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Le Mnla et le dialogue inclusif : A quand la fin du dilatoire ?

Pendant que le gouvernement se dit optimiste pour l’aboutissement des négociations avec les groupements armés, le Mouvement national de libération de l’Azawad, principal vecteur dans l’avènement de la crise malienne, cherche encore à gagner du temps.

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Il n’est nul besoin de rappeler que les hautes autorités maliennes ne ménagent aucun effort pour créer les conditions d’un dialogue qui soit le plus inclusif possible afin de mener à bien le chantier de la réconciliation nationale, cher aux Maliens.

 

 

Volonté qui s’est d’ailleurs traduite par plusieurs actions sur le terrain, notamment la création d’un ministère entièrement dédié à la réconciliation nationale, mais surtout la désignation, avant-hier en Conseil des ministres, d’un médiateur principal qui sera chargé d’assurer, au nom du gouvernement, la conduite des négociations dans le cadre du dialogue inter-malien. Il est pourtant déplorable, voire inadmissible, que ces efforts gouvernementaux soient chaque fois foulés aux pieds par certains groupes armés, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) en l’occurrence, qui semblent avoir d’autres agendas et font tout pour freiner l’élan de Bamako.

 

En effet, la visite que le ministre de la Réconciliation nationale a effectuée en début de semaine dans la capitale algérienne a servi au Mnla de prétexte pour afficher de nouveau sa mauvaise foi à travers une déclaration dilatoire, un sport qu’il affecte d’ailleurs. Au cours de son séjour algérois, Zahabi Ould Sidi Mohamed avait émis le vœu de voir le Gouvernement et les groupes armés se retrouver, dans un délai raisonnable, autour de la même table de négociation afin de trouver une solution durable à la crise.

 

 

Ainsi, il avait indiqué que les groupes armés pourront se retrouver de façon formelle en Algérie avant d’aller en négociations au Mali. Il n’en fallait pas plus pour que le Mnla verse de nouveau dans le dilatoire, arguant à coup de déclarations n’avoir pas été associé au préalable à cette décision gouvernementale qu’il rejette. Mais les Maliens et la communauté internationale qui accompagne le processus de réconciliation nationale sont loin d’être dupes, car ils savent que le Mnla n’a jamais voulu jouer franc dans ce dossier. N’est-ce pas le même Mouvement, accompagné souvent par le Mouvement arabe de l’Azawad dans sa volonté de sabotage, qui a toujours joué à la politique de la chaise vide lors des ateliers préparatoires au processus de cantonnement des ex-combattants que le gouvernement malien organise sous l’égide de la Minusma ?

 

 

Pendant que lesdites rencontres se tenaient, le Mnla faisait le tour de certains pays africains et européens, notamment l’Algérie, le Maroc, l’Italie et la Russie, soi-disant à la recherche d’un médiateur dans la crise malienne.  Or, le Mnla, mieux que quiconque, sait que la vision de Bamako ne souffre désormais d’aucune ambigüité. S’il a bien voulu confier à Alger la responsabilité de mener des actions exploratoires afin de permettre aux groupes armés d’accorder leur vue, le gouvernement ne fait plus mystère de sa volonté de s’approprier le dossier du Nord et de l’extraire de toute influence extérieure. Cela a été maintes fois affirmé par le chef de l’Etat et réaffirmé par le ministre de la Réconciliation nationale.  Même s’il est vrai, par ailleurs, que les autorités maliennes ont conscience que la récurrence et la gravité de la crise à laquelle nous faisons face nécessitent une synergie d’action par la mutualisation des forces et des moyens. Toute chose qui justifie les multiples déplacements que le président a effectués à l’étranger en vue d’accorder la position du Mali avec celles de certains pays du champ qui partagent les mêmes menaces que le nôtre, notamment le terrorisme et le crime transfrontalier. N’est-il pas temps que le Mnla fasse enfin preuve de bonne foi et saisisse la main tendue du gouvernement ?

 

En tout cas, sauf à vouloir saboter les efforts que le Gouvernement déploie pour amener l’ensemble des Maliens autour de la même table, les observateurs avisés du dossier de la crise malienne estiment que le comportement du Mnla  peut difficilement se justifier. D’ailleurs, il est temps, de l’avis de beaucoup, que la communauté internationale, en tant que superviseur des négociations, prenne toutes ses responsabilités en rappelant à l’ordre le Mnla et autres afin qu’ils s’inscrivent dans l’esprit de l’Accord du 18 juin dont ils sont signataires. Si cela n’est pas le cas, il y a fort à parier que l’on perdra encore du temps dans la conduite de ce processus, faute de bonne foi chez certains mouvements armés.

Bakary SOGODOGO

SOURCE: Le Prétoire

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