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Mali – Nord : là où insécurité et terrorisme rôdent

Une nouvelle flambée de violences a fait 35 morts en une semaine. La France a largué 120 parachutistes de Barkhane pour accompagner l’action des autres forces sur le terrain.

Le décompte a été rendu public par le ministère de la Sécurité : 27 personnes ont été tuées et une a été blessée mardi, lors d’« affrontements » entre des « membres de la communauté idourfane », un groupe touareg, dans le secteur d’Inékar, à quelque 45 km à l’ouest de Ménaka (nord-est). À ce lourd bilan s’ajoutent les sept soldats maliens et un chauffeur civil tués mercredi lorsque leurs véhicules ont sauté sur des engins explosifs improvisés, cette fois, dans le centre à Mopti et dans le nord vers Tombouctou.

35 morts en une semaine

Au total, cela fait 35 morts en une semaine à cause d’une nouvelle flambée de violences. Et ce, au moment où le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, entame son deuxième mandat et répète que la « sécurisation » du Mali reste sa priorité.

En réaction du côté malien, un détachement militaire, appuyé de gendarmes, « s’est aussitôt rendu dans la zone pour stabiliser la région mais aussi mener des investigations pour connaître le mobile d’un tel déchaînement de violences au sein d’une même communauté », a précisé jeudi le ministère en assurant que des « dispositions » avaient été prises pour « éviter tout embrasement ».

La France largue 120 parachutistes

La France, qui intervient dans le cadre de l’opération anti-djihadiste Barkhane, annonce de son côté avoir largué 120 parachutistes dans la région de Ménaka, selon l’état-major français des armées. Quelque 80 parachutistes ont été largués par deux Transall et 40 autres ont sauté d’un A400M, a précisé à l’AFP le porte-parole de l’état-major, le colonel Patrik Steiger.

Cette opération aéroportée « permet de compléter le dispositif en place dans cette région » proche de la frontière avec le Niger, « où se trouvent déjà des forces maliennes et une compagnie de Barkhane », a souligné le colonel Steiger. « On combine différentes capacités pour créer un effet de surprise chez les groupes armés terroristes et pour montrer à la population qu’on est capables de venir rapidement », a-t-il commenté.

Insécurité et terrorisme toujours présents

Quelque 200 personnes, dont de nombreux civils, appartenant surtout aux communautés peule et touareg, ont péri depuis le début de l’année dans cette région proche de la frontière nigérienne, où s’affrontent notamment des djihadistes ayant prêté allégeance au groupe État islamique (EI) et deux groupes principalement touareg soutenant la force française Barkhane et l’armée malienne : le Gatia et le MSA.

Des zones entières du nord du Mali échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes.

L’ONU prête pour des sanctions face à la lenteur du G5 Sahel ?

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali, et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger. À la tribune de l’ONU, le président Keïta a concédé mercredi que la force conjointe du G5 Sahel peinait à devenir « opérationnelle » et a appelé tous les contributeurs financiers à « honorer leurs engagements ». En effet l’UE reste le principal contributeur financier à la force conjointe du G5 Sahel et à la formation des forces armées maliennes. « Les acteurs maliens, signataires ou pas de l’accord, doivent se positionner clairement soit en faveur de l’accord soit en dehors et en assumer les conséquences avec cohérence », a martelé la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini.

Le Conseil de sécurité de l’ONU menace de sanctionner les responsables de groupes armés accusés de contrevenir à l’accord de paix de 2015. L’ONU finance déjà au Mali sa force de Casques bleus Minusma, qui mobilise 15 000 personnes, dont 12 000 militaires. Ces troupes sont régulièrement la cible d’attaques meurtrières des groupes terroristes, tout comme la force française Barkhane et les forces armées maliennes.

Le G5 Sahel, qui doit compter 5 000 hommes à terme, a été lancé par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad pour lutter contre les groupes terroristes qui essaiment dans le Sahel. Mais les 414 millions d’euros promis lors d’une conférence internationale des donateurs, le 23 février, tardent à se matérialiser. En conséquence, le président malien a aussi plaidé pour le placement de cette force sous un mandat de l’ONU, « assorti d’un financement adéquat, pérenne et prévisible », ce à quoi s’opposent les États-Unis, premiers contributeurs de l’organisation.

Source: lepoint

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