C’est aujourd’hui, que s’ouvre, à Yokohama au Japon, la 7è Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique. A cette occasion, le gouvernement japonais a invité les représentants des médias de 23 pays africains y compris le nôtre, pour la couverture de l’évènement. En prélude à la conférence, l’ambassadeur de la Ticad VII, Masahiko Kiya a rencontré hier, les journalistes africains au ministère japonais des Affaires étrangères. La rencontre se tiendra sous le thème principal : Le développement de l’Afrique à travers les innovations et la technologie, a précisé Masahiko Kiya, avant d’expliquer longuement le programme et les évènements parallèles prévus.
Le programme prévoit aussi un Forum exposition d’affaires Japon-Afrique. Les journalistes ont également rencontré le porte-parole des Jeux olympiques et paralympiques qui se tiendront au Japon en 2020. Ce dernier a fait le point des préparatifs de cet événement sportif qui, selon lui, se déroulent de façon très satisfaisante.
Il faut rappeler que le Japon entretient de bonnes relations avec notre pays. L’Empire du Soleil levant a reconnu l’indépendance de la République du Mali en octobre 1960. Les relations entre nos deux pays ont été, d’abord, établies dans le domaine du commerce avant de s’étendre vers la fin des années 1970 à un vaste programme de coopération économique essentiellement axé sur l’agriculture, les travaux publics, les transports, l’hydraulique villageoise, la recherche minière, la santé et l’éducation.
Dans le cadre du renforcement des liens de coopération, le Mali a ouvert une ambassade au Japon en 2002. La représentation diplomatique nippone a ouvert ses portes à Bamako en janvier 2008. Auparavant, le Mali était couvert par l’ambassade du Japon à Dakar et le Japon par l’ambassade du Mali à Pékin. Selon les données du ministère malien des Affaires étrangères, l’essentiel de l’intervention du Japon dans notre pays se fait à travers le don non remboursable, la coopération technique, multilatérale et les Fonds de contrepartie des différents dons japonais (don hors projet, KR et KRII). Le montant total des projets financés au titre du don non remboursable au Mali ces dix dernières années s’élève à 220 millions de dollars (environ 110 milliards de Fcfa). Quant à la stratégie d’assistance de la JICA au Mali, elle se base sur les trois axes de coopération : paix et sécurité, développement social et accès aux services sociaux de base et relance économique. Les secteurs prioritaires sont la sécurité, la gouvernance, l’éducation, la santé, l’agriculture et le développement des ressources humaines. Le montant total au titre de la coopération technique entre 2014 et 2016 s’élève à 4.404.123,75 de dollars (environ 2,2 milliards de Fcfa). Six projets d’un montant de 1,4 milliard de Fcfa ont été approuvés pour l’année 2018. En dépit de cela, le volume de l’assistance économique a baissé.
Le Mali apporte un soutien diplomatique constant au Japon à travers l’Union africaine (UA) notamment pour la réforme du Conseil de sécurité afin de lui permettre d’obtenir le statut de membre permanent.
QUATRE PRINCIPES DIRECTEURS – Plus généralement, le Japon fournit une assistance technique et financière aux pays en développement par le biais de l’Aide publique au développement en vue de contribuer à la paix et au développement à travers le monde, et d’assurer ainsi sa propre sécurité et sa prospérité. C’est l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) qui est chargée de mettre en œuvre l’ensemble des programmes d’Aide publique au développement (coopération technique, prêts concessionnels, aide financière non remboursable).
La Charte de la coopération au développement, adoptée en février 2015 par le gouvernement du Japon, définit quatre principes directeurs : la contribution au développement économique et social, à la paix et à la prospérité par la coopération à des fins non militaires, à la promotion de la sécurité humaine ; la coopération visant l’autonomisation des pays partenaires en appuyant leurs appropriations. Ces principes sont soutenus en ce qui concerne l’Afrique par le processus de la Ticad.
L’élection du Japon pour l’Exposition universelle Osaka 2025, le Sommet du G20, tenu les 28 et 29 juin 2019 à Osaka et la tenue du 7è Sommet de la TICAD à Yokohama sont des évènements majeurs plaçant le Japon au centre de l’actualité internationale.
Situé en Asie de l’Est, le Japon a une superficie de 377 915 km2 pour 126 786 000 habitants. Le Japon est une monarchie constitutionnelle avec un régime parlementaire dirigé le Premier ministre Shinzo Abe. L’empereur Akihito a abdiqué en avril 2019 et l’intronisation du prince héritier Naruhito en mai 2019, marque le début d’une nouvelle ère pour le Japon. Par ailleurs, le parti au pouvoir, le Parti libéral démocrate œuvre à l’avènement d’une Constitution nouvelle mettant fin à la politique de neutralité du Japon et l’incitant à prendre une plus grande responsabilité sur la scène internationale.
Au plan économique, le Japon, selon le FMI, est classé 3è pays le plus industrialisé du monde. Le pays a longtemps joué le rôle de leader régional qu’il a su conserver grâce à ses performances économiques. Le PIB est estimé à 4.872 milliards dollars, la croissance enregistrée en 2018 est de 1,1%, le taux d’inflation reste bas à 1,2% par rapport au 2% visé par la Banque du Japon. Le pays a enregistré une baisse de la productivité industrielle courant 2018 et une augmentation de la dette intérieure qui a atteint 238% du PIB.
Le Japon est un membre actif des principales organisations économiques à travers le monde G4, G8, G20, ASAEN, APEC, FMI, OMC, BM, etc. Il entretient d’étroites relations de coopération avec l’Afrique à travers le processus de la Ticad. La 7è édition de cette rencontre sera l’occasion pour le continent africain en général et le Mali en particulier, de consolider le dialogue de haut niveau avec l’Empire du Soleil levant sur la manière de faire face aux nouveaux défis du développement en Afrique.
Envoyée spéciale
Fatoumata MAÏGA
Source: L’Essor-Mali