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L’ONU constate des avancées politiques et des écueils sécuritaires au Mali

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a publié, il y a quelques jours, son rapport trimestriel sur la situation politique et sécuritaire au Mali, pendant le dernier trimestre de 2020.

Le document porte, aussi, sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

« Au cours du trimestre écoulé, l’actualité politique au Mali a continué d’être dominée par la mise en place des institutions de transition », note Antonio Guterres. Suite à la nomination, fin septembre, du président de la Transition, du vice-président, et du Premier ministre, une Charte de la Transition a été publiée le 1er octobre. Le 5 octobre, un gouvernement de Transition a été formé et, le 3 décembre, le président Bah N’Daw a nommé les 121 membres du Conseil national de Transition, organe législatif.

Les partenaires du Mali ont salué cette évolution significative. « Le 6 octobre, rappelle le document, suite à la nomination de civils aux postes de président et de Premier ministre et à la formation du gouvernement de Transition, le président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Nana Akufo-Addo, a annoncé la levée de toutes les sanctions imposées au Mali ».

Le 9 octobre, emboîtant le pas à la CEDEAO, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine(UA) a levé la suspension du Mali de l’organisation continentale.
Le 30 novembre, le Comité de suivi et de soutien à la Transition créé par l’UA a tenu sa première réunion à Bamako. Le Premier ministre a présenté le programme d’action de la Transition, qui comprend huit axes prioritaires, notamment les réformes, l’organisation d’élections générales et la mise en œuvre de l’Accord. Les représentants de l’Union africaine, de la CEDEAO et le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU ont souligné la volonté de la communauté internationale de mener une action concertée et résolue pour assurer la stabilité au Mali.

« Une fois installées, a apprécié Antonio Guterres, les autorités maliennes ont pris une première série de mesures pour préparer la tenue d’élections présidentielle et législatives à la fin de la période de Transition, malgré des obstacles de taille ». À cet égard, il a réitéré tout le soutien de son organisation pour la bonne conduite du processus électoral.

Au sujet de l’Accord pour la paix et la réconciliation, le secrétaire général de l’ONU relève que la mise en place des institutions de Transition a contribué à détourner encore davantage les parties prenantes maliennes de la mise en œuvre du texte. « Mais la Transition, tempère-t-il, a néanmoins fait apparaître de nouvelles possibilités de faire avancer l’application dudit Accord ». En octobre, pour la première fois, des représentants des groupes signataires ont rejoint le gouvernement de Transition, avec la nomination de quatre ministres. Toujours sur le registre des avancées, il convient de signaler qu’après une interruption de cinq mois, le Comité de suivi de l’Accord a repris ses réunions.

Toujours au cours de la période considérée, les parties signataires sont convenues de lancer la deuxième étape du processus accéléré de désarmement, de démobilisation et de réintégration d’ici la fin de l’année. À l’issue de cette étape, 1.687 combattants auront été intégrés dans les Forces de défense et de sécurité en vue d’atteindre le plafond autorisé, fixé à 3.000 combattants. Au 24 novembre, informe le rapport, 1.313 combattants avaient été intégrés et 451 enregistrés dans le cadre de la phase de « rattrapage ».

Le point ayant trait aux réformes constitutionnelles et institutionnelles a aussi retenu l’attention du secrétaire général de l’ONU. Après des mois d’inaction, la mise en place, début décembre, du Conseil national de Transition, devrait permettre de progresser dans la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles ainsi que dans l’organisation des élections législatives dans les Régions de Ménaka et de Taoudéni. Par ailleurs, au cours du dernier trimestre, les consultations entre les parties signataires sur la pleine opérationnalisation de la Zone de développement des Régions du Nord ont repris, avec l’appui de l’équipe de médiation internationale.

SITUATION PRÉOCCUPANTE AU CENTRE – Le rapport retient, en revanche, que la situation dans le Centre du Mali reste très préoccupante. Une série de violences graves a été enregistrée dans la Région de Ségou où, depuis début octobre, le village de Farabougou et des villages voisins de la Commune de Dogofri, dans le Cercle de Niono, ont été la cible d’attaques et de blocus de la part de ce que l’on présume être des combattants extrémistes. «Le siège et le blocus des villages ont causé la mort d’au moins six civils et fait des dizaines de blessés, et se sont traduits par l’enlèvement d’au moins 20 civils, le déplacement de plus de 2.000 familles des villages des Communes de Dogofri, de Mariko, de Siribala et de Sokolo et des vols de bétail», peut-on lire dans le même document.

De plus, on estime que près de 4.000 personnes sont actuellement bloquées dans le village de Farabougou, privées d’accès aux biens de première nécessité et aux soins de santé, et constamment menacées de violences. Selon le secrétaire général de l’ONU, la situation n’est pas meilleure dans la Région de Mopti où les milices d’autodéfense et les groupes extrémistes ont continué d’exploiter les conflits intercommunautaires, alimentant la violence contre les civils et entraînant des atteintes à la sécurité, principalement dans les Cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro. Les groupes terroristes, en particulier le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’État islamique du Grand Sahara (EIGS), ont continué d’étendre leur influence dans le Centre, et ont attaqué et menacé les populations locales de plusieurs villages.

« Pendant les trois derniers mois de l’année 2020, les Forces de défense et de sécurité maliennes, les forces internationales, la MINUSMA et les groupes armés signataires ont essuyé 35 attaques asymétriques », rélève le rapport. Pour la première fois, des attaques à l’engin explosif improvisé ont été enregistrées dans les Régions de Koulikoro et de Sikasso.

e Centre du Mali a été le théâtre de 45% des attaques, dont 36% se sont produites dans la Région de Mopti et 9% dans celle de Ségou, soit une baisse par rapport à la période précédente, au cours de laquelle 30 attaques avaient été enregistrées contre les forces de sécurité et les groupes signataires.

La période considérée a été marquée par une baisse du nombre d’attaques contre les civils, due à la saison des pluies, qui se traduit par une mobilité réduite, à l’augmentation de la cadence des opérations de la MINUSMA et à une série d’initiatives de médiation locale soutenues par la Mission. Au 1er décembre, 232 événements avaient été signalés au total : 182 civils avaient été tués, 175 blessés et 163 enlevés dans tout le Mali. Selon Antonio Guterres les actes de violence ont donc diminué par rapport à la période précédente, durant laquelle 343 événements avaient été signalés : 375 civils avaient été tués, 450 blessés et 93 enlevés.

MS

Source: L’Essor

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