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Madagascar: polémique sur les réfugiés syriens sur fond de nationalisme

Mardi 5 septembre, le quotidien national Midi Madagasikara dévoilait en Une le projet de « construction d’un village de réfugiés syriens ». D’après l’article, le gouvernement aurait conclu un accord avec la Turquie en vue d’accueillir ces réfugiés. Un autre accord avec une société immobilière aurait été passé pour construire le centre d’hébergement. Le jour même, la toile malgache s’enflammait : des milliers de personnes s’offusquant du fait que « les autorités n’arrivent déjà pas à s’occuper de leurs pauvres, inutile d’en faire venir de nouveaux, qui plus est, musulmans ». A 22h15, l’information est démentie par un communiqué de presse émanant du ministère de la Communication. « Vulgaire désinformation », titre-t-il. Il n’empêche que mardi, le sujet était encore sur toutes les lèvres.

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« Madagascar, l’un des pays les plus pauvres du monde : terre d’asile de réfugiés  ? Le comble ! » Voilà en substance les réactions suscitées par l’article paru mardi 5 septembre sur le projet de construction d’un village de réfugiés syriens.

Sur les réseaux sociaux, c’est l’émotion. Chacun y est allé de son commentaire, le plus souvent très désapprobateur. « Il n’y a pas de fumée sans feu », pouvait-on lire à plusieurs reprises sur Facebook. « Madagascar est une terre chrétienne, pas musulmane », pouvait-on lire ailleurs. Et ce ne sont pas les nombreux partages du communiqué du gouvernement démentant l’information qui ont fait cesser les discussions.

Alors parmi toutes ces allégations, que faut-il retenir ? D’abord, l’UNHCR, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a bien lancé un appel à manifestation d’intérêt pour le soutien des réfugiés et demandeurs d’asile à Madagascar. Le contrat en cours, signé avec l’ONG CDA, arrive à son terme cette année ; il doit être renouvelé. Cet appel à manifestation d’intérêt relève donc d’une procédure administrative classique.

Quel est le but des projets de l’UNHCR sur le territoire malgache ? D’après Daniel Anaclet, directeur de l’ONG CDA, et coordinateur du projet d’assistance sociale et juridique des réfugiés et demandeurs d’asile, il s’agit de faciliter les relations entre le gouvernement et l’agence onusienne dans le but de modifier les lois d’accueil des réfugiés.

De quelle somme d’argent parle-t-on ? Daniel Anaclet estime à environ 30 millions d’ariary (soit 8 500 euros), les sommes versées par l’UNHCR, pour aider les réfugiés présents actuellement sur le sol malgache. Y-a-t-il aujourd’hui des Syriens à Madagascar ? Oui, ils seraient une centaine. Mais ce ne sont pas des réfugiés.

Le gouvernement a-t-il signé un accord avec la Turquie pour accueillir des réfugiés et avec une société immobilière pour construire un centre d’hébergement ? « Foutaises », selon Daniel Anaclet pour qui ces informations « relèvent plutôt de manœuvres politiques destinées à répandre la crainte dans le pays ».

Mercredi, une pétition en ligne intitulée « Non à l’accueil des réfugiés à Madagascar » était lancée. A minuit, elle rassemblait 1 170 signatures.

RFI

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