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Le président colombien Juan Manuel Santos reçoit le prix Nobel de la paix

La prestigieuse récompense a été décernée au chef de l’État pour ses efforts dans l’élaboration d’un accord de paix avec la guérilla des Farc.

Juan Manuel Santos président colombien

Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi au président colombien Juan Manuel Santospour avoir conclu un accord avec la guérilla marxiste des Farc pour clore un conflit de plus de 50 ans. L’accord a été rejeté de justesse par la population colombienne dimanche mais “le fait qu’une majorité des votants ait dit non à l’accord de paix ne signifie pas nécessairement que le processus de paix est mort”, a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Kaci Kullmann Five.

“Je continuerai à rechercher la paix jusqu’à la dernière minute de mon mandat parce que c’est le chemin à suivre pour laisser un pays meilleur à nos enfants”, déclarait encore dimanche ce chef d’État deux fois élu, en arborant à son revers son éternelle petite colombe blanche. Une déclaration alors que les Colombiens venaient de rejeter majoritairement par référendum l’accord de paix avec la guérilla des Farc, le jugeant trop favorable pour les guérilleros.

“Courage”

“Le président a fait preuve d’un leadership courageux. Courageux car il a préféré la paix à l’inertie de la guerre. Courageux parce qu’il s’est soumis à la décision des citoyens”, soulignait en début de semaine Humberto de la Calle, chef des négociateurs avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). L’accord historique qu’il a obtenu est le résultat de près de quatre années de pourparlers délocalisés à Cuba avec la plus ancienne et plus importante guérilla du pays.

Il a été signé à La Havane le 24 août, une réussite saluée par la communauté internationale. Faire la paix avec les Farc “demandait courage, audace, persévérance et beaucoup de stratégie : qualités et points forts de Santos”, a déclaré à l’Agence France-Presse Mauricio Rodriguez, son beau-frère et conseiller depuis plus de vingt ans. Dimanche, il avait twitté : “Les grands leaders travaillent pour la paix, contre vents et marées, jusqu’au dernier jour de leur vie !” Juan Manuel Santos, 65 ans, issu d’une famille de la haute société de Bogota, a débuté en politique en 1991.

D’abord journaliste, il avait remporté le prix du roi d’Espagne pour ses chroniques sur la révolution sandiniste au Nicaragua. Ce travail “nous a profondément marqués”, a-t-il dit un jour à propos de cette investigation menée avec son frèreEnrique, autre acteur clé du processus de paix entamé officiellement avec les Farc en 2012, mais secrètement dès l’accession au pouvoir de Juan Manuel Santos en 2010.

Faire la guerre pour la paix

Lorsqu’il a fait son entrée au palais présidentiel Casa de Nariño, ce politique qui se définit comme d’”extrême centre” avait déjà poursuivi la guérilla, lors d’une implacable croisade menée alors qu’il était ministre de la Défense de son prédécesseur de droite Alvaro Uribe. Le but : affaiblir les Farc pour les contraindre à négocier. Il a ainsi fait la guerre pour parvenir à la paix, notaient des analystes. Le président a toujours affirmé qu’il ne cherchait pas une récompense pour son combat pour la réconciliation de la Colombie, déchirée par des décennies d’une confrontation entre guérillas d’extrême gauche, paramilitaires d’extrême droite et forces armées, qui a fait plus de 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

“Je ne cherche pas les applaudissements. Je veux faire ce qui est correct”, déclarait lors d’une interview à l’Agence France-Presse cet homme décrit comme très rationnel et parfois critiqué pour sa froideur apparente. L’attribution du Nobel vendredi lui apporte toutefois un soutien personnel de premier plan pour la suite de ses efforts. Admirateur de Winston Churchill, Franklin D. Roosevelt et Nelson Mandela, lecteur vorace et cinéphile, Juan Manuel Santos a toujours dit que sa force venait de sa famille, fondée en 1988 avec Maria Clemencia Rodriguez, surnommée “Tutina” et mère de leurs trois enfants.

Publié le 07/10/2016 à 11:20 | Le Point.fr

 

 

 

La rédaction

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