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Le pouvoir en proie à la panique

« Nous sommes très préoccupés par la situation sécuritaire et politique dans ce pays…Je pense que le pouvoir actuel n’est pas à la hauteur des enjeux ».


Président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale française, Jean-Jacques Bridey résume, pour l’essentiel, la situation dans laquelle se trouve  notre pays. C’était à la faveur d’une interview accordée à nos confrères de RFI.  D’où la réaction, pour le moins énergique, du régime, qui assimile cette déclaration à une prise de position de la France, à quelques jours, seulement, du premier tour de l’élection présidentielle.

Réagissant, sur RFI, à l’attaque à la voiture piégée, qui a fait des blessés au sein de l’armée française, à Gao, Jean-Jacques Bridey, député français et non moins président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale française estime que le président sortant, candidat à sa propre succession pour un second mandat, n’est pas à la hauteur de la mission que les Maliens lui ont confiée, en 2013, en le hissant sur la colline du pouvoir. Avec un score inédit, au second tour, de 77%.
Pour le pouvoir, cette déclaration sonne comme une prise de position de la France. Et ce, à deux semaines, environ, de la présidentielle du 29 juillet prochain.
Restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national, ramener la paix et la sécurité au nord du pays, lutter contre la corruption et la délinquance financière ; instaurer une justice pour tous, riches comme pauvres…
Telles sont, entre autres, les promesses électorales sur la base desquelles, le candidat IBK a été élu, en 2013, avec un score inédit de 77 %.
A l’issue de son quinquennat, la promesse des fleurs n’a pas tenu celle des fruits. Pire que le nord, le centre du pays est plongé dans une insécurité endémique. Chaque jour que Dieu fait, on enregistre des morts. Civils comme militaires. Au nord, au centre, comme au sud du pays.
L’attaque, la semaine dernière, du quartier général du G5 Sahel, à Sévaré, en est la parfaite illustration. Le détournement du dénier public est devenu un sport national. Et la corruption, d’un naturel insoupçonné. Partout, le même refrain : « mange et tais-toi ! Et s’il en reste, la nation pourrait en bénéficier ».
La pauvreté et la misère ont le seuil du tolérable. Dans certains quartiers de notre belle et sale capitale, la misère est si forte que certains chefs de famille se voient contraints de quitter le domicile conjugal, dès l’aube, sur la pointe des pieds. Parce qu’ils ne disposent pas des 500 ou 1.000 CFA quotidiens pour « faire bouillir la marmite ».
S’y ajoutent les scandales liés à certains marchés publics. Notamment, l’achat controversé du Boeing présidentiel, l’affaire de l’engrais frelaté, celle des 1.000 tracteurs, des équipements militaires…
C’est, peut-être, pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, que le président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale française estime qu’IBK « n’est pas à la hauteur des enjeux et de la gravité de la situation ».

Le régime  botte en touche

« Vos propos manquaient de précision et infantilisent les Maliens, leur gouvernement et leurs dirigeants », réagit l’honorable Karim Keïta.
Dans un droit de réponse, publié le 04 juillet dernier, dans les colonnes de notre confrère « L’indépendant », le député élu en commune II du district de Bamako tente de battre en brèche les propos de son homologue français.
« Avez-vous décidé, tout seul, dans votre coin, que votre parole était au-dessus de celle du Premier ministre malien et de celle de son homologue français ? », s’interroge-t-il. Avant de poursuivre, la plume nerveuse : « Le pouvoir malien est d’autant plus conscient des enjeux actuels qu’il reste prudent dans ses actions et ne ressent pas le besoin de rendre publiques nombre d’actions gouvernementales, dans le domaine de la sécurité, car relevant du secret défense ».
Même réaction, côté gouvernement. Pour Mr Arouna Modibo Touré, ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, les « déclarations du député français ne sont pas responsables ». Et d’ajouter, amer : « Le terrorisme n’est pas qu’au Mali, il est partout. Nous sommes tous préoccupés par cette situation et nous travaillons tous pour maintenir l’unité démocratique au Mali ».
Le hic qui fait tilt, c’est que la réplique, fut-elle énergique, de l’honorable Karim Keïta a suscité peu de réactions au sein de l’opinion nationale, voire internationale.
Pour l’écrasante majorité de nos concitoyens, qui vivent cette crise dans leur chair et dans leur âme, le droit de réponse du fils du président de la République ne changera pas grand chose à l’instabilité actuelle du pays. Qui jure avec les promesses électorales du candidat IBK en 2013.

Oumar babi 

Source: Canard Déchainé

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