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Mali : des interrogations après l’attaque du camp de Kati

La version officielle d’une attaque terroriste laisse beaucoup de questions ouvertes alors que Kati est le camp militaire le mieux défendu du Mali.

L’opinion malienne continue de s’interroger sur l’attaque vendredi (23.07) du camp militaire de Kati à quelques mètres de la résidence du colonel Assimi Goita, président de transition.

Zantiguila, Kolakani, Bafo, Sogou, Douentza… Voici quelques localités attaquées avant l’assaut mené et revendiqué par le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) dans la caserne de Kati à 15 km de Bamako le vendredi dernier.

Une logique derrière les attaques

Pour l’éditorialiste Alexis Kalembry du journal Mali Tribunes, ces attaques s’inscriraient dans une certaine logique.

“Le centre du Mali est une zone d’inondation ou traditionnellement, il est impossible de circuler pendant l’hivernage. Si vous vous rendez compte avant que l’insécurité ne s’étende au sud à Bamako notamment, pendant l’hivernage, on avait moins d’attaques, parce qu’il y avait moins de moyens de déplacement des djihadistes, les motos ne peuvent pas circuler dans le centre du Mali durant la saison des pluies”, explique l’éditorialiste.

Ecoutez le sujet de Mahamadou Kane, le correspondant à Bamako

Alexis Kalembry ajoute que “Les groupes armés présents ici ne sont pas que maliens. Ce sont des gens qui sont payés. On ne peut donc pas les cantonner et continuer à les payer. Il faut les faire travailler. Je crois que c’est ce qui explique leur extension au sud pendant cette période hivernale. Ils ne font pas le même calcul que nous, est-ce qu’il est possible de frapper au cœur ? Il faut comprendre que l’idéologie terroriste, c’est ‘’pas de survie.’’ Ils ne frappent pas pour pouvoir reculer. A partir du moment où ils n’ont pas comme option de frapper et de s’en aller, ils sont capables de tout”.

Tensions entre Bamako et ses partenaires

Abdina Karembé de l’ASMA-CFP s’interroge lui, sur la facilité avec laquelle les assaillants ont pu accéder au camp militaire de Kati avec deux véhicules bourrés d’explosifs. Celui-ci n’écarte pas l’hypothèse d’un probable lien avec les tensions actuelles entre les autorités de transition et leurs partenaires.
“Les djihadistes ont pour ennemis, les acteurs occidentaux. Et en deuxième lieu, leurs ennemis ce sont nos forces de défense et de sécurité”, fait-il savoir sur la DW.


Des soldats maliens acclamés par la population alors qu’ils entrent dans le camp militaire de Kati, au Mali, le 22 juillet 2022

Abdina Karembé estime que “Si nos relations avec nos partenaires sont conflictuelles, comme c’est le cas actuellement, cela ne peut que profiter aux djihadistes. Pour eux, maintenant le champ est libre, car leurs ennemis communs ne s’entendent plus. Donc l’objectif de toutes ces attaques, c’est de semer la terreur, autrement de terroriser la population”.

Dans un communiqué, l’Etat major des armées affirme avoir déjoué dimanche (24.07) une attaque menée par au moins 15 présumés terroristes à bord d’un tricycle contre le camp de la garde nationale de Sevaré, dans le centre du Mali.

DW

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