Officiellement, les élections présidentielle et législatives sont toujours prévues en février 2022. Mais plusieurs personnalités soupçonnent les autorités de vouloir gagner du temps et de détourner l’attention.
S’il est une chose qu’Assimi Goïta a apprise, cette dernière année, c’est qu’en dépit de ses protestations, la communauté internationale peut s’accommoder de beaucoup de choses. Mais que ferait-elle si le tombeur d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) devait se maintenir au pouvoir au-delà de février 2022, date fixée pour l’organisation des élections ?
Officiellement, il n’en est pas question, ne serait-ce que parce que les textes qui régissent l’entre-deux constitutionnel qui s’est ouvert en août 2020 l’empêchent, à l’instar de tout ceux qui auront eu à gérer la transition, de briguer un mandat.
LA MEILLEURE FAÇON D’OBTENIR UNE PROLONGATION, C’EST DE FAIRE EN SORTE QUE CE SOIT LE PEUPLE QUI LA RÉCLAME »
Assimi Goïta lui-même a beau être discret et fuir les médias, il a répété à ses interlocuteurs que le pouvoir ne l’intéressait pas et qu’il plierait bagages une fois les élections organisées. Il l’a redit début juin dans le discours qu’il a prononcé après avoir été investi président de la transition, s’engageant « à conduire la mise en œuvre des actions prioritaires nécessaires à la réussite de la transition, notamment l’organisation d’élections crédibles, justes et transparentes aux échéances prévues ». Quelques jours plus tard, profitant d’une visite à Bamako du Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embaló, il ajoutait : « Conformément à nos engagements [concernant] la tenue des élections à la date prévue, des instructions ont été transmises au Premier ministre de veiller sur ces différents aspects ».