Pour renouveler le mandat des députés, le ministre de l’administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, Gal Moussa Sinko Coulibaly, vient de transmettre ses propositions de dates au Premier ministre. Mais déjà, il fait face aux premières critiques de la classe politique qui ne comprend pas ce qui motive l’empressement d’un ministre, en partance dans moins de dix jours.
Travaille-t-il à sa reconduction à son poste ? Fait-il le jeu du président élu ? Les interrogations fusent
Vendredi dernier, le ministère de l’administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, a transmis au Premier ministre les documents relatifs à la tenue des prochaines élections législatives. Dans ledit document, Gal Moussa Sinko Coulibaly propose déjà de tenir les élections législatives, au plus tard, le 27 octobre pour le 1er tour et trois semaines plus tard pour le second tour.
Mais déjà la veille, jeudi 22 août, le ministre avait rencontré la classe politique pour savoir son avis sur les dates proposées. Il était accompagné du délégué général aux élections, Gal. Siaka Toumani Sangaré et du 1er vice président de la Ceni, Issaga Kampo.
Cette rencontre a été porteuse d’un enseignement : la classe politique est un peu sceptique et n’a pas paru sur la même longueur d’onde que l’administration. En effet, pendant que cette dernière entend achever le processus électoral, la classe politique dit n’avoir pas oublié les conditions dans lesquelles s’est déroulée la Présidentielle. Aussi, bon nombre d’acteurs politiques se sont dits opposé à la fixation des dates des législatives, alors qu’il n’existe encore aucune garantie permettant de croire que les dysfonctionnements enregistrés et les faiblesses du fichier Ravec, vont, entre temps, être corrigés.
Au cours de la même rencontre, certains ont reproché au ministre Sinko l’empressement avec lequel il est entrain d’aller. Beaucoup n’ont pas compris l’attitude du ministre lorsqu’il a déclaré que dès le lendemain (le vendredi, Ndlr) il devait transmettre à la Primature les documents sur la convocation des législatives. Malgré l’empressement qu’il a pris pour ajouter que l’administration sera ouverte aux observations, cela n’a visiblement ni rassuré, ni convaincu ses interlocuteurs.
Certains ont, de vive voix, reproché au ministre Sinko le mépris qu’il aurait toujours eu par rapport à la classe politique, avant de lui demander les raisons qui le motivent à vouloir, coûte que coûte, fixer les dates des législatives, alors que la classe politique l’attendait surtout sur le bilan des deux tours de la Présidentielle.
S’interrogeant sur ses motivations, certains acteurs politiques se demandent si le ministre en charge de l’administration n’est pas en mission commandée, pour IBK. Plus exactement si, après l’élection de Ibrahim Boubacar Keïta comme président de la République, le ministre Coulibaly n’est pas entrain de lui tracer les voies d’une majorité à l’Assemblée nationale. Se faisant, il œuvre à sa reconduction à son poste.
A en croire certains, si tel n’était la véritable motivation du ministre Coulibaly, «il n’a pas à précipiter la tenue des législatives pour renouveler le mandat des députés».
Oumar Diamoye
Source: L’Aube