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Maroc: une coalition pas si éloignée de celle de l’ex-Premier ministre

Au Maroc, le nouveau Premier ministre Saâdeddine El Othmani a annoncé être parvenu à former un gouvernement de coalition. Après cinq mois de blocages dans les tractations, le roi Mohammed VI avait nommé le 21 mars dernier le numéro deux du Parti justice et développement en remplacement d’Abdelilah Benkirane, Premier ministre sortant. La coalition ressemble de très près à celle formée il y a un peu plus de cinq ans à l’issue de la première victoire historique du PJD en 2011.

saadeddine el othmani Premier ministre marocain

Le Parti justice et développement (PJD) a en effet reconduit une coalition quasi identique à celle qui avait marqué la deuxième partie du mandat d’Abdelilah Benkirane en 2015 : une coalition sans l’Istiqlal comme il y a deux ans quand ce parti conservateur avait claqué la porte de l’exécutif et avait contraint Abdelilah Benkirane à intégrer la formation libérale du Rassemblement national des indépendants (RNI) en remplacement.

Le RNI a su tirer à nouveau cette fois-ci son épingle du jeu en faisant plier le PJD sur l’entrée de l’USFP, l’Union socialiste des forces populaires au sein de la coalition. L’enjeu pour le RNI est, semble-t-il, de tenter d’équilibrer les forces idéologiques en s’adjoignant un parti aux idées dites libérales pour faire contrepoids au parti islamiste marocain. L’USFP s’était par exemple exprimée en faveur de l’équité homme-femme dans le très houleux débat sur l’héritage.

Difficile de dire quelle sera l’attitude des militants et cadres du parti après qu’El Othmani a finalement accédé à la principale exigence du Rassemblement national des indépendants. Si le mot « trahison » se murmure sur les réseaux sociaux, pour l’heure les militants restent muets et disciplinés, regrettant pour certains le départ de l’exécutif de leur raïs, le charismatique Abdelilah Benkirane, qui a mené à deux reprises le PJD à la victoire aux élections.


Une victoire du palais ? 

Pour Maati Monjib, professeur d’histoire à l’Université Mohammed V à Rabat, ce nouveau Premier ministre et la nouvelle coalition gouvernementale formée en deux jours sont avant tout le signe d’une victoire du palais royal, qui voulait se débarrasser du personnage d’Abdelilah Benkirane, devenu trop gênant au fil des années.

« Benkirane est devenu gênant à partir de l’été 2012 quand il a voulu appliquer et interpréter la Constitution d’une façon démocratique, c’est-à-dire où il y a un partage du pouvoir institué entre lui et le roi, commente l’universitaire. Et en plus il a gardé un ton critique. Il a continué à être le chef de l’opposition tout en étant le chef du gouvernement et cela n’a pas pu en haut lieu et c’était de notoriété publique que le roi ne voulait plus de Benkirane, de sa liberté de ton, de ses critiques implicites et parfois claires. Benkirane voulait exercer son rôle de chef de gouvernement réel. Donc il y a eu cinq mois de guerre des nerfs entre le chef du gouvernement et le palais et ça finit comme cela devait finir : Benkirane a été écarté par le roi. Saâdeddine El Othmani est connu comme un homme très discret, il parle très peu, et donc au moins il ne va pas faire de critiques même implicites du roi, ce que faisait Benkirane. »

Source: RFI

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