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Le singe, une viande très prisée en Centrafrique

Le principal marché du quartier PK12 se trouve à la sortie nord de la capitale centrafricaine, Bangui. C’est là que tous les Banguissois se rendent pour s’approvisionner en viandes, et surtout, en viande de chasse à faible coût.

animal sauvage singe babouin

C’est le point de départ et de chute des cargaisons qui arrivent des villes de provinces.

On y trouve notamment du singe en permanence et en quantité.

Le singe, mammifère de l’ordre des primates, est très prisée de l’ensemble des centrafricains à l’exception des musulmans qui ne le mange pas du fait de leurs croyances religieuses.

Béatrice Koy alias Béa Mbati, la cinquantaine, vendeuse de la viande boucanée au marché de PK12, présente le circuit d’approvisionnement.

mais le singe, lui, fait moins l’objet de tracasseries policières

« Le singe est une espèce animale comme toute autre qui est vendue partout en RCA. Il vit surtout dans les arbres, c’est pourquoi on l’abat avec une arme à feu plutôt que de l’attraper avec un piège. Il est très malin. Si les chasseurs l’abattent loin en brousse, ils le dépiècent et le sèchent au feu avant de sortir avec. S’ils ne sont pas loin de la ville, ils l’amènent frais et nous l’achetons en entier. Parfois, c’est nous qui quittons Bangui pour aller en acheter en provinces. Ça peut être à Sibut, Grimari ou encore à Bambari, des distances qui varient entre 180 à 350 kms. C’est loin», a expliqué Mme Mbati.

Elle explique aussi que les prix varient en fonction de la taille des morceaux et que le trafic est moins embêtant vu qu’il ne s’agit pas d’une espèce interdite.

« Les prix ne sont pas fixes. Ils varient de 20.000 à 10.000 par singe entier ou encore de 6000 à 4000 FCFA par pièce ou morceaux. J’en vends et j’en mange aussi. J’adore consommer généralement le bas-ventre et les boyaux, les pattes ainsi que sa tête accompagnée de la cervelle. Les viandes qui sont très recherchées par les services des eaux et forêts sont les buffles, mais le singe, lui, fait moins l’objet de tracasseries policières», ajoute-t-elle.

Une viande qui s’adapte à tout

Le singe, on le prépare comme les autres viandes de chasse à toutes les sauces, comme la pâte d’arachide, l’huile végétale ou encore accompagné de légumes…on l’adapte à tous les gouts.

Reine, est une jeune maman, elle le préfère cuit avec du « gnetum », c’est un légume qui pousse en forêt en Afrique centrale et dont les feuilles tapissent les grands arbres.

Sur place, nombreux sont ceux qui en consomment.

Sévérin et Fleury en font partie.

“‘Le singe est très succulent, surtout lorsqu’il est bien préparé. J’en mange plus que les autres gibiers. Je demande souvent à ma femme d’en préparer et nous mangeons en famille”, explique Sévérin.

“Moi j’en consomme, on a l’habitude d’en manger et ça ne cause aucun problème. Ça fait partie des animaux consommables en RCA, c’est de la viande de chasse et donc, j’en consomme, il n’y a pas un penchant spécifique en cela”, ajoute Fleury.

Interdit par l’Islam

Moustapha Viador, qui, lui, est un musulman de PK5 n’en mange pas car interdite par sa religion.

Selon Moustapha, pour tout musulman, c’est prohibé.

« C’est inscrit même dans le coran que le singe est illicite pour tout musulman. Donc nous musulmans centrafricains, nous suivons aussi cet interdit. Nous n’en mangeons pas. Mais il y a des parents non musulmans avec qui nous partageons la même maison. S’ils ont envie d’en manger, ils le font en toute liberté. Cela ne nous empêche pas de cohabiter », indique-t-il.

Risque de maladies

Malgré sa popularité, cette viande n’est pas sans risque de maladies pour les consommateurs.

consommateurs.

C’est ce qu’explique Dr Emmanuel Namkoesse, vétérinaire, directeur de cabinet du ministère de l’Elevage et de la Santé animale, délégué de la RCA auprès de l’Organisation mondiale de la santé animale.

” Nous aimons manger la viande de singe mais il faut reconnaître que cela présente des risques. Depuis la forêt là-bas quand le chasseur abat le singe, il l’amène à la maison, si le singe est infecté, s’il est porteur de virus, cela peut amener des problèmes. Il y a ce qu’on appelle les zoonoses, ce sont les maladies qui sont susceptibles d’être transmises par les animaux à l’homme et vis-versa. Et malheureusement, il se trouve que le singe est responsable de certaines zoonoses, je veux parler de Monkey Pox ou la variole du singe, y a eu des cas chez nous ici, mais il y a aussi la fièvre hémorragique à virus Ebola, y a des pays voisins qui sont infectés, nous on n’a pas encore eu le cas mais il faut faire très attention. On sait aussi sur le plan médical que le singe est le réservoir de la Fièvre jaune. C’est dire que nous mangeons mais il faut faire attention”, prévient-il.

d’orientation internationale de santé animale pour sensibiliser les populations aux risques des maladies transmises par les animaux.

En attendant, la faune centrafricaine reste un vaste réservoir pour cette espèce animale qui se multiplie rapidement.

Les autorités et les partenaires envisagent de lancer en 2018 un Projet régional d’orientation internationale de santé animale pour sensibiliser les populations aux risques des maladies transmises par les animaux.

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