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Les ANR boycottée par une partie de la classe politique et de la société civile : La France est-elle toujours à la manœuvre ?

Alors que les autorités de la transition sont en train de mettre les bouchées double pour une participation inclusive de toutes les couches sociopolitiques aux Assises Nationales de la Refondation, certains n’ont eu d’autres options que de faire échouer ce forum au seul prétexte qu’ils n’en sont pas les initiateurs et qu’ils n’ont pas été impliqués à son organisation. Les partis politiques et les associations regroupés au sein du  Cadre d’Echange des partis et regroupements de partis politiques pour une Transition Réussie au Mali, la  Plateforme Unie pour le Mali (PUMA) , Cœur pour la Nation et les  Forces Patriotiques et Progressistes du Mali   (FPP-MALI), ont décidé de ne pas prendre part aux Assises Nationales de la Refondation et entendent imposer par tous les moyens le respect du délai imparti pour la transition. Qui sont ces partis et regroupements de la société civile ? La France n’est-elle pas derrière les agissements de ces hommes politiques proches de l’hexagone ? Le peuple va-t-il se laisser manipuler encore par ceux là mêmes qui sont à la base de la descente aux enfers de son pays ? Que restera-t-il aux autorités maliennes après la tenue des ANR ?

Au Mali, indéniablement, c’est une nouvelle page de  l’histoire contemporaine de ce pays  qui est en train de s’écrire, celle qui tournera forcement une autre qui a montré toutes ses limites. C’est à n’en pas douter la fin d’une époque, celle de la domination à outrance d’une France condescendante qui mettait à la tête du pays un pantin qu’elle manipulait à souhait au gré de ses intérêts. Tout porte à croire que ceux qui s’agitent et qui s’opposent à cette nouvelle ère, celle du Mali Koura, sont les derniers laquais de la France et échoueront comme a échoué le pays de De Gaule. En effet, ces partis politiques et regroupements d’associations hétéroclites ne sont mus que par un seul et unique dessein, celui de mettre du bâton dans la roue de la transition, sinon comment comprendre que malgré la bonne foi des autorités ils trouvent à redire et surtout à rejeter en bloc l’idée des assises en refusant d’y participer.

Qui sont ces partis et regroupements de la société civile qui refusent de prendre part aux ANR ?

Ces partis politiques qui rejettent tout en bloc et qui font des 18 mois, durée initialement fixée pour la fin de la transition, une date immuable, sont ceux là même qui étaient avec IBK pendant les 8 ans passés à la tête du Mali et qui ont mis le pays dans un trou abyssal. Ils sont également ceux qui restent nostalgiques du passé, même tumultueux, à savoir le Mouvement démocratique, il y a enfin une troisième catégorie, celle qui voudrait être autour de toutes les tables où on fait le festin de la République, car la politique est devenue leur profession et leur seule source de revenu.  Le peuple malien est-il assez dupe pour se laisser berner encore par ceux qui ont tiré le Mali vers le bas ? Pour rappel, certains partis ont fait leur mea maxima- Culpa en assumant leur entière responsabilité dans la mal gouvernance et ont accepté de rallier le camp du peuple en participant à la gestion du pays sous la transition. Ces partis et leaders politiques ont participé aux ANR phase communale et sont prêts à aller à la phase nationale avec leurs contributions de taille.

La France n’est-elle pas derrière les agissements de ces hommes politiques maliens proches de l’hexagone ?

Sans répondre par l’affirmative, on pourrait au moins faire un lien de cause à effet, entre les actions menées par les opposants à, la transition au Mali et la colère noire de l’Elysées après le supposé rapprochement entre Bamako et Moscou. Emmanuel Macron est sorti de sa réserve en qualifiant le régime de la transition d’illégitime et d’illégal. Son irritation ne pourrait s’expliquer que par le choix des autorités maliennes de la transition de se tourner vers la Russie, la France et ses alliés de la MUNISMA ayant montré leur limite, à leurs yeux. Donc connaissant le lien très étroit entre la presque totalité des hommes politiques maliens et la France, il n’y a aucun doute qu’ils sont en étroite collaboration pour déstabiliser le Mali. La France ayant poussé ses tentacules jusqu’au niveau de la CEDEAO, semble déterminer à faire fléchir les autorités maliennes. En plus de la CEDEAO, L’UEMOA est sa chasse gardée. Les réseaux français existent au niveau de l’UA et elle serait bientôt à la tête de l’UE. Macron a tous les instruments de pression et de sanction entre ses mains pour fragiliser le Mali. Mais le Président français doit se rappeler que le Mali est la dernière digue qui protège encore le sahel et même l’occident d’une inondation certaine, des terroristes, donc cette digue doit être protégée au grand bonheur de tout le monde. Macron et ses laquais nationaux doivent aider le Mali à sortir de ces cycles infernaux de coup d’Etat, d’insécurité et d’instabilité multiforme.

Le peuple malien va-t-il se laisser manipuler encore par ceux-là mêmes qui sont à la base de la descente aux enfers de son pays ?

Si le coup d’Etat du 20 Août 2020 a eu un impact positif sur les maliens, c’est non seulement  celui d’éveiller la conscience nationale, mais aussi et surtout de rapprocher le peuple de son armée, qui était souvent accusée à tort d’inertie et d’incompétence. Le coup d’Etat du Colonel Assimi a permis également de savoir que la solution du renouveau du Mali n’est pas entre les mains des hommes politiques, qui sont non seulement inféodés à la France, mais aussi et surtout ont montré toutes leurs limites, d’où la nécessité de changer de paradigme politique en faisant une purge et en mettant à la retraite la vieille garde, qui ne pourrait servir qu’à conseiller. Le vaillant peuple malien a le dernier mot, en toute souveraineté, il doit prendre son destin en mains et tracer la voie de son développement.

Que restera-t-il aux autorités maliennes après la tenue des ANR ?

Il est attendu des autorités de la transition une dernière démarche à l’endroit des opposants pour un vaste rassemblement afin de mettre en œuvre les recommandations et résolutions qui seront issues de ces Assises Nationales. Cela passera nécessairement par une ouverture politique avec un Conseil National de la Transition élargi et un gouvernement d’union nationale formé. Car ne nous trompons pas de combat les réformes en projet doivent requérir une adhésion massive et populaire pour leur donner la légitimité nécessaire, voir indispensable pour le Mali Koura.

En définitive les Assises Nationales de la Refondation sont nécessaires en ce sens qu’elles doivent permettre de faire la synthèse de tous les fora qui se sont tenus au Mali et de poser les fondements du Mali Koura.

Youssouf Sissoko

Source : L’ALTERNANCE

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