Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

L’UE aide l’Ukraine malgré «des déceptions»

Partenariat oriental Un nouveau prêt de l’UE à Kiev sera signé en marge du sommet de Riga. Mais la corruption dans le pays en guerre reste un obstacle

 Belarus' President Lukashenko, Russia's President Putin, Ukraine's President Poroshenko, Germany's Chancellor Merkel and France's President Hollande pose for a family photo during peace talks in Minsk

«Il faut aider l’Ukraine, c’est une évidence.» Dans son bureau de la délégation de l’Union européenne (UE) à Kiev, le diplomate se veut confiant. L’UE s’apprête à accorder à l’Ukraine 1,8 milliard de francs de prêts à taux préférentiels. La décision, qui devrait être actée en marge du Sommet du partenariat oriental, à Riga, qui se tient aujourd’hui et demain, viendra en complément de deux autres aides d’un montant total de 1,61 milliard de francs. «Ce sont des sommes importantes, même si les Ukrainiens demandent plus. Mais il nous faut rester vigilants, l’UE a été déçue par le passé», poursuit le diplomate, sous couvert d’anonymat.

Sur les quatre prochaines années, ce sont plus de 35 milliards de francs d’aides, de prêts ou encore d’assistance technique qu’une Ukraine aux abois espère recevoir du Fonds monétaire international, de l’UE, des Etats-Unis et d’autres bailleurs. L’Ukraine est plombée par une guerre hybride contre des forces russes et prorusses, amputée de ses mines de charbon et in dustries lourdes du Donbass, en proie à une récession à deux chiffres depuis le début de 2014.

Pour l’agence de notation Standard & Poor’s, l’incapacité du pays à honorer sa dette extérieure de plus de 64 milliards de francs est une «certitude». Le premier ministre Arseniy Iatseniouk «insiste», lui, sur l’effacement d’au moins 17,5 milliards de francs de dettes. Et d’exiger que «les conditions posées par notre gouvernement pour le remboursement des dettes de l’ex-président Victor Ianoukovitch soient entendues. Il est temps que les créditeurs occidentaux soient justes avec l’Ukraine», conclut-il.

C’est la corruption dans le pays qui peut échauder les Occidentaux. «Il y a une vraie volonté politique au sommet de respecter nos conditions de réformes et de transparence. Certains progrès sont notables. Mais leur application à travers tout le système bureaucratique se heurte à l’inertie légendaire de ce dernier», poursuit le diplomate européen.

«Ce système d’Etat, opaque et corrompu, est friand de fonds internationaux qui se noient dans le budget», explique Oleksandr Borovik, un ancien de Microsoft qui a travaillé comme vice-ministre de l’Economie pendant quelques mois, avant d’être remercié. «Les aides internationales servent à colmater les brèches, sans réformes structurelles. En alimentant le budget, le système des subventions publiques perdure aussi – celles-ci vont à des entreprises archaïques, non rentables, qui ne survivent que pour enrichir certains oligarques.»

«On ne peut pas parler d’un détournement généralisé des fonds publics et internationaux», constate Tetiana Chevtchouk, du Centre d’action contre la corruption. «Mais les scandales n’ont pas disparu après la révolution. Malgré l’urgence militaire, même les généraux détournent les aides allouées à leurs soldats…» En juin 2014, l’ambassadeur de l’UE, Jan Tombinski, s’était publiquement interrogé sur l’abus de fonds communautaires destinés à la sécurisation de la frontière ukraino-russe.

Source: TDG

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance