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Le Mali sous Moussa Traoré : La reconnaissance du ventre

ancien president malien general moussa traore

La publication en Mars du livre intitulé  le Mali sous Moussa Traoré au moment où le Mali célèbre ses martyrs est une insulte au peuple Malien en général et au Mouvement démocratique dont le combat a abouti à la chute du régime militaro fasciste  un certain 26 Mars 1991, une insulte à la mémoire de ceux qui sont morts sous les balles d’un  régime aux abois dont les crimes ont fait dire au secrétaire politique du moment que le parti UDPM « a atteint son seuil d’incompétence ».

 A la lecture dudit livre se dégage une volonté manifeste de travestir, falsifier et réécrire l’histoire contemporaine du Mali.

 C’est inquiétant et même très inquiétant  quand des cadres supérieurs voire des Professeurs d’enseignement supérieur « émérites » d’histoire et de lettres chargés de cours, pour raison de reconnaissance du ventre, travestissent, falsifient royalement l’histoire contemporaine du Mali. Bonjour les dégâts à l’école et dans la société.

L’histoire de la révolution de Mars 1991 est  récente, elle a enregistré beaucoup de morts et puisque ses acteurs sont encore en vie, ils sont interpellés pour laver l’affront au risque de voir leur lutte salie et insultée. Analyse.

Faisons un peu d’histoire.

Les premiers Soudanais formés à l’école coloniale ne sont assurément pas Fily Dabo Sissoko et Amadou Hampathé Bâ. Avant eux il y a eu des fonctionnaires soudanais entre autres Daba Keita le père de Modibo Keita (Commis), Moussa Traoré le père de Madame Modibo (Interprète), Mamadou Konaté,(Instituteur) Balobo Maïga(Interprète) etc.

Ceci dit Fily Dabo Sissoko et  Amadou Hampathé Bâ  qui seraient  probablement nés vers 1900 ne peuvent nullement pas  être les premiers Soudanais formés à l’école coloniale.

Pour mémoire l’école des otages, instrument d’aliénation coloniale  au Soudan à Kayes est créée en 1902, selon certains historiens. (La première école des otages étant créée par le gouverneur Faidherbe à Saint-Louis du Sénégal en 1855).

Modibo Keita, à l’École William Ponty de Gorée à Dakar, était  déjà étiqueté comme un bon élément mais un agitateur anti-français, à surveiller de près. Il n’a pour autant pas échoué à l’examen, mieux,il sort major de sa promotion 1er sur 33 avec une moyenne générale de 14/15 en 1936 et devient Instituteur.

Modibo Keita a fait la prison pour avoir dénoncé les agissements du Commandant du Cercle de Sikasso.

Modibo Keita adhère à plusieurs associations. Il fonda avec Mamadou Konaté, «l’Association des lettrés du Soudan » qui deviendra par la suite le « Foyer du Soudan ». Il s’investit dans les activités culturelles et anime le groupe « Art et Travail ».

En 1937, il fonde avec le Voltaïque Ouezzin Coulibaly et Mamadou Konaté le « syndicat des enseignants d’Afrique occidentale française ».

Il devient membre du « Bloc soudanais » créé par Mamadou Konaté.

En 1943, il publie dans les journaux progressistes français, des  articles rédigés avec la collaboration de son ami Jean Marie Koné sous le pseudonyme« L’Œil de Kénédougou » dans laquelle il critique le pouvoir colonial.

De la création du RDA à Bamako

Signataire du manifeste, Fily Dabo Sissoko a demandé et obtenu que  la réunion se tienne à Bamako. Mais malheureusement il changera d’avis avant la date sous l’instigation du Ministre des colonies Marius Moutet et demandera  aux Bamakois au cours d’un meeting organisé à l’actuelle place de la République de refuser que la réunion se  tienne à Bamako. Malgré son opposition  plus de 800 délégués se retrouverons à Bamako et le congrès sera tenu.

Après le grand congrès du RDA, il a été demandé à chaque Pays membre de créer une section territoriale  c’est ainsi que les différents partis à savoir le PSP, le parti socialiste et le parti démocratique du soudan   ont chacun  désigné 5 délégués pour former le bureau provisoire de l’U S RDA. Si dissidence il y a, c’est bien du côté de FilyDabo Sissoko qui a continué son œuvre de sabotage  en se désolidarisant de ses camarades. Si au Soudan l’unité n’a pu être réalisée c’est là aussi la faute de FilyDabo Sissoko.

