Le Mnla et le MAA accusent des parties étrangères de chercher à faire perdurer la guerre, dans le but de saboter toute chance d’aboutir à la paix au Mali

Les affrontements armés se poursuivent toujours dans le Nord-Mali, entre les mouvements armés, une semaine après l’ouverture officielle du dialogue inclusif inter-malien à Alger, sous la médiation algérienne. Des dizaines d’éléments armés ont été enregistrées dans les rangs de ces groupes, a rapporté la presse malienne.

Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad a ouvertement accusé les milices pro-gouvernementales et les narcotrafiquants d’être derrière ces violences auxquelles, ses éléments n’ont fait que répondre. «Pendant les dernières soixante douze heures les combats se sont déroulés autour des localités de Tabankort, de Akaskaza et de Tabrichat», a indiqué le Mnla dans un communiqué rendu public sur son site. De nombreuses pertes humaines ont été enregistrées dans le camp ennemi, selon toujours le Mnla qui n’a pas fourni un bilan exact sur le nombre de morts, précisant toutefois que les pertes matérielles étaient aussi importantes.

Le Mnla et le MAA accusent des parties étrangères de chercher à faire perdurer la guerre, dans le but de saboter toute chance d’aboutir à la paix au Mali. «Les prisonniers faits par le Mnla, lors de ces combats, ont livré des informations suffisamment édifiantes sur le mobile de ces attaques et de leurs commanditaires», a dénoncé de mouvement dans le texte en question, ajoutant que «parmi les prisonniers, plusieurs personnes détiennent des pièces d’identité de nationalités différentes». Le Mnla n’a pas fourni de précision concernant la nationalité des éléments armés arrêtés, suite aux combats de ces derniers jours qui ont fait, selon lui, des dizaines de morts et autant de blessés.

Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad s’est aussi attaqué aux forces africaine et onusienne de maintien de la paix (la Minusma), les accusant d’avoir entravé le lancement de la «dernière offensive» contre les positions de la «coalition des milices pro-gouvernementales» qui seraient soutenues par les Narcotrafiquants (autoproclamés maa) et des éléments du Mujao.

«Les forces du Mnla et du MAA constatent avec étonnement l’arrivée et l’installation en dernière minute des forces de la Minusma à Tabankort et rappellent que cette intervention de la Minusma s’est justement opérée au moment où nos forces s’apprêtaient à lancer la dernière offensive contre les milices retirées à Tabankort», lit-on encore dans le communiqué du mouvement armé Touareg qui a demandé mercredi dernier à Alger, lors de l’ouverture de la deuxième phase du dialogue inclusif inter-malien, l’élaboration d’une feuille de route commune, avant l’entame des négociations avec les autorités maliennes et les autres groupes armés dans le Nord-Mali.

«Le Mnla et le MAA exigent une explication de la part de la Minusma et une prise de mesures concrètes pour que Tabankort arrête d’être la base arrière et de repli des terroristes et des milices criminelles de tout genre», a insisté ce mouvement.

Par Lyès Menacer, 23 Juillet 2014