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Mali: Pas de Covid-19 en Prison

Alors que le Mali enregistre plus de 2500 cas contamination au coronavirus et 125 décès, la prison de Bamako fait exception.

Aucun détenu de la maison d’arrêt de Bamako n’a contracté le virus. En plus d’appliquer les gestes barrières, cette prison dispose de sa propre fabrique de masques.

La plus grande prison du Mali, s’est organisée dès le début pour empêcher la pandémie de franchir ses hauts murs. Avec succès jusqu’à présent, malgré la surpopulation, malgré la promiscuité et malgré des gestes barrière difficiles à faire appliquer par ses plus de 2.000 détenus.

Construit en plein centre de la capitale sous la colonisation française en 1951, l’établissement est une ville dans la ville. Si certains détenus – dont quelque 350 suspectés de jihadisme – sont gardés derrière d’épais barreaux, d’autres sirotent le thé dans de larges cours.

Pour les visiteurs, dont le nombre a été réduit, la prise de température et le lavage des mains sont devenus des passages obligés, après les traditionnels contrôles de sécurité.

Environ 600 détenus ont été transférés vers une prison en proche banlieue, pourtant toujours en construction, et d’autres ont bénéficié d’une grâce présidentielle pour désengorger la maison d’arrêt.

Mais ils sont encore 2.100 prisonniers dans un établissement conçu pour en accueillir 400.

Les cellules, de vastes pièces aux murs salis par les années, abritent des dizaines de détenus, parfois des centaines, selon l’un d’eux, qui affirme vivre avec 300 personnes entassées les unes sur les autres.

Certains sont là depuis des mois, d’autres des années. L’immense majorité n’a pas été jugée; 160 seulement ont été condamnés, moins de 10% des détenus, “une catastrophe”, selon le régisseur de la prison.

Tous les jours, de nouveaux arrivants franchissent les murs, chacun pouvant apporter avec lui la maladie.

Mais jusqu’à présent, il y a “seulement eu des cas suspects, envoyés au centre de santé” du quartier et revenus négatifs, explique Mahamadou Diarra, un des deux médecins de la prison.

Comment l’expliquer ? Toutes les personnes interrogées invoquent les mesures prises très tôt par les autorités. Au Mali, contrairement à certains de ses voisins, le coronavirus n’a que peu prospéré sur le terreau pourtant fertile de la promiscuité sociale, de la pauvreté et de la difficile prise en charge médicale.

Dès le début de la pandémie, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appuyé le centre de couture de la maison d’arrêt, qui s’est lancé dans la fabrication de masques.

“D’habitude, on produit de tout pour tout le monde, des pantalons, des chemises; mais maintenant les masques sont devenus une priorité”, explique Chiaka, la vingtaine, détenu et apprenti couturier.

Les masques, environ 500 par semaine, sont rachetés par le CICR, qui les redistribue dans la prison. L’ONG a également offert des kits de lavage des mains, disposés un peu partout dans la maison d’arrêt.

En dehors du personnel pénitentiaire, très peu de masques sont portés ici. Mais “si le contrôle continue de façon dynamique on a toutes les chances d’être épargnés!”, veut croire le régisseur.

Source: africanews

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