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Mali : Corruption, la fuite est ailleurs…

Elu en Août 2013, Ibrahim Boubacar Keïta avait fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Le dernier rapport du vérificateur général montre que la bataille est loin d’être gagnée

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153 milliards de FCFA de manque à gagner, c’est le chiffre donné par le dernier rapport du Bureau du Vérificateur Général remis au président de la République le 4 Mai 2015. Les vérifications concernent les exercices 2013 et 2014. La somme détournée est d’autant plus significative qu’elle montre la difficulté pour les autorités de lutter contre la corruption à grande échelle, la délinquance financière et la mauvaise gestion administrative. Tout juste sorti d’une période critique après les scandales de l’achat de l’avion présidentiel et les contrats d’armements militaires, le Mali a encore du chemin : « Il y a des aspects scandaleux dans la gestion des affaires publiques au Mali. », a reconnu IBK face à Amadou Ousmane Touré, l’actuel Vérificateur Général et conscient du manque de pouvoir de saisine de ce dernier. Au titre du rapport 2013, c’est un préjudice de 80,21 milliards de francs CFA constatés, dont 12,28 milliards au titre de fraudes. Pour l’exercice 2014, le montant atteint 72,93 milliards de francs CFA, dont 39,02 milliards pour mauvaise gestion.

Loi sur l’enrichissement illicite
En outre, le rapport met en évidence, de nouvelles formes de corruption. Celles de travailleurs qui détournent des millions en fabriquant de faux documents pour justifier les dépenses, le non-versement des ressources collectées au Trésor public, la commande officielle d’une machine dernière cri, et à l’arrivée, un fonctionnaire qui s’arrange pour réceptionner une machine d’occasion à titre d’illustration. Il y a un an, le 15 Mai 2014, la loi portant Prévention et Répression de l’enrichissement illicite a été votée par l’Assemblée nationale. Elle fixe des sanctions pour ceux qui se rendent coupables d’infractions et définit l’enrichissement illicite comme «l’augmentation substantielle du patrimoine de toute personne que celle-ci ne peut justifier par rapport à ses revenus légitimes ou un train de vie mené par cette personne sans rapport avec ses revenus légitimes ». En dépit de cette nouvelle législation, certains demeurent sceptiques : « Le forum, les lois, le rapport du VG, sont juste des façons de dire “vous voyez bien qu’on fait ce qu’on peut pour stopper cette corruption’’», estime cet analyse économique. Et même l’arrestation de certains patrons d’industries aujourd’hui incarcérés, ne semble pas stopper l’hémorragie financière.
Boubacar Sangaré

source : Autre Presse

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