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Les débâcles fréquentes de l’armée : – La corruption au sein de l’armée : la gangrène – La hiérarchie militaire doit être revue et corrigée

Tant que la corruption ne sera pas combattue au sein de l’armée, le Mali n’aura jamais une armée qui sera capable d’assurer la sécurité du territoire national, celle des personnes et leurs biens, encore moins faire face à la menace djihadiste.

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« On ne peut pas nous faire part des colossaux investissements de plusieurs dizaines de milliards FCFA dans l’équipement et la formation de l’armée pour venir justifier ce qui s’est passé à Nampala ce mardi. », dénonce un analyste.

La corruption au sein de l’armée malienne mine les efforts pour permettre sa mise à niveau qui consiste en sa dotation en équipements, en programme de formation etc.

Il nous est revenu de constater que l’argent destiné au carburant, à l’entretien des équipements et matériels militaires sont couramment détournés. Chaque responsable qui intervient dans le processus ponctionne. C’est-à-dire du début du processus de la définition des besoins (équipements, matériels, nourriture, carburant, entretien des équipements et matériels, les primes et autres) sur le théâtre des opérations, au décaissement, en passant par l’achat, tout est verrouillé par certains hauts gradés de l’armée qui se moquent des conditions de vie et de manœuvre des hommes sur le terrain.

Au finish, ce sont les menus fretins, des portions congrues qui arrivent aux hommes sur le terrain. Par exemple si c’est un million de FCFA qui est prévu pour le carburant c’est moins de la moitié qui arrive aux hommes sur le terrain. En cas d’attaque, le premier réflexe pour nos militaires c’est de prendre la tangente. Ils fuient parce qu’ils n’ont pas de répondant en termes d’équipements, de matériels et de carburant.

Ce qui est fréquent sur le théâtre des opérations, selon nos sources, ce sont les pannes sèches. Le problème récurrent de carburant limite généralement les capacités de mobilités des militaires. « Quand un pays ne peut pas donner du carburant en quantité suffisante à ses troupes sur le terrain de combat, cela est grave et très grave. Ce pays livre ses fils au carnage. », a fulminé un ancien combattant très en colère suite à l’attaque du camp de Nampala.

On comprend maintenant l’opportunité d’imposer Karim Keïta, le fils du président de la République à la tête de la commission défense : pour empêcher certainement le peuple d’avoir un droit de regard sur les milliards qu’on s’apprêtait à décaisser pour l’achat des équipements militaires. L’astuce était de doter les militaires de trois tenues et en faire la publicité y compris par le président de la République lui-même.

En réalité, une petite somme seulement de ces milliards a été mobilisée pour l’achat des tenues pour donner une bonne image de l’armée, le reste dans les paradis fiscaux. Pauvres soldats maliens, chaque fois qu’il y a humiliation de l’armée malienne on vous accuse alors que les vrais coupables sont les hommes politiques.

Que peuvent-ils faire face à une puissance de feu que seuls normalement les États doivent détenir? Fuir, sinon vous êtes égorgés ou brûlés. Pour empêcher nos soldats de fuir nos politiques doivent mettre en place des dispositifs équivalent à ceux d’en face. L’attaque du camp de Nampala prouve que ce n’est pas encore le cas.

Pendant ce temps, les plus hautes autorités avec IBK à a tête sont tout bonnement assises dans l’attente de la Minusma. Le gouvernement occupé à bêler et détruire les maisons de pauvres citoyens, les officiers de l’armée occupés à faire le charlatan, les soldats nouvelles recrues dont la seule stratégie connue est de fuir en cas d’attaques sont massacrés tous les jours. Triste sort !

L’attaque de Nampala est révélatrice de la faiblesse de l’armée

Le Mali saigne et pleure encore ses morts, il y aura des veuves, des orphelins. Toutefois, il faut se regarder en face et se dire la vérité. Une patrouille, un convoi militaire peut tomber dans une embuscade, cela se comprend facilement mais avoir le cran d’attaquer toute une base militaire ne retient pas la raison. Il a lieu de repenser le dispositif militaire, la stratégie mise en place, la compétence, l’expérience et l’engagement des hommes.

Il y a vraiment à avoir pitié de l’armée malienne. A moins qu’on continue dans l’autruche, sinon comment peut-on comprendre qu’une armée puisse être attaquée dans son propre camp (dit l’un des plus important de la zone centre) et non pas par des hélicoptères, des drones, des avions de chasse, des missiles, mais par des assaillants en pick-up et autres ? Ensuite, les soldats de cette armée n’arrivent pas à se défendre proprement. Pire, les assaillants posent leurs actes et finissent par échapper.

Quelle honte dans la gestion de ce pays ? Le ministre de la défense et des anciens combattants, Tieman Hubert Coulibaly doit démissionner. La hiérarchie militaire doit être revue et corrigée. Tous les chefs militaires de la zone doivent être limogés. N’ont-ils pas eu assez de temps pour être efficaces contre de telles attaques? Comment peut-on rester éternellement de façon irréfléchie dans une telle situation ? IBK doit prendre ses responsabilités en tant que chef suprême des Armées. Pour d’aucuns, ce n’est plus un problème de moyens, c’est plutôt un problème de leadership, d’organisation et stratégie militaires.

Quid de la formation de l’UE ?

