Il ne sert à rien de courir derrière la signature d’un accord qui ne servirait encore à rien. Parce que tout accord qui n’a pas l’assentiment de tous les belligérants est difficilement applicable. Au cours de la semaine dernière, des combats ont opposés les combattants de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) aux forces armées et de sécurités du Mali tout comme au groupe d’auto-défense GATIA que l’on considère proche de Bamako. Les localités ciblées par les hostilités sont : Ménaka, Léré, Goundam, Bintagoungoun, Diré et Tombouctou. Dans lesquelles, plusieurs personnes sont mortes de part et d’autres. Sans que les groupes rebelles n’aient pas manqué à procéder à des prises d’otage.
Comme si cela ne suffisait pas, des informations persistantes font état de renforts des troupes et logistiques ainsi que de mouvements de positions rebelles dans plusieurs localités des régions Nord, notamment à Kidal. Or, face à une telle situation très critique, les forces armées et de sécurité restent quasiment inactives. De même que Barkhane et la MINUSMA. Est-ce parce que l’Etat malien, désormais incapable de doter ses soldats de moyens suffisants pour assumer ses missions régaliennes, a-t-il délibérément choisi l’inaction ? Quid, des forces étrangères ? Y aurait-il complot international contre le Mali ?
Une chose est malheureusement évidente, devant cette situation très alarmante, l’Etat ne fait pas signe de vie. Simplement, le ministère de la Défense et des Anciens combattants ne fait que condamner les attaques et distiller par des communiqués laconiques le nombre de morts et blessés. Alors que, l’on constate dans les faits et gestes des forces étrangères une volonté manifeste, à défaut d’appuyer les rebelles, d’indulgence à leurs égards. Car, au vu et au su du gouvernement et du Président de la République, les soldats de l’opération Barkhane et de la MINUSMA affichent une attitude de laxisme vis-à-vis des rebelles, comme s’ils étaient là pour leur protection.
Il faut donc que l’Etat malien se ressaisisse pour convaincre la Communauté Internationale (CI) que la guerre totale et sans complaisance contre les soi-disant rebelles et leurs alliés narcotrafiquants est la seule voie qui peut ramener la paix, le dialogue et la convivialité dans cette partie de son territoire. De même, bien que le septentrion soit devenu un enjeu international, il faut que la Communauté Internationale ait un peu de bonne foi qui l’a toujours manquée dans le traitement de la crise. Puisque l’Etat du Mali, à terme, sera face à elle le seul interlocuteur valable pour faire des accords économiques et stratégiques.
Sinon, le peuple malien doit alors se lever comme un seul homme pour défendre la cause nationale. Comment ? A travers une forte mobilisation populaire pour dénoncer l’inaction étatique et le manque de clairvoyance de nos plus hautes autorités, en l’occurrence sur le plan diplomatique, qui semblent laisser le terrain de l’initiative à la seule Communauté Internationale. Mais aussi le peuple doit dénoncer le complot international dont est victime notre chère patrie.
Dorénavant, les soldats maliens ne doivent plus être massacrés pour que cela soit le silence radio de la part de la communauté internationale. Laquelle a pourtant toujours haussé le ton, lorsque ce sont des rebelles qui sont tués. Ainsi, l’attachement du gouvernement à la signature prochaine de l’accord le 15 mai, ne doit pas lui faire oublier qu’il a aussi le devoir régalien de protéger la vie, les droits et biens physiques des citoyens.
Populations du Mali, réveillez-vous donc !
Alfousseini Togo
Source: Le Canard de la Venise