Concernant les manifestations contre le Franc Malien. Contrairement  à certaines allégations  tendancieuses véhiculées, il y a certes eues des arrestations mais aucun coup de fusil n’a jamais été tiré sur les manifestants qui ont brulé le drapeau emblème du Mali et déchiré le franc malien, attribut de souveraineté qui plus tard aura servir à construire plus 30 Sociétés et entreprises d’état, en scandant devant l’Ambassade de la France : vive la France abat le Mali, abas le Franc malien. Ils ont été tout simplement dispersés par la cavalerie.

S’il n’y a pas eu  effusion de sang au coup d’état du 19 Novembre 1968 c’est bien grâce à la sagesse et au patriotisme de Modibo Keita qui a dit qu’il ne faut pas qu’une  seule goute du sang malien coule pour lui  Modibo reste au pouvoir.

Contrairement à Modibo Keita, Moussa Traoré au fort de la crise a promis de descendre la couronne d’enfer  sur la tête des manifestants ce qu’il n’a pas manqué de faire et  il y a eu des centaines morts tombés sous les balles de la soldatesque du régime militaro fasciste.

En 08 ans Modibo Keita et son régime ont à leur actif plus de 30 Sociétés et entreprises et des unités de transformation dans le but de combattre le chômage et assuré le développement du Mali par une économie nationale indépendante.

Moussa Traoré et son régime ont mis 23 ans pour détruire tout cet important patrimoine et clochardiser l’homme malien. Les Sociétés, liquidées des pères de famille se trouvent  dans la rue sans aucune ressource. Ceux qui sont en activité dans l’administration puisque toutes les Sociétés d’Etat liquidées, sont à 3 mois sans salaire. C’est de cette situation qu’est née au Mali la dépravation des mœurs, la perversion et la délinquance.

La réaction du Président Moussa Traoré face à cette dégradante et humiliante situation  fut que : « le travailleur qui fait 3 mois sans salaire et ne va pas en grève, il n’arrête pas travailler, il est toujours présent à son poste, c’est qu’il vole ailleurs ».

Il dira même lors de sa visite à la Direction de la Douane : « les douaniers sont riches l’état Malien est pauvre ».

Et le colonel Youssouf Traoré membre du CMLN de le dire sans ambages.

« Que dire des 23 ans de mensonge, de pillage économique et de dictature sanguinaire du régime militaire symbolisé par le pouvoir personnel. En vérité, le 26 Mars, dans le cœur du peuple martyr, l’armée n’avait plus aucun crédit.

– les conséquences désastreuses de l’entrée de notre pays dans l’UMOA en juin 1974, de la fermeture de certaines sociétés et entreprises d’état, le licenciement abusif de milliers de travailleurs et de l’intervention du FMI et de la Banque mondiale résultent essentiellement de la gabegie organisée et du pillage des caisses de l’état de 1973 à 1980 sous la responsabilité personnelle du général Moussa Traoré ».

A comprendre bien le Colonel Youssouf Traoré la déliquescence de l’Armée sort de cette situation créée et entretenue par Moussa Traoré.

Il est bon que les Maliens lisent aussi des ouvrages tels que: « le chemin de l’honneur » écrit par l’adjudant-chef Guédjouma Samaké, 10 ans au bagne mouroir de Taoudénit de Samba Sangaré et Ma vie de soldat du capitaine Soungalo Samaké pour comprendre comment le régime militaro fasciste CMLN/UDPM a été sanguinaire et inhumain.

Concernant la dévaluation du Franc Malien, il faut retenir qu’à la faveur de la conférence des cadres  de 1969, Louis Nègre a dit en substance : La dévaluation du Franc Malien n’est économique, c’est purement politique qu’il y avait un géant à mettre à genou et c’est fait.

Pour votre gouverne, après la signature des accords auxquels vous faites allusion, les membres de la délégation ont été interpellés à l’Assemblée Nationale du Mali pour s’expliquer sur le bien-fondé de la dévaluation.

Source : L’Aube

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