Ils ont beau tenter de le dissimuler, le malaise caractéristique de leur rapport refait périodiquement surface et au fil des épisodes tumultueux. En clair, rien n’a l’air d’aller entre Mahmoud Dicko et son désormais ancien gendre. Il s’agit, comme on s’en doute, du coordinateur de la CMAS, Issa Kaou Djim. Le plus intrépide des disciples du président d’honneur de cette organisation n’est plus aussi prolifique, depuis quelques temps en tout cas, en épithètes dithyrambiques au sujet de son mentor.
L’opinion pourrait même être nostalgique de la formule magique «imam éclairé» devenue un leitmotiv au plus fort de leur combat héroïque contre le régime déchu. Comme s’il était écrit que la chute de ce dernier devait sonner le tocsin de leur complicité, la distance entre Kaou Djim et Mahmoud Dicko s’amplifie à mesure que la Transition prend corps par l’installation de ses organes. Dernier acte intrigant en date : le disciple ne paraît plus se suffire de la coordination de la CMAS et a choisi de se consacrer par la création d’une association d’amis en son nom propre. S’il ne s’agit pas d’une relève anticipée, il participe pour le moins d’un élan implacable d’affranchissement qui place Issa Kaou dans le cercle de plus en plus large des concitoyens ayant démystifié l’imam Mahmoud Dicko.
La Rédaction