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Le vice-président de l’UM-RDA, Sandy Haïdara à propos de la sortie de crise : » Nous avons dénoncé la prime à la rébellion, mais c’est ce qui se fait encore »

Dans un entretien exclusif qu’il nous a accordé, l’ancien député de Tombouctou, non moins vice-président de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM-RDA Faso Jigi), El Hadj Baba Haïdara dit Sandy rompt le silence sur le processus de sortie de crise au Mali. Pour le fils du premier président Mahamane Alassane Haïdara de la première Assemblée nationale du Mali indépendant, les plus hautes autorités et la communauté internationale doivent tout mettre en œuvre pour ne pas accorder de  » prime à la rébellion « . Hélas, cela se fait déjà et cela pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour le pays.

UM-RDA logo

Ingénieur des travaux publics, Baba Sandy Haïdara n’a pas sa langue dans la poche. Il fait partie des députés qui ont rehaussé le niveau du débat parlementaire lors de la quatrième législature. Vice-président de l’UM-RDA Faso Jigi, allié du pouvoir, l’ex-député se gêne à exprimer des récriminations sur la gestion de la sortie de crise. Mais sur notre insistance, il rompt le silence.  » En politique, il faut un minimum de loyauté aux dirigeants. Je ne m’exprime donc pas au nom de l’UM-RDA, mais simplement comme cadre de Tombouctou et ancien député de la cité des 333 saints « , déclare-t-il d’entrée. Avant de faire un bref rappel historique.

Après le coup d’Etat, il faisait partie des députés qui ont mené un vigoureux lobbying parlementaire en faveur du Mali. Ce, malgré les menaces et campagnes de diabolisation de l’Hémicycle avec les groupes putschistes comme Yéréwoloton… « Nous sommes allés à la CEDEAO, à Strasbourg et ailleurs avec un message fort :  » aider le pays contre les rebelles et surtout rejeter à jamais la prime à la rébellion dans notre pays « . Il faut, a-t-il souligné, éviter à tout prix de rémunérer ceux qui ont mis le Mali dans le désordre.

 » En tant que président de la cellule de crise de l’Assemblée nationale sur Nord (comportant tous les députés du Nord) Nous nous sommes déplacés pour aller rencontrer le MNLA, jusqu’à Zakkak, entre les mitraillettes… Nous leur avons dit qu’il n’avait aucune légitimité pour demander la division du pays. Que cette rébellion n’aboutira à rien si non à la perte de temps pour le pays. A notre retour, nous avons remis un rapport au président de l’Assemblée nationale, Pr Dioncounda Traoré, qui, du fait de l’urgence de la situation, a sollicité une rencontre du président de la République. ATT nous a reçus le 25 novembre 2011. Je lui avais dit ce jour que ce qui était en train de se passer au nord est très dangereux pour le Mali. Etouffez-le dans l’œuf !  » Et d’ajouter que malheureusement, ATT a été victime du coup d’Etat le plus abject de l’histoire du monde et Sanogo a demandé à l’armée de quitter ses positions au nord… Ce qui a conduit à l’effondrement du pays.

Il a réaffirmé que  » la prime à la rébellion  » est l’une des causes de la recrudescence des crises sécuritaires dans le septentrion. Avant de fustiger les désormais ex-rebelles Ibrahim Ag Mohamed Assaley, Mahamadou Djéri Maïga, Algabass Ag Intalla, qui ont été les auteurs de vols, viols, massacres, pillages dans les régions septentrionales du pays.  » Avec la signature de l’Accord, on peut pardonner mais pas oublier et se mettre à les récompenser « . Ce qui pourrait donner des idées à d’autres groupes écartés de ces privilèges. Et Sandy Haïdara de dénoncer que les autorités  » déroule aujourd’hui le tapis rouge à ces Maliens qui ont pris des armes contre leur pays occasionnant des pertes de projets, des préjudices évalués à plusieurs milliards de F CFA.  Ils sont accueillis dans les grands hôtels ; alors que ce sont tous des chercheurs de place…  » Pour l’ex-député de Tombouctou, il n’est pas souhaitable de nommer ces ex-rebelles au sein du gouvernement.

Des noms comme Mohamed Ag Erlaf, Mohamed Sidi Ould Zahabi, Abdoulaye Idrissa Maïga sont des cadres valables ressortissants représentants légitimes du Nord au sein du Gouvernement.

Il s’insurge également contre la réinsertion des ex-combattants rebelles dans l’armée nationale. Comment comprendre que des combattants qui se sont donné des grades dans la rébellion puissent  être réintégrés avec ces pompeux galons dans la grande muette du Mali. Il a appelé à la construction d’une armée forte, disciplinée et républicaine.  » Sans cela, nous ne pouvons pas préserver la paix dans notre pays « .

Et d’ajouter qu’il ne faut pas imposer à l’Etat malien une ultime humiliation.

Bruno D SEGBEDJI

 

Source:  L’Indépendant

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