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Mali : RSF et la Maison de la presse demandent la levée du contrôle judiciaire du journaliste Salif Diarrah

Le journaliste de Mali Actu, Salif Diarrah, arrêté le 21 février puis libéré cinq jours après, est toujours placé sous contrôle judiciaire. Reporters sans frontières (RSF), la Maison de la presse de Bamako et la direction de Mali Actu ont dénoncé ce lundi 7 mai cette mesure qui « empêche » le journaliste d’exercer son métier.

« Nous demandons la restitution du matériel [de travail] et l’abandon des poursuites à l’égard des journalistes de Mali Actu pour qu’ils puissent reprendre leurs activités sereinement ». La déclaration est sans ambiguité. Elle émane d’Arnaud Froger, le responsable du Bureau Afrique de Reporters sans frontières (RSF). Ce lundi 7 mai 2018, l’organisation internationale de défense de la liberté de la presse a uni sa voix à celles de la Maison de la presse de Bamako et la direction de Mali Actu pour fustiger les multiples violations des droits des trois journalistes de l’organe depuis leur arrestation depuis le 21 février jusqu’aujourd’hui.

« Nous dénonçons les conditions de cette arrestation qui a été menée par des hommes en civil et qui se sont présentés avec des armes et sans mandat », a indiqué Arnaud Froger. Quant à la Maison de la presse, elle reste sur ses premières déclarations. « Nous considérons que ce n’est pas une arrestation, c’est carrément un enlèvement », a, en effet, rappelé Ramata Diaouré, du comité d’experts de la Maison de la presse de Bamako.

Lesdits journalistes, libérés après des jours de détention, sont confrontés aujourd’hui à plusieurs difficultés. Le cas de Salif Diarrah inquiète particulièrement les acteurs de la presse, qui tirent la sonnette d’alarme et appellent à une levée des restrictions dont fait toujours l’objet le journaliste. « On maintient aujourd’hui un contrôle judicaire qui empêche Salif Diarrah d’exercer son travail dans un contexte préélectoral où tous les journalistes seront amenés à couvrir des événements politiques, couvrir parfois des sujets sensibles », a regretté Arnaud Froger.

Selon le directeur général de Mali Actu, cette situation a causé des conséquences graves sur le travail des journalistes de son organe. Sega Diarrah a noté le « traumatisme » auquel ils sont confrontés dans le choix des sujets à traiter « parce qu’ils ne savent plus quoi dire, quoi ne pas dire ». Par ailleurs, il a déploré la saisie des smartphones et ordinateurs des trois journalistes. Des « outils indispensables » pour un journaliste qui travaille sur internet, selon lui.

La confiscation de ces appareils est « scandaleuse » pour le responsable du Bureau Afrique de RSF. « Le fait d’avoir saisi le matériel et le fait qu’ils aient fourni leurs codes aux éléments des services de sécurité est une atteinte à la protection des sources », a dénoncé Arnaud Froger.

« Cela veut dire qu’aujourd’hui les ordinateurs et les téléphones portables qui ont été saisis sont accessibles par les services de sécurité et peuvent avoir accès à tous les messages qui ont été envoyés, toutes les sources qui ont été contactées par les journalistes de Mali Actu. C’est une atteinte au secret des sources », a-t-il insisté.

Selon Sega Diarrah, il n’y a pas d’autres explications possibles à toute cette situation. « Il y a une volonté délibérée d’empêcher une rédaction d’exercer convenablement son métier, tout simplement parce qu’elle est dérangeante », estime-t-il. Raison pour laquelle il invite à l’unité de la presse nationale et internationale autour des journalistes de Mali Actu afin que le droit d’aucun autre journaliste ne puisse plus être bafoué.

La rédaction

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