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Ligne de Force : Chaos électoral ?

On s’était pris à espérer que l’audit du fichier électoral par l’impartiale et sérieuse Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) avait circonscrit la polémique longtemps entretenue autour du sujet. Et ouvert la voie à des “ élections apaisées, transparentes et crédibles ” que les autorités, la classe politique et la société civile n’ont eu cesse d’appeler de tous leurs vœux.

A dix jours du scrutin tant attendu du 29 juillet, la vigilance du directoire de campagne de Soumaïla Cissé a permis de déceler sur le site de la Délégation Générale aux Elections (DGE) un ” fichier avarié ” en lieu et place de celui tenu pour ” consensuel “.

Le chef de ce directoire, Tiébilé Dramé, y voit “une intention frauduleuse ” à travers ” différents éléments documentés, analysés et vérifiables ” faisant ressortir ” un potentiel de 1 241 574 électeurs fictifs “. Ces éléments se rapportent aux ” électeurs supplémentaires ” (488 813) aux bureaux de vote additionnels (477 000 voix) aux doublons (275 761 voix).

Le président du PARENA et possible premier ministre du porte-drapeau du candidat de la plateforme “Ensemble pour restaurer l’espoir au Mali ” si le scrutin a lieu à la date indiquée et s’il est élu d’avertir : “Nous n’irons pas aux élections si ces anomalies ne sont pas corrigées “.

Le premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, saisi du dossier, a promis la mise en place d’un cadre de concertation entre experts de l’administration en charge des élections et ceux désignés par les candidats qui le souhaitent en vue de tirer l’affaire au clair.

Avant de lancer cette mise en garde : “ Nous ne laisserons personne prendre en otage les élections. Nous avons la capacité, la volonté et la détermination de faire face à toute tentative de sabotage ou de semer la pagaille “.

Nous sommes donc bien en présence d’un scenario où le retrait de la candidature du principal challenger du président sortant IBK, qui fait le pari de rempiler pour cinq nouvelles années, n’est pas à exclure. Ce qui, selon toute probabilité, décrédibiliserait le scrutin, jetterait le pays dans une spirale de la violence aux conséquences imprévisibles, mettrait en mal le vainqueur proclamé avec la communauté internationale pour non-respect du standard universellement admis en matière électorale.

Ce scenario est  d’autant moins à prendre à la légère qu’un autre candidat, classé par les sondages comme ” le troisième homme ” Dr Cheick Modibo Diarra, déclare s’inquiéter de “ la réaction non satisfaisante du gouvernement ” et de l’absence de la part de ce dernier de ” démenti fondé sur des preuves tangibles ” aux griefs soulevés par le camp de Soumaïla Cissé.

Et d’y ajouter les siens propres relatifs notamment au “ taux de distribution des cartes d’électeurs à Mopti, Tombouctou et Kidal, extrêmement élevé pour des zones où l’administration n’est pas suffisamment présente et dans un contexte où les populations ont des préoccupations éloignées des élections “.

Le candidat du Rassemblement pour le Développement du Mali (RpDM) s’interroge également sur “ les obstacles nombreux à la bonne distribution des cartes d’électeurs à Bamako et dans les grandes villes du pays qui présentent des taux de distribution inférieurs à 50 % alors qu’ailleurs ces mêmes taux dépassent 80% “.

Si d’aventure ces récriminations, rejoignant celles des amis de Soumaïla Cissé, venaient à se transformer en boycott du scrutin, cela nous conduirait, à coup sûr, à un chaos électoral.

Saouti Haidara

 L’Indépendant

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