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Le Gouverneur de Gao : « La population de Gao est déterminée à aller aux urnes le 28 juillet pour une sortie rapide de crise »

Le Gouverneur de la région de Gao Mamadou Adama Diallo nous a accordé une interview la semaine dernière dans son bureau sur le retour de l’administration, la sécurité, les élections, la question des refugiés. Mamadou A Diallo a indiqué que la majorité de la population de la région pense qu’il faut nécessairement que l’élection présidentielle se tienne. Elle est la seule voie de sortie de la crise sécuritaire. mamadou adama diallo gouverneur gao prefet

 

L’Indépendant : Quand en est-il du retour de l’administration à Gao ?

 

Mamadou Adama Diallo: Dieu merci, il n’y a pas un seul représentant de l’Etat qui n’est pas ici dans la région. C’est dans ce sens que le gouverneur et l’ensemble de son cabinet se trouvent ici. Tous les préfets sont effectivement à leurs postes. Ces préfets sont avec leurs sous-préfets. Nous sommes en train de travailler non seulement avec les forces armées maliennes (FAMA) mais aussi avec les forces Serval et l’ONU pour faire en sorte que dans certaines localités la sécurité puisse être à hauteur de souhait. Ils vont nettoyer ces zones pour la mise en place des sous-préfets. Ils partent là-bas, mais il faut  chaque fois qu’ils soient accompagnés par les forces armées et de sécurité.

 

Nous avons jugé nécessaire de nettoyer le coin avec l’ensemble de ces forces pour que les représentants de l’Etat soient seuls là-bas avec leurs gardes. Parallèlement, il n’y a pas un seul représentant des services techniques qui ne soit pas venu pour faire l’état des lieux de la situation, amener des documents pour son ministre. Il y a certains parmi eux  qui après avoir fait l’état des lieux sont retournés pour occuper le terrain. La situation n’est pas du tout facile parce que tous les représentants des services techniques qui sont en place  sont dans un bâtiment. Les  chambres sont transformées en bureau. Par exemple le gouvernorat se résume au bureau du gouverneur, il s’agit  du bureau de l’ensemble du cabinet et celui du Secrétariat. Mais nous pensons aujourd’hui que malgré cette situation, c’est une fierté d’être là.

 

Cela pour reconstruire notre pays et faire en sorte que les choses puissent s’accélérer davantage. Grâce à la volonté des uns et des autres, nous pensons que l’espoir est permis.

 

 Comment se passe le processus électoral ?

 

Le problème des élections se passe très bien. Nous recevons ici au niveau de Gao le matériel électoral mais aussi le matériel de Kidal. Beaucoup de matériels sont venus. Ils sont en train de s’organiser pour faire en sorte que ces matériels puissent arriver au niveau des chefs lieux de cercle.

 

  Au moment opportun, on les acheminera dans les arrondissements et les communes.

 

 

 

Comment se passe la  distribution des cartes ?

 

Actuellement, nous sommes dans la distribution des cartes NINA. Dans ce sens nous faisons beaucoup d’efforts. Au niveau de l’équipe de distribution, je pense que les normes de l’Etat sont entre 200 et 220 par jour. Mais aujourd’hui, nous avons des équipes qui peuvent aller jusqu’à 300 cartes par jour. Nous allons tenir compte de la situation sécuritaire parce qu’un petit incident à Gao, c’est tout le monde qui est mis au courant.  Or, quant le même incident se passe au sud, il n’y a pas de problème. Dans ce cas, nous avons jugé nécessaire que l’équipe chargée de la distribution des cartes puisse être fortement sécurisée.

 

Nous avons essayé de voir tout ce qui se passe aujourd’hui en ce qui concerne les élections, c’est avec les forces armées maliennes. Pour le moment les forces Serval et Onusienne ne sont pas concernées.

 

Les forces armées maliennes ne peuvent pas à elles seules occuper tout le territoire national. Nous avons ciblé certains lieux pour que la répartition puisse commencer le plus rapidement possible. Il y a des inquiétudes à certains niveaux. Ces lieux seront occupés  à hauteur de souhait. Pour l’élection du 28 juillet, nous avons commencé les préparatifs cette semaine dans les autres communes comme Talataye, Tessit, Tinahama. Nous voulons que l’évènement se passe sans incident et que ceux qui ne veulent pas que tout se passe pour le mieux soient dissuadés par les forces de l’ordre.

 

Aujourd’hui, la population de Gao pense qu’il faut obligatoirement faire les élections. Il faut qu’on aille aux élections.

 

Ils sont convaincus que l’élection présidentielle sera la solution aux maux que nous avons. C’est pourquoi nous essayons de prendre des dispositions pour améliorer le niveau de participation. Même à Ménaka les choses ont bien commencé, le préfet qui à son arrivée était reçu avec le drapeau du MNLA  est aujourd’hui fier de se promener dans tout le cercle. Je pense que ce soit à Ménaka ou Bourem l’espoir est permis. Cependant, face à  certaines situations, on essaye de voir avec les FA-MA, les forces Serval et l’ONU.

 

À chaque évènement, il faut essayer de voir comment corriger les tirs.

 

Dès maintenant,  il faut réfléchir sur les possibilités qu’ont les agents électoraux d’atteindre leur bureau, réfléchir sur leur sécurité. Il nous faut planifier tout ça. Nous pensons que sur ce plan l’espoir est permis.

 

Présentement nous faisons une réunion par semaine mais peut être que dans les jours ou semaines à venir ce sera deux réunions par semaine. Nous pensons aussi que l’une de nos forces d’une certaine manière ce sont les médias de proximité. Je pense qu’il est nécessaire que les uns et les autres soient informés pour pouvoir prendre des dispositions.

 

Aujourd’hui, il ne faut rien se cacher, l’opinion internationale et les amis vont tourner le dos. On reste avec nos problèmes et ça va empirer davantage. Certainement que pour la présidentielle, il y aura des difficultés, mais pour l’élection des députés la situation pourrait s’améliorer beaucoup plus. Mais, s’il faut espérer sur la perfection pour cette présidentielle je crois que ça va être difficile.

 

 Quelles sont les difficultés dont souffre la population aujourd’hui ?

 

La population souffre des problèmes de nourriture, de santé, les agents de santé sont là mais aussi de médicaments, par contre le niveau de vie est très bas. L’Etat fait des efforts mais le problème est là.

 

La relance de l’économie passe par les banques, les caisses d’épargne, l’électricité, l’eau et le téléphone. Ceux-ci sont devenus très difficiles.

 

Quand en- est-il de la situation des refugiés et des déplacés ?

 

Les refugiés, les déplacés viennent chaque jour.

 

Ils en ont marre, ils ont faim…On n’est pas d’accord que chaque jour on vienne nous donner du sucre ou du lait. Nous voulons en plus de cela, la réinsertion socio-économique.

 

 

 

Réalisé par Falé COULIBALY

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