Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Logements sociaux : carton rouge aux spéculateurs fonciers

Mieux vaut tard que jamais, c’est ce sentiment qui anime les populations des logements sociaux, en particulier celle des 501 logements à Yirimadjo cité. L’opération d’identification des espaces réservés et leur matérialisation par des plaques, qui s’est achevée il y a environ un mois, a été accueillie avec beaucoup de soulagement dans ce quartier.

logement sociaux maisons batiment chambre habitation

Cette belle initiative des nouvelles autorités en charge de ces cités a été fortement appréciée par les populations. Selon certains habitants rencontrés, elle arrive certes en retard, mais elle aura l’avantage de préserver les populations de ces différentes cités des griffes des spéculateurs fonciers qui inondent les rues de notre capitale.

L’opération consiste à installer des plaques suffisamment visibles de loin, sur lesquelles sont mentionnées des informations relatives à l’usage réservé pour les sites devant lesquels, celles-ci sont fixées. L’objectif visé par cette opération est d’empêcher les spéculateurs ou tout autre particulier de s’approprier d’une quelconque portion de lopin de terre destiné à recevoir un ouvrage collectif ou espace vert.

Le cas de l’imam de Bamako !

Cette opération fait suite à un long différend qui a opposé la population des 501 logements à l’imam de la grande mosquée de Bamako, Kokè Kallé. Celui-ci s’était approprié de la place réservée pour recevoir l’espace vert du quartier pour en faire une école communautaire. Au départ, les rumeurs annonçaient la construction d’une Médersa appartenant à un tiers, mais avec l’accord de la Mosquée. A rappeler que l’espace jadis litigieux, qui portait des grands arbres est contigu à la mosquée. A cet effet, il servait de lieu de prière pour les fidèles lors des prières de vendredi et les jours de fête. Mais, à la surprise générale, des bucherons occasionnels sont venus abattre tous ces arbres un beau matin. La population a été prise de court.

Surtout lorsqu’il a été annoncé que les membres du comité de gestion de la Mosquée étaient associés au projet. Mais, c’est à la fin des vacances 2012, que le masque est tombé. Le promoteur, qui n’est autre que Kokè Kallé, a inondé le quartier d’affiches annonçant l’ouverture de l’Ecole Communautaire. Depuis lors, c’était la guerre avec la population du quartier, qui a immédiatement saisi les autorités compétentes. Notamment le Ministère en charge des Logements, des Domaines et des Affaires Foncières, d’alors, Diallo Fadima Touré, qui a immédiatement levé une mission d’inspection en vue de s’imprégner de la situation.

Le rapport des inspecteurs est sans commentaire. Les inspecteurs ont conclu qu’il y a effectivement détournement de vocation, en plus du non respect des clauses de mise à disposition qui lui avaient été accordées. Selon les informations, dans le plan de lotissement du quartier, une petite portion avait été réservée à côté de la mosquée pour servir de lieu de formation à la lecture du Saint Coran, comme c’est le cas dans toutes les mosquées. Il a non seulement dépassé la superficie réservée à cet effet, mais la qualité du bâtiment dépassait de loin les normes qui lui avait été indiquées dans le document de mise à disposition.

Au lieu d’un petit bloc, il y a érigé un immeuble à un niveau, pour servir de salles de classe, un appartement à un niveau à usage d’habitation et une annexe, constituée de deux chambres. La fondation d’un second immeuble avait été réalisée. Il ne restait plus qu’à monter les murs. Mais, grâce à la ténacité de la population et à la sagacité des autorités, le pire a été évité.

Le nouveau ministre Mohamed Diarra et son équipe ont désamorcé la bombe. La trouvaille a été le désintéressement de l’investisseur, l’imam Kokè Kallé. Ainsi, en a décidé le précédent conseil d’administration de l’Office Malien de l’Habitat (OMH), présidé par le ministre Mohamed Diarra. Les administrateurs ont adopté la résolution à l’unanimité avec soulagement.

La solution préconisée vise à sortir définitivement l’imam Kallé du projet et restitué la propriété à la collectivité. Le Conseil a donc chargé le Directeur général de l’Office à entreprendre des démarches auprès de toutes les parties pour les informer de cette solution. Selon certaines indiscrétions l’imam a accepté l’approche sans se poser trop de questions. Et, il s’en est félicité. « Que puis-je faire d’autres. J’ai mis mon argent dans un projet, la population n’en veut pas. Et, tout mon argent est déjà englouti ? », s’en est-il confié à des proches.

L’arrangement financé consiste à racheter l’immeuble, qui est devenu propriété de la collectivité (population du quartier). Selon le directeur de l’OMH, Modibo Kadioké, il appartiendra à la collectivité de déterminer l’usage qu’elle voudra en faire et l’OMH se chargera d’entamer les démarches administratives auprès du ministère sectoriel concerné par le projet pour sa mise en œuvre. Cette situation a eu l’avantage de soulever l’épineuse question de sécurisation des espaces publics au Mali. La stratégie trouvée peut contribuer à freiner la menace.

 

Mohamed A. Diakité

Source: Tjikan

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance