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Mali: le Premier ministre à Bandiagara pour relancer l’économie locale

Au Mali, le Premier ministre de transition Moctar Ouane se rend à Bandiagara ce samedi. Il doit être accompagné de quatre ministres pour ce déplacement important dans le centre du pays. Bandiagara est la première ville du pays dogon, région de Mopti, une zone où la présence des groupes jihadistes est de plus en plus prégnante. Des manifestations ont d’ailleurs eu lieu à Bandiagara, en début de semaine pour protester contre l’insécurité et demander davantage de présence de l’armée malienne.

 

Le chef du gouvernement vient lancer la troisième édition de la « Bourse de l’emploi et de la formation professionnelle ». Un événement qui avait été suspendu pendant plusieurs années et que le gouvernement a décidé de remettre au goût du jour pour soutenir les habitants, qui font déjà face à la menace jihadiste.

 « Nous avons estimé qu’en organisant une telle activité, nous apportons de l’espoir à la ville, nous expliqueM.S.Touré, ministre de l’emploi et membre de la délégation, joint par David Baché, du service Afrique. On va entendre autre chose que ce que l’on entend tous les jours : ‘tel village a été attaqué, tel autre village a été attaqué…’ Et donc, il y aura 30 000 fonds de formation qui vont être délivrés et des kits, en vue de faciliter l’insertion socio-professionnelle des jeunes. On a du matériel agricole, des batteuses, des tracteurs, des motopompes… à peu près 1 100 kits qui vont être offerts. »

Ce n’est pas par les armes que le Mali trouvera une stabilité durable, poursuit le ministre. « Nous ne l’obtiendrons pas que par l’achat de blindés… ». La clé de cette stabilité, ce sont les «  actions de développement… donner des perspectives aux jeunes, (pour) permettre au Mali d’accéder à une stabilité durable ».

Insuffisant, selon Housseini Amion Guindo

Président du Codem et membre de la coalition politique Espérance nouvelle, formée après le coup d’Etat et qui prétend « veiller » sur la transition en cours et lui-même natif de Bandiagara, l’ancien ministre et ancien député, Housseini Amion Guindo juge cette initiative trop éloignée de la réalité du terrain. «« Je pense qu’il faut un plan plus audacieux… Le problème c’est surtout au niveau de la jeunesse rurale. La thérapie doit aller plus en profondeur et non vraiment dans le cosmétique au niveau des centres urbains. »

Le centre du pays est « écumé par des terroristes, qui imposent aux populations de ne plus collaborer avec l’État, avec l’armée », poursuit Housseini Amion Guindo, au micro de David Baché.

« C’est une zone qui commence à s’éloigner, effectivement, du contrôle de l’État ». Les habitants sont soumis au racket des jihadistes après les récoltes ; des jihadistes qui « leur imposent de ne pas élever des porcs dans les villages chrétiens, leur imposent port du voile pour les femmes, leur imposent de refuser la démocratie pratiquement dans tout le centre du pays. C’est ce qui se passe. Et avec, aujourd’hui, la chute de la production cotonnière et l’effritement de l’économie rurale, il y a une menace de recrutement facile de la jeunesse rurale par ces terroristes, qui proposent de l’argent, des armes. C’est par le relèvement de l’économie rurale que l’État pourra inverser la tendance ! »

SourceRFI

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