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LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET LA KLEPTOMANIE FINANCIERE: L’ex-vérificateur général Sidi Sosso Diarra rattrapé par la justice

Jamais votre journal préféré n’aura été aussi vilipendé par des confrères que dans les dossiers relatifs aux détournements de l’ex-vérificateur général. Notre seul crime est d’avoir épinglé, à plusieurs reprises, les cabrioles – que disons –nous- les cavaleries financières de Sidi Sosso Diarra.

Ces confrères de la presse écrite, comme des radios privées, étaient payés entre 1 à 3 millions de francs par an par le Bureau du Vérificateur général pour démonter, torpiller ou, à défaut, essayer de ridiculiser les dénonciations que nous faisions dans nos colonnes.

Le temps est l’autre nom de Dieu. L’Histoire vient, encore une fois, de nous donner raison. Sidi Sosso Diarra va rendre compte – du moins, nous l’espérons – à la justice. Cela nous encourage, plus que jamais, dans notre lutte contre la corruption et la délinquance, disons plutôt, la kleptomanie financière au Mali.

Convoqué le 27 septembre dernier par le juge d’instruction en charge de sa gestion calamiteuse mise à nu par la section des comptes de la Cour suprême, l’ex-Vérificateur général est actuellement dans tous ses états et forcerait un peu plus sur la bouteille. Chaque vendredi, à 9 heures pile-poil, il est désormais obligé de venir signer, au Pôle économique et financier, un cahier de présence avant la fin de l’instruction de son sulfureux dossier. A l’annonce par le juge d’instruction de ces nouvelles restrictions judicaires, l’ex- Monsieur anti-corruption comme l’appelaient ses thuriféraires, a piqué une crise et a été raccompagné chez lui sous assistance médicale.

Sidi Sosso Diarra doit s’estimer heureux parce que la plainte que son adjoint a introduite contre lui, est encore pendante devant la justice. Il est souhaitable que la justice fasse un jour la jonction des deux affaires. La plainte est beaucoup plus sulfureuse car elle recense un détournement de plus de 5 milliards de nos francs. Nous y reviendrons.

Cabrioles comptables et cavalerie financière

La section des comptes de Cour suprême a, elle aussi, recensé pour la période 2004-2010, beaucoup d’infractions dans la gestion de Sidi Sosso Diarra qui était l’homme le mieux payé de la sous-région avec un salaire de 4,3 millions de de FCFA. Les auditeurs de la Section des comptes, ont constaté plusieurs irrégularités que votre journal préféré avait dénoncées bien avant. Ces révélations ont été qualifiées, en son temps, « d’Acharnement » par certains confrères sans scrupule qui émargeaient au BVG.

Dans ledit rapport, la Section des comptes de la Cour suprême reproche à Sidi Sosso Diarra d’avoir procédé au virement de crédits de plusieurs millions de FCFA du chapitre études et recherches sur le chapitre appui au comité de pilotage, sans en avoir la qualité. D’avoir réglé 10 factures non acquittées d’un montant de 14 588 850 FCFA en violation des dispositions de la loi N° 96-061 du 4 novembre 1996 portant principes fondamentaux de la comptabilité publique.

Ledit rapport reproche également à l’ex-VG d’avoir refusé de reverser aux impôts les 26 millions de FCFA de Tva qu’il a pourtant collectés en 2006 sur les différents contrats.
Les sages de la Section des comptes reprochent également à l’ex-Vérificateur général et son adjoint d’avoir ont bénéficié des soins à l’extérieur du pays. Il ressort que le contrôle médical du Vérificateur Sidi Sosso Diarra en 2008, dans un hôpital français, a été chiffré à plus de 15 millions FCFA. Ceci en totale violation des dispositions de l’article 5 du décret du 29 mai 1969 qui réglemente les évacuations sanitaires”.

Comme l’avait dénoncé Le Sphinx en son temps, le plus grave dans cette affaire d’évacuation est le président ATT avait réglé les frais d’hospitalisation de Sidi Sosso Diarra, lequel, une fois guéri, s’est aussi fait rembourser par le BVG et l’assurance qu’il avait contractée lorsqu’il il était à la Bceao. Bref, l’enfant terrible de Ségou avait eu le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière.

Ce n’est pas tout. Le Vérificateur général s’est attribué à lui-même et à six de ces gardes du corps des indemnités faramineuses. Il a offert gracieusement 307 567 326 FCFA à ses gardes de corps dont 44 millions FCFA de 2005 à 2006, 262 737 732 FCFA de 2007 à 2010, alors que lesdites indemnités ne sont pas du tout conformes aux dispositions de l’ordonnance N°44 /Cmln du 11 août 1975 fixant les principes généraux des primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’Etat. Ces indemnités ont été aussi versées contrairement aux dispositions du décret N°O4-020/P-RM du 27 janvier 2004 “ rappelle le rapport.

Fractionnement de marchés entre copains et coquins

Le même rapport dénonce le non-respect du Code des marchés publics comme dans les différents contrats signés en violation des dispositions relatives aux transferts et virements des crédits, attributions des avantages indus aux Vérificateur général à ses gardes du corps, paiement de dix factures non acquittées d’un montant total de 385 567 799 FCFA sur la base de factures successives concernant les mêmes sociétés pour les mêmes objets. Dans ce registre, Afric Search, un cabinet de recrutement basé à Paris et dirigé par son ami Didier Accotey, a bénéficié des marchés dépassant 120 millions FCFA. Des dépenses jugées inopportunes par la section des comptes qui estime que la procédure réglementaire prévoyait explicitement l’intervention de la commission de recrutement.

Autre irrégularité constatée, en violation du code des marchés publics, Sidi Sosso a donné à un cabinet de la place un marché du BVG de près de 30 millions FCFA afin de recenser le patrimoine foncier des sociétés de promotion immobilière et des promoteurs immobiliers pour la période de 1992 à 2005. “Ce marché a été attribué sur la base d’un simple contrat daté du 22 novembre 2004, sans appel à concurrence d’au moins de trois factures proforma” soulignent les sages de la Cour

Frais de téléphone

Malgré que l’ex- Vérificateur général bénéficie, entre autres, de primes et indemnités forfaitaires d’entretien mensuel de 400 000 FCFA au titre de la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone, le rapport révèle que Sidi Sosso Diarra a pris en charge sur les ressources du Bureau pour régler les frais de sa résidence privée de janvier à septembre 2008, pour un montant de 972 905 FCFA.

En résumé, pour la section des comptes de la Cour suprême, le Bureau du Vérificateur général ne peut se soustraire de la tenue de la comptabilité matière sous le sceau “d’autorité indépendante” et de “création récente” car il s’agit de fonds publics. C’est pourquoi, elle a recommandé le respect strict des dispositions des textes en vigueur en matière de tenue de la comptabilité matières. Elle a joué sa partition, Le Sphinx la sienne. La justice malienne va elle aussi bientôt joué la sienne. En tout cas, nous l’espérons.

A.D.

Source: journal le Sphinx

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