulhs qui sont depuis 4 ans au Burkina Faso, dans le dénuement le complet. Selon le président de l’association, la dégradation de la situation sécuritaire dans le centre du pays et dans la région de Mopti est devenue un enjeu crucial du processus de normalisation du nord, du sud et du pays tout entier.

Bamey Diallo

 

Source:  La Lettre du Peuple

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