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Logements sociaux: fin de sursis pour les mauvais payeurs

Il n’est rien de plus difficile pour les Maliens surtout ceux à revenus intermédiaires que d’avoir un « chez-soi ». Les logements sociaux tels qu’initiés par les pouvoirs publics de notre pays ont permis à des milliers de Maliens de tous bords de s’offrir un toit. Sauf qu’aujourd’hui, le programme risque de connaître un sérieux frein à cause de certains mauvais payeurs qui oublient que de leurs mensualités dépend la survie de cette chaine de solidarité. Après avoir épuisé les voies de sensibilisation, l’Office Malien de l’Habitat (OMH) qui gère ce dossier est sur le point de résilier les contrats et de faire déguerpir ces mauvais payeurs.

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C’est le premier président du Mali indépendant qui a eu l’initiative de sécuriser les fonctionnaires de l’État en leur permettant d’acquérir une maison en location-vente. La Société d’Équipement du Mali, plus connue sous le nom de SEMA, a été spécialement créée à cet effet. Depuis, il y a eu la Séma 1, 2 (Gexco) et Séma Faladié qui ont permis à des centaines de fonctionnaires d’acquérir un toit dans des conditions relativement acceptables. À chaque fois, les sites se sont trouvés non loin du centre-ville et dans des zones totalement décongestionnées.
L’idée a été reprise par le président Alpha Oumar Konaré, à travers les 300 logements du Quartier-Mali et la Cité de la solidarité de Sotuba.
À sa suite, le président Amadou Toumani Touré, ATT, apporte une touche particulière à l’initiative qui a donné lieu aux fameux Attbougou, dont l’ampleur est beaucoup plus grande du fait de la multiplication des agences immobilières impliquées dans le programme. Ainsi, de quelques dizaines de logements de la SEMA, on est passé à des milliers avec les logements sociaux dont la politique a permis au plus grand nombre de Maliens d’avoir un chez-soi.
La même initiative se poursuit encore sous le régime d’IBK avec la construction de 20 000 logements. Ce ne sont plus les seuls fonctionnaires-cadres du pays qui sont concernés, mais les Maliens de tous bords et presque de toutes les conditions socio-économiques.
C’est assurément l’une des politiques sociales les plus visibles de ces dernières décennies même si certaines irrégularités ont été signalées çà et là dans les attributions.
Si l’idée de permettre aux Maliens d’accéder à la propriété foncière est très louable, il faudrait que ceux qui ont eu la chance (les postulants) de se voir attribuer un logement social (après avoir accepté les clauses du contrat) respectent leurs engagements contractuels en s’acquittant normalement de leurs mensualités. Ce qui n’est pas malheureusement la chose la mieux partagée par beaucoup de bénéficiaires de ces logements sociaux. C’est du moins, le constat regrettable qui a été établi par l’Office Malien de l’Habitat (OMH) : la structure à laquelle ont été confiées la règlementation et la gestion de ces logements sociaux.
De sources proches du dossier, nombreux sont aujourd’hui des bénéficiaires qui sont en cessation de paiement de leurs mensualités pour des raisons encore non connues. Les mêmes sources révèlent que sur le seul programme des 501 logements de Yirimadio, il a été inventorié pas moins d’une centaine de mauvais payeurs !
Laxisme ou favoritisme ? En tout cas, cette situation, qui risque de gripper le programme dans un proche avenir, a eu pour conséquence de gros retards dans le paiement des mensualités pour certaines personnes auprès de la Banque malienne de Solidarité.
Selon un fin connaisseur du dossier, des bénéficiaires de logements sociaux profitent abusivement de l’opportunité qui leur est offerte. De la révélation de ce dernier, le prélèvement s’effectue en fonction d’un paramétrage qui consiste à faire une ponction sur le compte à partir du 25 du mois, jusqu’au 5 du mois prochain. « BMS-Sa a opté pour cette méthode en ayant à l’idée que les salaires tombent dans cet intervalle de temps. Malheureusement, beaucoup d’usagers trouvent le moyen de vider leur compte, sans laisser la marge destinée au prélèvement de la banque », conclut cette source bien introduite. Le même constat est partagé à la BMS-Sa où la plupart des locataires concernés par la situation sont domiciliés.
Pourtant, il n’est un secret pour personne que le financement des logements sociaux est bâti sur un système de revolving : les privés construisent, l’État paye et met les maisons à la disposition des citoyens. Les bénéficiaires payent par mois. Ce que le citoyen paye est réinjecté dans le programme suivant, surtout que les maisons sont cédées moins que le prix coûtant. En effet, l’État supporte le prix de la parcelle et de la fiabilisation.
Aussi, ces mauvais clients qui refusent ou qui ne sont plus en mesure d’honorer leurs engagements contractuels sont conscients des conséquences qu’ils encourent. Ce d’autant plus que dans les clauses du contrat il est clairement noté : « qu’à défaut de paiement d’une mensualité ou qu’en cas de fausse déclaration, ils se soumettent à l’application de la clause résolutoire et à leur expulsion du logement sans remboursement des échéances payées qui seront considérées comme loyers ».
Voilà pourquoi apprend-on de sources crédibles que l’Office Malien de l’Habitat (OMH) entend passer à la vitesse supérieure pour sévir contre ces nombreux mauvais payeurs qui risqueraient de gripper le programme et anéantir les espoirs d’autres Maliens qui attendent à la porte.
Pour ce faire, l’OMH a d’ores et déjà entrepris plusieurs actions notamment des campagnes médiatiques, des lettres du directeur aux bénéficiaires pour les inciter à payer, des sommations de payer valant mise en demeure et enfin des lettres de résiliation par voie d’huissier valant mise en demeure de vider les logements sous huitaine.

Par Mohamed D. DIAWARA

 

Source: info-matin

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