La population de Nara fut réveillée samedi, au petit matin, par une pluie d’obus et des rafales de mitraillettes. En effet, pendant que les fidèles musulmans prenaient leur «sougouri» – le repas de début de jeûne – un groupe de jihadistes lourdement armés ouvrait le feu sur le camp militaire de la ville, à partir des toits des maisons d’habitation qu’ils avaient occupés manu militari

 

Ils sont probablement venus de la forêt du Wagadou, frontalière de la Mauritanie, ou de la région limitrophe de Ségou en véhicules. Des véhicules nombreux, qu’ils ont garés près de la grande mare se trouvant à l’entrée de Nara, avant de gagner la ville à pied.

C’est à partir donc du toit des maisons qu’ils ont commencé à pilonner le camp Ould Issa, aux cris de «Allah Akbar» et «Il faut que les gens acceptent de se soumettre à Dieu», selon nos sources, qui se trouvaient au plus près des combats, habitant juste en face du camp.

Avertis à l’avance de l’imminence d‘une attaque, les éléments du camp ont vaillamment riposté aux agresseurs. Les combats furent des plus violents, à partir de 4 heures 30 du matin, et ont jusqu’aux environs de 11 heures.

Des renforts des FAMas venus de Diabali et de Kati ont efficacement aidé les éléments de Nara à parachever la déroute des assaillants. D’après le témoignage d’un habitant, une roquette est même tombée dans une famille, sans faire heureusement de victime.

Toujours selon nos sources, les salafistes, comme nos témoins ont désigné ces bandits armés, ont tenté de s’introduire dans l’agence de la BDM sa de Nara, située dans un immeuble voisin du camp militaire. En vain. De dépit les assaillants l’ont entièrement saccagée.

Aux termes de très violents affrontements, au moins une vingtaine de jihadistes auraient été abattus par les forces armées maliennes qui ont fait, par ailleurs, plusieurs prisonniers dans les rangs des salafistes.

Du côté des FAMas, on déplorerait 5 militaires tués, dont 3 Gardes. Parmi eux, Bouaré, le garde du corps du Préfet de Nara, qui a été enterré samedi dans l’après-midi.

C’est pour permettre à la population de participer à son inhumation et, par la même occasion, de voir les prisonniers capturés lors des ratissages, que le camp Ould Issa a ouvert ses portes au public.

Au moment où nous recueillions nos informations, les passages des concessions au peigne fin pour mettre la main sur les derniers attaquants se poursuivaient.

Yaya Sidibé et Ramata Diaouré      

source :  22 Septembre