La formation de l’UE  a-t-elle servi ? Le résultat semble mitigé. Beaucoup de maliens pensaient que leurs militaires étaient bien formés ces derniers temps-ci par des experts militaires de l’Union Européenne. Et à dire encore qu’ils cèdent du terrain face aux assaillants. C’est quoi le problème? Manque de matériels? Formation inadéquate? Ou foutaise. Chacun voit maintenant la différence entre les belles paroles politiques que les tenants du pouvoir font et la réalité du terrain.

« Ces experts ont fait leur boulot. », répliquent d’autres maliens. Comme le dit un adage de chez nous : « On peut  pousser un margouillat à grimper un arbre mais difficilement un crapaud ». Le problème, c’est l’incompétent qui est à la tête du département de la défense et des anciens combattants et qui est en train de voler sur les marchés passés par force. Un autre problème, c’est le mensonge d’Etat.

Défaillance dans les camps

Pas besoin d’être militaire, à l’heure du numérique avec des caméras ultra sophistiques (night vision, détecteur de chaleur, détecteur de son etc..) un camp militaire ça se surveille 24/24 avec un système d’alerte. Hélas au Mali ce n’est pas le cas. On a comme l’impression que ce sont toujours les autres pays qui connaissent la valeur de la vie de leurs soldats ainsi que la valeur de l’efficacité militaire.

Au Mali, c’est une guerre asymétrique qui est en cours. Elle oppose les forces armées d’un État à des combattants matériellement insignifiants, qui se servent des points faibles de l’adversaire pour parvenir à leur but souvent politique ou religieux. Les plus hautes autorités doivent comprendre que, à commencer par le président de la République, IBK, pour traquer ces assaillants il faut se lever très tôt ce qui n’est pas le cas des Fama.

Malheureusement, le réalisme nous impose de penser que ce ne sera pas le dernier carnage du genre. Tant que les responsabilités ne sont pas assumées par la hiérarchie militaire y compris IBK ainsi que par les Fama, les terroristes continueront à nous dézinguer de la sorte et les menaces d’IBK resteront vaines.

Trop c’est trop, toujours les mêmes tactiques de massacres des soldats : les terroristes et alliés rebelles choisissent toujours des camps isolés avec un nombre de soldats limités. Ils attaquent massivement en grand nombre et lourdement armés pour faire un feu nourri. Ils tuent le maximum de soldats, volent le matériel et la nourriture et fuient avant l’arrivée des renforts.

C’est comme ça que le nord est tombé. Ce sont des terroristes qui se cachent derrière une bombe ethnique pour provoquer une guerre civile. Un terroriste est un terroriste quel que soit ces origines, il faut éradiquer les rats qui minent le Mali. Ces bandits armés ne possèdent pas eux seuls l’arsenal utilisé à Nampala.

Ils envoient, le plus souvent, des informateurs dans les camps avant d’agir. Comme nos soldats sont caractérisés par leur négligence coutumière, ils attaquent au moment opportun quand tout le monde vague à ses occupations insouciantes. Les soldats du Mali n’ont aucun réflexe de survie face aux terroristes. Il faut absolument que les soldats se façonnent par rapport à cette nouvelle situation et que leurs autorités leur donnent des systèmes efficaces de renseignements.

Le changement de comportement est de mise afin de sécuriser les camps et son contenu pour le bonheur des populations environnantes. Les Forces armées maliennes (FAMA) doivent être très vigilantes et chercher toujours à avoir des renseignements à tout moment.

Il faut noter que les bergers assaillants qui ont attaqué le camp de Nampala n’ont ni hélicoptères, ni avions de chasse. Ils sont souvent en moto à deux voire trois.

En plus, selon certaines informations, leur présence dans les environs a été signalée 72 heures avant qu’ils ne donnent l’assaut. On doit reconnaitre qu’il y a des failles dans le système de commandement.

Une chose est sûre les ennemis n’ont pas d’avions de chasse, d’hélicoptères de combat, encore moins d’avions de transport. Ils ont les mêmes armes que nos militaires, voire moins. Notre armée manque d’anticipation, de réactivité. Nos soldats paniquent au premier coup de feu. Si non comment comprendre que depuis des jours l’armée soit informée de la présence de ces gens dans les environs de Nampala et elle n’a rien entrepris.

Ce que IBK cherche est que la France ou l’ONU lui apporte tout pendant que lui il utilise l’argent du contribuable malien pour son confort personnel et celui de sa famille. Ce n’est pas possible à ce rythme. L’Etat doit équiper son armée à hauteur de souhait.

Aussi, les recrutements fantaisistes doivent cesser. A regarder de près comment les recrutements se font dans l’armée, il y a lieu de s’inquiéter. Souvent on peut avoir dans une seule famille six militaires et ils soutiennent que l’armée est leur héritage paternel. Revenons à des recrutements sincères et à des formations sincères et on verra comment les hommes vont se comporter sur le terrain.

« Encore un repli tactique. Après avoir tenu vaillamment contre les civils de Gao, les forces de sécurité étaient fatiguées, d’où ce repli tactique. Pas de soucis, elles seront prêtes lors des prochaines manifestations. Par contre pour ce qui est de la défense contre les bandits armés, il ne faut pas trop espérer. Et pourtant ils sont capables d’ouvrir le feu sur les jeunes de Gao sans conséquence mais incapable de défendre un camp pendant 30mn. », Ironise un internaute.

Moussa Mamadou Bagayoko

Source: L’Humanité

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