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Mali : les leaders de la contestation interpellés les uns après les autres

Deux nouveaux chef de file de la contestation contre le président malien ont été interpellés samedi, au lendemain des plus graves troubles civils dans la capitale Bamako depuis des années.

 

Choguel Maïga et Mountaga Tall, deux leaders du mouvement dit du 5-Juin, ont été interpellés par les gendarmes, selon des porte-parole de la contestation, Amadou Dounga Maïga, et Oumar Mariko.

La veille, Issa Kaou Djim et Clément Dembélé avaient déjà été arrêtés.

Au même moment, la ville qui portait encore les stigmates de vendredi demeurait le théâtre de heurts et d’incidents qui y ont maintenu un climat de grande nervosité et d’incertitude quant à l’avenir.

Ces incidents sont allés en s’intensifiant à l’approche de la soirée, des groupes de jeunes continuant à dresser des barrages, à lancer des pierres et à défier les forces de sécurité.

Les forces anti-émeutes montées sur des pick-ups et soutenus par un véhicule blindé ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes quelque 150 jeunes regroupés dans le quartier de Badalabougou aux abords d’un des trois ponts reliant les deux parties de Bamako de part et d’autre du fleuve Niger.

Des manifestants ont intercepté des véhicules pour les vider sous la menace de leur contenu de quelque valeur. De nouvelles barricades ont commencé à se dresser dans la soirée, y compris sur la grande place de l’Indépendance.

Bamako a connu vendredi sa pire journée de turbulences civiles depuis des années, marquée par au moins trois morts et des attaques contre des symboles aussi éminents du pouvoir que le Parlement et la télévision nationale.

Il s’agissait vendredi de la troisième grande manifestation organisée en moins de deux mois par la coalition du Mouvement du 5 juin, formée de chefs religieux, d’hommes politiques et de la société civile, qui conteste le président Keïta, au pouvoir depuis 2013.

Ce samedi après-midi, le Premier ministre s’est exprimé pour annoncer “un gouvernement d’ouverture très rapidement”: “Le Président et moi restons ouverts au dialogue. Très rapidement, je mettrai en place un exécutif avec l’intention d’ouverture pour faire face aux défis de l’heure”, a déclaré Boubou Cissé, reconduit à son poste par le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta le 11 juin.

La contestation, emmené par l’imam Mahmoud Dicko, considéré comme très influent, fait craindre aux partenaires du Mali une aggravation de l’instabilité d’un pays déjà confronté depuis 2012 à des attaques djihadistes, auxquelles se mêlent depuis cinq ans des violences intercommunautaires. D’autant plus que depuis 2015, le Burkina Faso et le Niger voisins sont en proie aux mêmes phénomènes.

Après le rassemblement, des manifestants ont attaqué le siège l’Assemblée nationale.

“Plusieurs bureaux ont été saccagés, des documents détruits, des biens emportés”, a déclaré un responsable de l’institution. “Les forces de l’ordre ont été obligées de tirer”, a-t-il ajouté.

Le siège de la radio et de la télévision publique occupé

Les deux chaînes de la télévision publique malienne ORTM ne diffusaient plus vendredi après-midi. Les causes de cette interruption n’étaient pas connues dans l’immédiat, mais elle s’est produite après que des manifestants, à l’issue du rassemblement, se sont dirigés vers le siège de la radio et de la télévision publiques, dont ils ont occupé la cour.

D’autres protestataires bloquaient deux des trois ponts de la ville. Des manifestants ont érigé des barricades sur un de ces ponts et des voitures étaient contraintes de dévier de leur itinéraire, selon les mêmes sources.

Des incendies sporadiques se sont déclarés en différents endroits où des pneus ont été brûlés.

“Désobéissance civile”

Auparavant, des milliers de manifestants s’étaient retrouvés vendredi après-midi après la grande prière musulmane, deux jours après un discours du chef de l’État visant à désamorcer les tensions. Des responsables de la contestation ont par ailleurs réitéré vendredi leur appel à une désobéissance civile, dans un document en dix points dans lequel ils précisent les actions à mener.

Parmi celles-ci figure le mot d’ordre de “ne plus payer aucune amende ou contravention pendant cette période” dont la durée n’a pas été précisée.

Le document mentionne aussi le blocage de l’entrée des services de l’État sauf ceux liés à la santé, l’occupation des carrefours et la mise en place de “brigades mobiles de communication pour le cas où internet serait coupé ou ralenti”.

L’Alsace.fr

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