Le pape François ne se rendra pas en République démocratique du Congo.
C’est le souverain pontife lui-même qui l’a annoncé dans un entretien accordé la semaine dernière à l’hebdomadaire allemand Die Zeit. Une visite était en effet en projet, mais la crise politique qui perdure en RDC et les mauvaises relations entre l’Eglise et le pouvoir du président Kabila repoussent une venue de François dans le pays
Ce n’est un secret pour personne, les relations entre le pape François et Joseph Kabila sont pour le moins tendues. Quand le président congolais avait été reçu au Vatican en septembre dernier, le pape n’était pas sorti saluer son hôte sur le seuil de la bibliothèque où se déroulent d’ordinaire les entretiens.
Il y a quelques jours, dans un entretien à l’hebdomadaire Die Zeit, François a expliqué qu’il ne se rendrait pas à Kinshasa, un voyage qui était pourtant à l’étude. « Il était prévu de me rendre aux deux Congo, mais avec Kabila cela ne va pas bien, je ne crois pas que je puisse y aller », a confié le pape au journal allemand, douchant ainsi les espoirs de nombreux Congolais.
La visite aurait pu se dérouler entre le mois de juillet et d’août prochain, mais aucune délégation du Vatican n’avait jusqu’ici été envoyée à Kinshasa pour préparer une visite pontificale, comme c’est la tradition.
Dans les couloirs de la secrétairerie d’Etat, le cœur de la diplomatie du Saint-Siège, on ne fait aucun commentaire, mais une chose est sûre, le pape ne veut pas donner l’impression d’appuyer un président devenu illégitime pour de nombreux Congolais, et qui devrait quitter le pouvoir après la prochaine élection présidentielle, d’ici la fin de l’année.
Pour le chercheur Thierry Vircoulon, directeur d’International Crisis Group pour l’Afrique Centrale, avec ces propos, le pape envoie pourtant un message politique très fort alors que l’accord politique de la Saint-Sylvestre, conclu in extremis grâce à la médiation de l’Eglise catholique, n’est toujours pas mis en œuvre.
Publié: le 15-03-2017 par rfi.fr