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M5-RFP : Clément Dembélé déclaré persona non grata

Rentré au bercail en 2018 pour briguer la Magistrature suprême, le leader de la Convergence patriotique pour le changement au Mali (CPC-Maliko), Clément Mamadou Dembélé, s’est finalement retiré de la course. Malgré son aversion pour l’ancienne classe politique, il a appelé ses partisans à voter pour Me Mountaga Tall, un cheval perdant, qui sera classé 18e sur 24 candidats. Et depuis, il s’est engagé à lutter contre la corruption qui gangrène le Mali. C’est ainsi que dans le sillage des émeutes anti-IBK, il a rejoint la fronde qui sera baptisée par la suite « Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces patriotiques» dont il aura le privilège d’être parmi les têtes pensantes aux côtés de Cheick Oumar Sissoko, Me Mountaga Tall, Choguel Kokala Maiga, Issa Kaou Djim entre autres.

 

Seulement voilà, il est sur le point d’être mis à la touche alors que le mouvement est presqu’arrivé au bout du tunnel.

Depuis un certain temps, des éléments vocaux circulent sur les réseaux sociaux faisant état de conversations entre lui et des interlocuteurs souvent identifiables.

En effet, dans le premier vocal, Clément explique à son interlocuteur qui n’est pas audible que ses partenaires de lutte du M5-RFP sont de vieux revanchards obnubilés par leur haine contre IBK qui les a débarqués du navire. Aussi, dit-il «l’imam Mahmoud Dicko n’est intéressé que par les sacs de billets» et qu’il serait capable de vendre le mouvement moyennant quelques postes ministériels. Interpellé sur ces paroles, il répondra que c’est une imitation de sa voix et que le français employé ne lui ressemblait guère.

 

Malgré ses explications, à peine convaincantes, voilà une nouvelle conversation qui est diffusée sur la toile. Cette fois-ci, son interlocuteur n’est autre que le patron des patrons maliens, Mamadou Sinsy Coulibaly à qui il restitue une réunion stratégique du M5-RFP. Il s’agissait apparemment de la première suite de l’adoption du mémorandum que le mouvement avait adressé à IBK et dont le point phare était la nomination d’un premier ministre de plein pouvoir. L’essentiel de la conversation est ainsi focalisé sur le choix du premier ministre, comme en témoigne ce passage : « Nous venons de terminer une réunion restreinte. Nous sommes partagés sur le point concernant un gouvernement de pleins pouvoirs. Nous, de notre côté, on veut négocier pour que la gouvernance nous revienne. Ainsi comme la méthode Poutine, on va nettoyer l’intérieur après. Je n’ai pas voulu donner ma position. Je me suis opposé seulement aux radicaux du groupe qui proposent de se retirer du M5-RFP pour continuer la lutte. Et moi, je pense si on continue seul, on ne pourra pas mobiliser plus de 150 personnes. Et on risquerait la prison. Et il y aura des négociations pour nous libérer. Et on risque de sortir bredouille de cette aventure. Donc, il va falloir que tu te prépares, par ce que si je suis premier ministre, c’est comme si vous êtes président de la République. Quand tu veux prendre un Cheick Oumar ou un autre politique du mouvement, ça peut créer des polémiques, puisqu’ils ont été tous ministres. La carte Clément c’est l’anti-corruption, il est jeune et n’a jamais été dans un système. Il est connu au Mali et plus vendable à côté de toi sur le plan international, ça c’est plus vendable du côté de l’EMK. J’ai dit à Cheick Oumar que tu as besoin de lui. Il va passer chez toi. Il t’écoute, tu vas lui expliquer tout ça ».

 

En clair, Clément Dembélé a demandé à son mentor de le pistonner auprès de Cheick Oumar pour qu’il soit le choix du M5-RFP au cas où le président accepterait leur offre. Et depuis, des informations ont circulé sur la toile faisant allusion à son bannissement du M5-RFP par voie d’huissier. Si l’information a été démentie par Me Tall, la conférence de presse du mouvement a montré que les relations entre Clément et le M5-RFP n’étaient plus au beau fixe. Et pour cause, il n’était plus au-devant de la scène et n’avait droit au chapitre comme il l’avait fait lors de précédents rendez-vous du mouvement avec la presse. Comme quoi, notre Clément n’est plus loin d’être déclaré persona non grata au mouvement du 5 juin.

 

Amidou KEITA

Le Témoin

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