La session d’octobre, traditionnellement consacrée à l’examen et à l’adoption du budget national, s’est ouverte ce lundi 3 octobre 2022 ; sous la présidence du Col Malick DIAW, président du Conseil national de transition (CNT), qui a profité de cette tribune pour réaffirmer la volonté de la transition d’imposer le respect du pays.
Outre les membres du gouvernement et du CNT, l’ouverture solennelle de cette session a été marquée par la présence d’une forte délégation guinéenne conduite par le président de l’organe législatif de ce pays voisin, également en transition, Dansa KOUROUMA.
Dans son discours d’ouverture de la session dite budgétaire, le président du CNT a tenu des propos élogieux à l’endroit du chef de la Transition malienne. Une manière de couper court aux rumeurs les mettant dos à dos.
« Nous sommes tous témoins que malgré les multiples soubresauts et adversités auxquels notre pays est régulièrement confronté, le soldat Assimi GOITA n’a pas été désaxé d’un iota et il ne le sera sûrement jamais », a encensé Malick DIAW.
Soldat dans l’âme et dans le sang, il surnomme désormais Assimi « le Soldat S » qui ne déméritera jamais, à l’instar des autres acteurs du 18 août 2020. Pour lui, si le Président Amadou Toumani TOURE, paix à son âme, a été le soldat de la Démocratie au Mali, son cadet Assimi se trouve être le soldat de la renaissance du Mali.
« En votre nom, je le félicite à nouveau pour tous les efforts qu’il ne cesse de fournir dans la conduite sereine de la transition et lui assurer de toute notre détermination à œuvrer ensemble pour le renouveau de la mère patrie », a salué le président du CNT.
Cette session, qui s’ouvre près d’une semaine après la clôture de la 77e Assemblée générale des Nations unies marquée par le passage du Premier ministre par intérim, a été mise à profit par le CNT pour s’exprimer sa « satisfaction suite à la brillante intervention » de ce dernier.
« Nous nous réjouissons que son discours hautement patriotique et historique ait clairement exprimé les aspirations profondes du Peuple malien et mis à nu les agissements sournois et discourtois de certains acteurs malveillants contre notre pays », a-t-il déclaré, soutenant que ladite intervention du Premier ministre par intérim a été, à tous les égards, l’opportunité de réaffirmer à la face du monde l’indépendance et la souveraineté du Mali.
Dans cette quête, il a rassuré que la transition allait achever le chantier ouvert par nos pères de l’indépendance.
« Avec fierté, nous notons déjà plusieurs pas importants. En effet, le jeudi 22 septembre 1960, la République du Mali est née et à la date du jeudi 22 septembre 2022 le nouveau Mali aussi est déjà né et se construit progressivement », a-t-il affirmé.
Alors que le pays cherche désespérément les stratégies de réconcilier l’ensemble des fils du pays, le président Malick DIAW a, encore, appelé à l’union et à la cohésion sociale.
« Ce que la République du Mali est en train de vivre n’est nullement une fatalité. Tous les grands pays sont passés par des épisodes douloureux, souvent très douloureux. Notre chemin, il est vrai, n’est pas linéaire ; il n’est pas non plus un fleuve tranquille ; mais ensemble, nous pourrons continuer à remporter des succès importants dans les domaines de la paix, de la sécurité, de la réconciliation nationale et du développement durable », s’est-il montré optimiste.
Par ailleurs, il a loué et s’est réjoui de la dynamique de la coopération entre le Mali et la Guinée Conakry, les deux voisins en transition. Depuis les sanctions de la CEDEAO contre le Mali, les relations entre les États se sont renforcées. À cette occasion, il a salué l’esprit de solidarité de la Guinée Conakry envers notre pays.
« Dans les relations entre le Mali et la Guinée, il y a des signaux qui ne trompent pas. Les faits sont têtus dit-on, mais ce qui s’est passé entre nos deux pays en l’espace de quelques mois est tout simplement historique », a rappelé Malick DIAW.
En ces moments décisifs de la vie des deux nations, le président Malick DIAW conseille aux deux peuples de se souvenir de la célèbre déclaration de Feu Président Sékou Touré : « Nous ne renoncerons pas et nous ne renoncerons jamais à notre droit légitime et naturel à l’indépendance. Il n’y a pas de dignité sans liberté, nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage. »
S’agissant de l’ordre du jour de la présente session ordinaire, a-t-il indiqué, il sera principalement consacré à l’examen du projet de loi de finances 2023.
Outre la loi de finances 2023, d’autres projets de loi sont déjà inscrits dans notre tableau de saisines. Il s’agit, entre autres : du projet de loi de finances rectificative du budget 2022, de la loi de règlement du budget d’État 2018 ; du projet de loi fixant les règles générales relatives à la réparation des préjudices causés par les violations graves des droits de l’Homme.
Sans oublier les projets de loi portant, respectivement : création de la Direction de la Justice militaire, de la Direction centrale du Service de Santé des Armées, de la Direction générale des Douanes et de la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources minérales du Mali ainsi que du projet de loi relatif à la modification du Statut des Fonctionnaires des Collectivités territoriales.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin