Après l’étape du Musée national, le président de la Transition colonel Assimi Goïta et son homologue de la Guinée-Bissau, le général Umaro Sissoco Embalo, ont eu une séance de travail au Palais de Koulouba. Au terme de la rencontre, ils ont évoqué les engagements pris par notre pays vis-à-vis de la Cedeao, la lutte contre le terrorisme et les opportunités de coopération qui s’offrent à nos deux pays.
Par cette visite d’amitié et de travail, le général Umaro Sissoco Embalo manifeste son soutien et celui du peuple bissau-guinéen à notre pays. Avant de venir, il avait échangé avec le président de la Cedeao qui lui a « chargé de transmettre au colonel Assimi Goïta les préoccupations de l’Organisation sous régionale ».
En effet, selon lui, « tout le monde souhaite que la feuille de route et le calendrier soient respectés, et qu’on puisse trouver une voie de développement pour le Mali ». Le général Umaro Sissoco Embalo a tenu à le rappeler : le Mali, bien que suspendu des instances de l’Organisation, en est membre fondateur.
En qualité de président d’un pays qui a connu plusieurs crises politiques, il dit mieux comprendre l’impérieuse nécessité de prêter main forte au Mali en ces moments critiques de son histoire. L’hôte a donc plaidé la cause malienne, en évoquant l’expérience de la Guinée-Bissau qui a « passé beaucoup d’années dans les turbulences politiques ». « Aujourd’hui, on a retrouvé le chemin », at-il ajouté avec un sentiment de fierté.
Les parties ont fait un tour d’horizon des axes de la coopération. Entre nos deux pays, il existe des commissions mixtes sur tous les domaines. L’ambition affichée de part et d’autre est de booster cette coopération, en actualisant notamment les accords dont certains datent de 1983. Depuis cette année-là, ils n’ont pas été revus. «Cela est inacceptable», selon le général Umaro Sissoco Embalo qui pense que le moment est venu de revitaliser l’axe Bamako-Bissau. Déjà, a souligné l’hôte, « beaucoup d’hommes d’affaires maliens sont présents en Guinée-Bissau ». Les chefs d’État ont instruit aux ministres en charge des Affaires étrangères d’identifier les voies et moyens en vue d’une coopération approfondie.
Le président de la Transition a bien apprécié la démarche de son homologue qu’il considère d’ailleurs comme frère parce que « sa maman est malienne ». Il a tenu à le remercier pour cette visite, la deuxième en l’espace d’une année. Et ce, en dépit de la situation particulière que traverse notre pays. Selon le colonel Assimi Goïta, la séance de travail lui a permis de faire le point du processus de transition, conformément aux engagements pris lors du sommet consacré à notre pays par la Cedeao à Accra (Ghana). Au nombre des bons points engrangés, il a cité la mise place d’un gouvernement inclusif, dirigé par un Premier ministre civil. Le chef de l’État entend honorer également l’engagement de tenir les élections aux échéances prévues. Il a rassuré que des instructions ont été données dans ce sens au Premier ministre.
Autre sujet important évoqué : la situation sécuritaire dans notre pays et plus globalement au Sahel. Les deux délégations ont ainsi discuté des possibilités d’action pour améliorer la sécurité au Sahel. « L’insécurité qui touche cette zone peut, par prolongement, se retrouver en Guinée-Bissau. Aujourd’hui, c’est l’inquiétude générale », a déclaré le chef de l’Etat. Avant de donner l’assurance que les autorités maliennes vont «continuer à améliorer cette condition sécuritaire avec l’ensemble des partenaires ».
Par ailleurs, il a affirmé que le Mali et la Guinée-Bissau disposent de beaucoup d’opportunités pour une coopération dynamique au profit de nos deux peuples.
Les échanges entre le président de la Transition et son hôte se sont prolongés autour d’un déjeuner.
I. DEMBELÉ
Source: L’Essor