Le Conseil des ministres du 04 septembre 2019, à travers un océan de nominations opérées par le Ministre Tiébilé Dramé au Département des Affaires Etrangères, a vivement secoué l’opinion publique nationale. Ces nominations (environ une quarantaine), issues de tractations népotistes et claniques, battent incontestablement le record dans un pays de plus en plus vidé de ses ressources à cause d’une corruption endémique érigée en système de gouvernance. Finalement, le bélier en chef confirme, à juste titre, que « le chien ne change jamais sa façon de s’asseoir ! »
La génération politique et idéologique d’où est issu le bouillant Tiébilé Dramé, reste jusqu’ici vue par un nombre écrasant de maliens, comme la source première de tous les problèmes que vit actuellement le pays. Cette perception, presque commune à toute l’opinion nationale, aura valu à Tiébilé Dramé d’être estampillé des pires illégitimités politiques et morales, au point de n’inspirer que du dégout aux maliens, chaque fois qu’il apparaissait devant le public. Ce désaveu, persistant chez nombre de compatriotes, a fini par faire de Tiébilé Dramé, un cadavre politique puant qui ne devrait qu’être jeté dans les égouts tant ces individus « abominables » ont trahi l’espoir du peuple malien, à travers, notamment, ce qu’ils ont malicieusement appelé « Démocratie ».
Venu dans l’Opposition politique, suite à un basculement spectaculaire de l’histoire, Tiébilé Dramé qui ne pouvait plus s’enrichir gratuitement sur le dos du contribuable malien comme il l’a toujours fait depuis son entrée dans l’arène du pouvoir, avait commencé à être amèrement confronté à des problèmes pécuniaires au point de s’avérer incapable de payer même ses factures domestiques. Dans cette opposition qu’il a animée, pendant un peu plus de 5 ans, Tiébilé Dramé n’a essentiellement consacré ses énergies qu’à dénoncer les mêmes pratiques de mal-gouvernance auxquelles il avait, lui-même, activement pris part sous les régimes précédents (ceux d’ATT et Alpha). Donc, l’homme savait pertinemment bien de quoi il parlait, car, ayant, lui aussi, été antérieurement auteur des mêmes crimes.
L’on avait, d’une certaine manière, cru que ces 5 ans d’épouvantables misères politiques et sociales vécues par Tiébilé Dramé, lui auraient conséquemment servi de leçon à travers les enseignements de l’histoire qu’il eût tirés. Mais c’était mal connaître la nature profondément sournoise et inhumaine d’un politicien tant qu’il n’a pas encore accès à la gestion publique. Nommé Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale dans le Gouvernement Boubou Cissé, voici que Tiébilé Dramé revient à ses vieilles amours avec une nomination record d’une quarantaine de cadres, parmi lesquels, plusieurs auraient dû être en prison si la Justice malienne avait objectivement joué son rôle.
Ces nominations politiques au sein des juridictions diplomatiques rattachées au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, ont été essentiellement élaborées sur des bases frauduleuses, au péril, non seulement, du mérite, mais aussi, d’une gestion parcimonieuse des maigres ressources de l’Etat. Aussi, ces nominations faites par le Ministre Dramé et qui sont, en ce moment, à l’origine d’un conglomérat de frustrations dangereusement exprimées par des membres de la famille diplomatique malienne, s’apprêtent éminemment à enflammer le Département des Affaires Etrangères à travers une grève inédite à partir du 23 septembre prochain.
Ce énième front social aura été l’œuvre inconsciente de l’actuel Ministre de tutelle, Tiébilé Dramé, celui-là même qui avait injurieusement traité le régime IBK des plus grands crimes de notre vie de nation. Aujourd’hui, placé aux affaires à la faveur d’un Accord politique mort-né, l’ex-directeur de campagne de Soumaïla Cissé, est visiblement en train de s’accaparer du leadership des mêmes affaires louches et ignobles qu’il reprochait, hier, à un régime dont il est, lui-même, devenu un éminent griot.
Source: La Sirène