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LIMOGEAGE DU MINISTRE DE LA DEFENSE : Tiéman Hubert Coulibaly emporté par les attaques terroristes

 

Le gouvernement II du Premier ministre Modibo Kéita a connu son premier réaménagement technique. Abdoulaye Idrissa Maïga précédemment ministre de l’Administration territoriale prend désormais les rênes du ministère de la Défense et des Anciens combattants où il prend le fauteuil de Tiéman Hubert Coulibaly. Il est lui-même remplacé par Mohamed Ag Erlaf qui cumule cette fonction avec celle de ministre de la Décentralisation. Même si les raisons du limogeage Tiéman H. Coulibaly ne sont pas officiellement connues, les observateurs pensent qu’il paye cash les attaques régulières ciblées contre les Forces armées nationales (FAmA).

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L’information tombée dans le journal de 20h le samedi 3 septembre a surpris peu de gens avertis. Par décret n° 2016-0675-P-RM du 3 septembre 2016, relatif à la composition du gouvernement, le président de la République a abrogé le décret de nomination de Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de la Défense et des Anciens Combattants.

Avec les attaques djihadistes au rythme infernal au nord, des observateurs politiques attentifs savaient que les jours de Tiéman Hubert Coulibaly étaient comptés au ministère de la Défense et des Anciens Combattants. C’est ainsi d’ailleurs que son ancien collègue du gouvernement, le général Sada Samaké avait été limogé au dernier remaniement ministériel où il a cédé son poste de ministre de la Sécurité et de la Protection civile au général Salif Traoré. A l’époque, Bamako était sous les feux déroulants des attaques terroristes à la Terrasse, et des infiltrations à Magnambougou avec d’autres cas de banditisme dans d’autres quartiers de la capitale et dans des régions.

L’histoire se répète avec Tiéman H. Coulibaly. Les FAmA n’ont pas du tout eu de répit ces derniers temps avec à la clé des morts de militaires et de populations civiles. Elles ont été victimes de plusieurs attaques ces derniers temps dont la plus meurtrière a été celle de Nampala en juillet dernier avec 17 morts et plusieurs blessés.

La communication de Tiéman sur cette attaque avait été jugée piteuse lorsqu’il avait déclaré le nombre de 12 morts et annoncé aussi le départ de renforts militaires à Nampala qui avait selon lui, pris le contrôle de la ville. Ce qui n’était pas le cas. Même des convois militaires de ravitaillement de troupes ne sont pas épargnés par les terroristes. Ils sont traqués avec des militaires froidement abattus et des véhicules incendiés ou emportés. L’un des cas dramatiques a été le massacre d’un convoi de ravitaillement le 8 août 2016 à Tenenkoun. Le bilan a été de 5 militaires portés disparus dont les corps noyés dans un cours d’eau ont été repêchés sans vie. Plusieurs véhiculés avaient été brûlés et d’autres emportés.

Boni, l’attaque de trop

Boni, toujours dans la région de Mopti, à 90 km de Douentza, a été l’attaque de trop le 31 août 2016. Ce jour, des bandits armés sur motos ont pris le contrôle de la ville pendant une bonne partie de la journée à la place de l’armée et la gendarmerie, qui avaient quitté impuissantes les lieux. Un poste de gendarmerie à Bellenitiéni, près de San en 4e région, avait la veille de l’attaque de Boni, fait les frais des Djihadistes. Ces derniers étaient parvenus à s’emparer du poste de garde des gendarmes en incendiant des motos sans faire de victimes. La liste de ces genres d’attaques est longue. Par ailleurs, la grande muette a été au-devant de l’actualité par des pratiques peu orthodoxes comme le scandale de la Prime de gestion alimentaire (PGA) ou encore des salaires fictifs partis dans d’autres poches. Si cette question revient à la hiérarchie militaire, il n’en demeure pas moins que le ministre demeure le fusil qui saute en cas de pépin.

Depuis sa sortie sur les antennes de l’ORTM ce mois d’août, où il était l’invité de l’émission « activité gouvernementale », le ministre de la Défense et des Anciens combattants a nourri les débats dans la presse. Certaines analyses journalistiques le donnaient opposé à son prédécesseur Soumeylou Boubèye Maïga, actuel directeur de cabinet du président de la République, qui soutenait sur le plateau d’Africable que « l’armée doit être une armée offensive ». D’autres le trouvaient contre ses mentors (IBK et Dioncounda Traoré) lorsqu’il a dit que « ceux qui critiquent la gestion de l’armée sont ceux-là qui ont géré le pays pendant ces 20 dernières années ». Est-ce que ce sont ces propos acerbes ou la dégringolade de l’armée qui ont eu raison de lui ou les deux en même temps ?

Tiéman Hubert Coulibaly, professionnel de la communication, manager d’une agence de communication de la place et acteur du secteur privé, a fait sa première entrée dans un gouvernement sous la transition présidée le Pr. Dioncounda Traoré en 2012 en qualité de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Il a été reconduit à ce poste à l’élection d’IBK en 2013. Il a été ensuite nommé ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières sous le Premier ministre Moussa Mara avant de remplacer le colonel Bah Daou au ministère de la Défense et des Anciens combattants en janvier 2015.

Après quatre années passées au gouvernement, le président de l’UDD va certainement s’occuper de son parti, qui a largement contribué à l’élection d’IBK ou peut-être de ses affaires. Ce qu’il sait faire le mieux.

Abdrahamane Dicko

 

Source: lesechos

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