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Les symboles de la république vandalisés : Kidal mijote, la plateforme regrette, l’Etat malien condamne

Le jeudi 17 juillet 2019, à la faveur d’une manifestation organisée par les jeunes, les femmes et quelques notabilités, Kidal est revenue à ses vieilles amours par la manifestation des velléités indépendantistes au nom desquelles la journée du 6 avril y est célébrée depuis 6 ans.

 

En effet, pendant que la ville accueillait une mission parlementaire d’évaluation de l’application de l’Accord, la convivialité entre hôtes et convives a été soudainement affectée par une interruption des étapes du camp du MOC et au Gouvernorat. En cause, le déclenchement d’une manifestation populaire improvisée par les jeunes, les femmes et quelques notabilités de Kidal, et qui a dégénéré en vandalisme et actes de profanation des symboles de la république du Mali. Les manifestants, arrivés au Gouvernorat, ont ordonné d’office au protocole du gouverneur de descendre le drapeau national qui y flottait pour la suppléer par les couleurs de l’Azawad, l’entité étatique qu’ils défendent becs et ongles depuis 2012. Ce n’est pas tout. Les manifestants se sont ensuite acharnés contre le drapeau malien traîné par terre et publiquement brûlé sous les clameurs publiques. Une manière de manifester l’inextinguible hostilité de la population de Kidal en particulier – et celle de l’Azawad en générale – à Bamako. Par conséquent, la délégation de représentants du peuple a été par la même occasion intimée de rebrousser immédiatement chemin, au risque d’y laisser leur peau. Les réactions ne sont pas fait attendre. Dans un communiqué signé par son porte-parole, Moulaye Ahmed Ould Moulaye, les Mouvements signataires de la Plateforme du 14 juin 2014 ont relevé que la reconnaissance de l’intégrité territoriale du Mali, de son unité et de sa forme laïque et républicaine est indissociable du respect de des symboles de souveraineté sans lequel la mise en œuvre de  l’Accord ne saurait progresser. Par la même occasion, ils ont exprimé leur regret de constater la violation des bâtiments publics ainsi que la désacralisation des couleurs nationales du Mali. Un comportement contraire à l’esprit et à la lettre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, conclut la Plateforme en rappelant l’inviolabilité du drapeau et des édifices publics des Etats ainsi que le respect et la considération qui leur sont dus «quels que soient les griefs que l’on peut avoir contre un gouvernement». Lapsus ou pas, on en est droit d’en déduire une reconnaissance tacite  de la réalité d’un État en de l’Azawad défendue becs et ongles par les manifestants.

En tout état de cause, elle a invité les manifestants de Kidal à plus de retenue et de patience et les responsables et notabilités de Kidal à œuvrer pour faire cesser ces pratiques qui font reculer la progression du processus de Paix et la restauration de la quiétude sociale.

En prélude à la condamnation de la Plateforme, le gouvernement malien avait exprimé le regret et sa consternation devant acte dont il s’est contenté de condamner. Tout en rappelant que les acteurs de tels actes s’exposent aux sanctions prévues, l’Etat précisé que « cet acte porte atteinte au processus de paix en cours ».

Et pour le moment, la mission Onusienne et la représentation de la France ont observé un silence de cimetière.

Amidou Keita

 Le Témoin

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