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Le GATIA : l’outsider gagnant

À l’heure où la CMA, qui détient la ville de Kidal, est affaiblie par de nombreuses dissensions en son sein, la Plateforme et son fer de lance le GATIA se renforcent sur les terrains militaire et politique. Ce dernier, longtemps cantonné sur les champs de bataille, entend désormais se faire entendre et jouer sa partition.

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Bras armé de la Plateforme, mouvement signataire de l’Accord d’Alger, le Groupe armé d’autodéfense imghad et alliés (GATIA) s’est au fil des mois imposé comme un acteur incontournable du nord du Mali. Ces dernières semaines, après avoir été sur le terrain militaire, où il a engrangé plusieurs succès, c’est désormais sa stature politique qui prend de l’ampleur avec les ralliements d’autres mouvements autrefois alliés de la CMA.

Créé en 2014 pour protéger les populations de la communauté imghad, le GATIA est en effet en passe de devenir le plus grand mouvement polico-militaire du nord du pays. « Après une analyse minutieuse de la situation du nord du Mali et de tout ce qui s’y passe, nous comptons, avec nos frères de la Plateforme, tout mettre en œuvre pour privilégier le combat pour la paix et le développement au bénéfice de nos populations qui ont tant souffert », a expliqué Sidi Mohamed Ould Mohamed, porte-parole du MAA de Ber qui a quitté la CMA le 27 septembre. De l’avis d’Amara Keïta, sociologue enseignant-chercheur à l’université de Bamako, « il ne fait aucun doute que la nouvelle position du GATIA affaiblira la CMA qui était maître de jeu dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger ». « Aujourd’hui, exclue de la gestion de Kidal, la communauté touarègue imghad, majoritaire dans le nord du pays, se battra jusqu’au bout pour son existence », explique-t-il. « L’une des principales raisons de cette montée en puissance du GATIA a été la résistance de ses leaders politiques et militaires à l’idéologie indépendantiste. Il a en fait récolté les fruits de cet effort », ajoute Mr Keïta.

Non indépendantiste, le GATIA veut se dissocier des autres mouvements armés. Une position qui lui vaut aujourd’hui l’estime d’une bonne partie du peuple malien, ce qui renforce plus encore sa position et le rend objet de suspicion voire d’accusations quant à ses liens avec le pouvoir de Bamako. Une proximité largement démentie de part et d’autre, sans toutefois vraiment convaincre ceux qui le voient aujourd’hui en position de réclamer sa part de la gestion de l’État, comme y ont eu droit des cadres de la CMA…

 

 

Source: journaldumali

 

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