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Mahmoud Dicko sur les traces de Khomeini

La République est en émoi dans l’attente de la façon dont pourrait se terminer, ce vendredi 5 juin, le rassemblement pour  » la démission du président IBK et la fin de son régime.  »

Cette conjonction des forces religieuses, politiques et sociales à l’appel de la nouvelle coalition CMAS (Mahmoud Dicko) FSD (Opposition) EMK (Cheick Oumar Sissoko) attirera probablement une foule exceptionnelle eu égard à la lassitude de nos concitoyens devant l’incapacité des gouvernants actuels à apporter les réponses appropriées à leurs préoccupations en tous genres. Pour autant elle ne devrait pas déboucher sur un effondrement immédiat du système.

Cela suppose une paralysie du fonctionnement de l’Etat impliquant une prise sous contrôle de ses institutions (président de la République, gouvernement, Assemblée nationale et autres). D’où le rejet par la plateforme  » Nous le Peuple  » soutenant le pouvoir en place de tout  » coup d’Etat  » par la rue.

Quant à un coup d’Etat militaire sur le modèle de celui qui s’est produit le 26 mars 1991, il est hautement hypothétique compte tenu de deux facteurs.

Le premier est que le pays n’est pas dans une situation insurrectionnelle même si des propos outranciers, proférés par certains animateurs du mouvement de contestation, peuvent en donner l’impression. Celle-là pourrait survenir toutefois si le rassemblement d’aujourd’hui dégénérait en débordements violents et destructeurs qui obligeraient les forces de l’ordre à faire usage de leurs armes.

C’est pour conjurer une telle éventualité que le gouverneur du district l’a autorisé, à la condition qu’il soit encadré par les agents de la force publique dans le respect de la loi.

Le second facteur, qui rend incertain un golpe de Estado comme disent les latino- américains, est que les chefs de l’armée se sont préparés à toutes éventualités y compris celle-là. En témoignent les mesures édictées par le premier d’entre eux, général Abdoulaye Coulibaly.

Mahmoud Dicko lui-même serait le premier surpris si, en une après-midi de mobilisation, IBK tombait. Soit en démissionnant devant la colère populaire, soit en étant renversé par une junte. Il est plus raisonnable de penser que cet homme, que l’on dit admiratif de la révolution islamique iranienne, projette d’utiliser le même procédé qui a permis à l’ayatollah Rouhollah Khomeini de chasser le Shah Mohammad Reza Pahlavi de son trône : des manifestations chaque vendredi après la prière.

Celle de ce jour devrait donc être le début d’un cycle. Pas une fin.

Saouti HAIDARA

Source : l’Indépendant

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