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Mali : dos au mur, le président Keïta propose un gouvernement d’union nationale

Le mouvement de contestation et son chef de file Mahmoud Dicko persistent et signent dans leur volonté de pousser le président à la démission. Celui-ci résiste.

 

Au Mali, les jours se suivent et se ressemblent quant à l’atmosphère politique de défiance à l’endroit du président Ibrahim Boubacar Keïta. En effet, ce dimanche, la contestation a maintenu la pression sur le pouvoir appelant à de nouvelles manifestations et exigeant la démission du président Keïta qui, lui, a renouvelé son offre de gouvernement d’union nationale pour le pays. Selon l’AFP, les responsables du mouvement de contestation dit du 5 juin, coalition de responsables religieux et de personnalités de la société civile et du monde politique, l’ont rencontré dans l’après-midi.

Une rencontre cruciale entre les contestataires et le président Keïta…

Cette rencontre avait pour objectif de décrisper la situation politique. Au pouvoir depuis 2013, Ibrahim Boubacar Keïta est aujourd’hui à la tête d’un pays secoué par de nombreuses manifestations. La forte agitation politique qui accompagne le Mali risque de secouer d’autant plus fortement ce pays qui est déjà confronté depuis 2012 à des attaques djihadistes auxquelles se mêlent des affrontements communautaires meurtriers. Des violences qui se sont propagées aux pays voisins.

… qui n’a pas donné les résultats escomptés

« Le président Keïta fait la sourde oreille » et « a royalement ignoré les demandes contenues dans un mémorandum du mouvement dit du 5 juin », a indiqué cette coalition dans un communiqué publié dimanche et repris par l’AFP, quelques heures après sa rencontre avec le dirigeant malien. Ces demandes incluaient la dissolution du Parlement et la formation d’un gouvernement de transition dont le mouvement désignerait le Premier ministre, que le président ne pourrait pas démettre. Après la rencontre de dimanche, le mouvement « réaffirme plus que jamais sa détermination à obtenir par les voies légales et légitimes la démission pure et simple » du chef de l’État. Il avait pourtant le 1er juillet indiqué ne plus faire de la démission du président Keïta un préalable au dialogue.

Le mouvement n’a en outre pas apprécié que le président Keïta l’ait renvoyé à des discussions avec les partis de la majorité présidentielle, qui selon lui « ne dispose d’aucun pouvoir ». Il appelle par conséquent à « une plus forte mobilisation le vendredi 20 juillet 2020 et les jours suivants sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora ».

Déjà, la veille, une rencontre entre l’imam Dicko et le président Keïta

Pour rappel, le chef de file de ce mouvement de contestation, l’imam Mahmoud Dicko, avait été reçu samedi à Bamako par le président malien, a annoncé dimanche la présidence sur Twitter. « On a parlé de tout ce qui concerne cette crise et du pays de façon générale. Je pense qu’avec la volonté de tout un chacun et de toutes les parties concernées, nous allons, Inchallah [si Dieu le veut, NDLR], trouver la solution », a déclaré l’imam Dicko à l’issue de la rencontre, dans une vidéo diffusée par la présidence. Le président Keïta s’est « félicité » de la rencontre avec les responsables du mouvement de contestation, qui est « une victoire du Mali », selon un communiqué de la présidence malienne publié dimanche soir. « Apaiser la crise actuelle et obtenir la libération de notre frère l’honorable Soumaïla Cissé sont ses priorités du moment », a ajouté la présidence. M. Cissé, chef de file de l’opposition, a été enlevé le 25 mars par des djihadistes présumés alors qu’il était en campagne pour les législatives dans la région de Tombouctou, dans le nord-ouest du pays.

L’offre de gouvernement d’union nationale réitérée

Le président malien a en outre indiqué avoir « renouvelé l’invitation (au mouvement de contestation) d’intégrer le gouvernement d’union nationale qu’il propose et dont la formation urge », selon le même communiqué. Le mouvement dit du 5 juin a fait descendre dans les rues de la capitale des dizaines de milliers de personnes à deux reprises en juin. Les législatives de mars-avril, et la décision de la Cour constitutionnelle de repêcher une trentaine de candidats déclarés battus, dont une dizaine de la majorité présidentielle, sont considérées comme un élément déclencheur de cette mobilisation.

Source: lepoint.fr

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